USTG : Le « chaotique » héritage laissé par Ibrahima Fofana et Louis Mbemba…

CONAKRY- Fondée par feu Ibrahima Fofana, l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), ne garde plus que le "mythe". Minée par des divisions de tout genre, cette "ancienne" puissante centrale syndicale guinéen comme d'autres, ne pèse plus. Pourtant, elle a été au coeur des convulsions qu'avait connues la Guinée dans les années 2006-2007. Elle a commencé à vasciller du vivant même de feu Louis Mbemba Soumah, décédé il y a quelques mois.
Il y a environs sept mois, conscients de l'état chaotique, dans lequel, elle se trouvait, les structures syndicales membres de cette centrale, s'étaient engagées à se concilier et à repartir sur de nouvelles bases plus saines. Cette volonté exprimée dans la foulée de l'émotion, ne s'est pas matérialisée par des actes. Du moins jusque-là. La médiation engagée par l'ancienne ministre issue du monde syndicale, Mme Joséphine Guilao se heurte à de nombreux obstacles. Les différents protagonistes de la crise, ne s'entendent pas. Chacun campe sur sa position, sur fond de coups-bas. Aujourd'hui, la montagne de la réconciliation qui avait été annoncée, a accouché d'une souri. Le statu quo, les dissensions, les antagonismes, les guerres d'égo d'antan persistent de plus belle. Les Camarades Abdoulaye Sow, Aboubacar Soumah, Kadiatou Sow peinent à accorder leurs violons. Mais pourquoi ? Où se situe le blocage ? Africaguinee.com a enquêté.
« Il y a un blocage au niveau du SLECG. La commission d’organisation chargée de cette réconciliation avait pris contact avec les différentes organisations concernées. Pour un premier temps, il était question qu’on revienne à de meilleurs sentiments. Mais cela n’a pas été le cas parce qu’il y a des comportements, des agissements de l’autre camp (Slecg Kadiatou Bah) qui nous permettent de douter. Quand sur le terrain, l’autre camp se permet d’aller nous vilipender en disant que le secrétaire général Aboubacar Soumah est sur le point de partir à la retraite. Elle a fait une tournée dans tout le pays, avec cette déclaration disant que Aboubacar Soumah doit partir à la retraite, donc il y a lieu que les travailleurs de l’éducation se retrouvent pour créer une structure à la tête de laquelle, elle va se retrouver, cela n’a pas marché.
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Il y a eu aussi l’arrêté de retraite. Après cet arrêté, elle est passée dans toutes les préfectures pour dire aux gens que je suis à la retraite, brandissant cet arrêté comme une preuve. Elle disait qu’il y a lieu de m’écarter afin de constituer une seule structure. Partout où elle est passée dans les préfectures, nos représentants nous remontent l’information. Donc, on a compris qu’elle n’est pas prête pour la réconciliation sinon, elle ne se serait pas comportée de la sorte. Nous aussi, on a pris du recul. D’ailleurs, nous restons dans la logique de notre première déclaration dans laquelle nous avions dit, les portes du SLECG sont ouvertes à tous les syndicalistes… Le syndicat a pour rôle essentiel de défendre les intérêts moraux et matériels des travailleurs », a expliqué Aboubacar Soumah.
Soumah est à retraite, on n'est plus du même bord…
Interpellée par rapport à ces accusations, dame Kadiatou Bah, secrétaire générale de l’autre faction du SLECG n’a pas voulu faire de commentaire, car estime-t-elle tous ces discours démontrent le manque de détermination pour l’unité syndicale. Toutefois elle précise qu'elle ne joue plus dans le même championnat avec Aboubacar Soumah, qui est, selon elle, désormais à la retraite.
« Les gens ont boycotté la réconciliation syndicale, ce n’est plus à l’ordre du jour. Je ne parlerai plus des velléités que racontent mes détracteurs, si c’est par rapport à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs de l’éducation, je suis disponible mais s’il s’agit de Soumah, non. On n’est plus du même bord, il est à la retraite. C’est à cause de tous de ces agissements qui me font dire que ce n’est pas des gens qui voulaient qu’on aille vers la réconciliation. Parce que nous, on a toujours tendu la main à nos camarades qui ont fait la dissidence pour que ça marche. A partir du moment où à chaque fois qu’il y avait une rencontre autour de ça, ils sont là à raconter du n’importe quoi, nous on est resté dans notre coin.
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Tout syndicaliste qui veut travailler avec nous, la porte est grande ouverte. Mais s’il s’agit de continuer à amener les gens vers la division, je ne suis plus dans ça. C’est pourquoi je dis que ce n’est plus à l’ordre du jour. Sinon nous n’avons aucun problème, quel que soit le syndicaliste, le travailleur, qu’il soit de l’inter centrale on est prêt, mais tant qu’il continue à faire des accusations, nous nous estimons qu’ils ne sont pas encore prêts » rétorque dame Kadiatou Bah.
Nous avons vainement tenté de joindre Abdoulaye Sow, mais d’après Mme Joséphine Guilao, ex ministre de l’éducation et membre de la commission chargée de rapprocher les parties divergentes, les discussions se poursuivent.
« A cause du ramadan, nous avons mis pause d’abord parce que 80% des membres sont des musulmans. Mais c’est au niveau de l’USTG que nous sommes, on n’a pas commencé pour le SLECG. Ils ne sont pas associés à nos réunions. Dans le programme, c’est résoudre le cas de l’USTG composée de plusieurs centrales, après ce sera le SLECG qui est purement dans le secteur de l’éducation. En plus, Aboubacar Soumah ne peut pas être concerné par ces réunions, parce qu’il avait suspendu la participation du SLECG à toutes les activités de l’USTG », a précisé Mme Guilao.
Dossier à suivre…
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664-72-76-28
Créé le 28 mai 2021 17:45
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