Le fils de Cherif Bah s’inquiète : « Le silence de la justice nous perturbe… »

PARIS-Alors que le procès des dirigeants de l'opposition peine à s'ouvrir, après six mois de détention provisoire, l'inquiétude continue de grandir chez leurs proches. C'est le cas du fils aîné de Chérif Bah, une des grandes figures de l'UFDG, incarcérées à la Maison centrale de Conakry. Principal motif d'inquiétude chez Alhoussainy Cherif BAH, la santé fragile de son père et le silence de la justice et de l'Etat guinéen. Il plaide pour l'évacuation de son papa pour lui permettre de se soigner.
"Cela fait six mois que nos parents sont détenus. En face, on a un Exécutif qui nous dit avoir des preuves qui justifient leur détention. Alors qu’aujourd’hui, rien n’a été mis à la disposition du public et de la défense. On a leurs conditions de santé qui se détériorent. Quand je prends le cas de mon père qui a 73 ans avec des antécédents cardiaques et du fait d’un mal, se retrouve à l’hôpital dans des conditions qui ne sont pas du tout adéquates.
Aujourd’hui, malgré la demande de la famille de lui permettre, -non pas de se substituer à la justice-, d’aller se soigner et de répondre des faits qui lui sont reprochés, on n’a pas de réponse. On n’a personne en face. On a l’impression que la justice fait la sourde oreille. On n’est dans une incompréhension totale. Quand je pense à la benjamine de la famille, heureusement qu’on est là pour la soutenir parce que l’impact aurait pu être plus grave pour elle surtout avec son jeune âge. Elle ne comprend pas que son père soit poursuivi pour fabrication et détention d’armes de guerre, destruction des biens publics. Le monde est totalement bouleversé pour elle", dénonce Alséiny Bah.
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Ousmane Gaoual Diallo, Chérif Bah, Cellou Baldé (privé de prendre part à l'enterrement de son père), Abdoulaye Bah, Etienne Soropogui, ont été incarcérés au lendemain des violences qui ont émaillé l'élection présidentielle d'octobre 2020. Ils sont accusés de ‘‘fabrication et de détention d’armes de guerre et destruction des biens publics…’’. Leur dossier, géré par le tribunal pour enfant, évolue en dents de scie. Leurs proches qui souhaitent maintenant savoir la vérité.
"On ne cherche pas à se substituer ou à éviter d'affronter la justice. On est prêt à aller jusqu’au bout, mais que la justice joue son rôle correctement. En réalité, le silence de la justice et de l’Etat guinéen nous perturbe beaucoup. On aimerait bien que les choses bougent, mais cela fait 6 mois, on n’a absolument rien du tout. C’est frustrant d’être dans cette situation parce que tout simplement, on n’a aucun levier, on ne peut rien faire. Qu’on aille au procès. La parenthèse, c’est l’état de santé de mon père qui se détériore de jour en jour. La famille est vraiment inquiète. Je ne sais pas dans quelle mesure on pourra nous aider, mais il faudra qu’on puisse faire quelque chose pour sa santé, lui permettre d’aller se soigner », plaide le fils de Chérif Bah.
Abdoul Malick Diallo
Tél. : (00224) 669 91 93 06
Pour Africaguinee.com
Créé le 23 avril 2021 08:32
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