Ebola : Des cas suspects refusent de rallier le CT-Epi de Nzérékoré…
NZEREKRE-La gestion de l’épidémie à virus Ebola qui vient de resurgir dans la sous-préfecture de Soulouta à Nzérékoré devient très compliquée. Et pour cause : la réticence des habitants de Kpaghalaye principal foyer de cette deuxième vague, rend difficile la tâche aux équipes médicales alors que certaines personnes présentant des signes refusent de rallier le centre d'isolement. Depuis trois jours, des femmes de Kpaghalaye font des rituels et protestent contre l’arrivée de toute équipe sanitaire dans leur localité. Selon nos informations, elles ne croient pas aux informations selon lesquelles les décès enregistrés dans leur localité soient dus au virus Ebola.
« Depuis le début, les gens n’ont pas été clairs envers nous l’autorité. Parce que quand il y a eu les trois décès, ils ne nous ont pas informés. Et quand nous avons su, il fallait mener les démarches pour pouvoir connaitre la famille où il y a eu les décès là, et mener des investigations, pour chercher la cause. Donc la famille a été retrouvée, et voilà ce qu’ils nous ont dit : cette veille qui est décédée, c’est une veille Zowo, donc ce sont ces collègues Zowos qui ont lancé ce mauvais sort. Et les deux autres qui sont décédées, celles-ci ont pris un médicament, dont elles n’ont pas respecté les engagements vis-à-vis de leurs médicaments, ce qui les a emportés’’ », a expliqué Niankoye Rodrigue Kolié, sous-préfet de Soulouta, précisant que les veilles dames accusent le chef de district de Kpaghalaye d'avoir perçu une somme de 7.000.000fg contre l'arrivée des équipes médicales dans le district.
« Vendredi et samedi, il y a deux équipes qui ont travaillé à Kpaghalaye. Donc une bonne partie de la population de Kpaghalaye et de Soulouta centre a été vaccinée. Même moi qui vous parle, je me suis fait vacciner y compris toute ma famille autant que le maire. C’est le samedi nuit que les femmes se sont déchainées en disant que celle qui est décédée est une femme Zowo, pourquoi les hommes s’intéressent et que d’ailleurs le président de district a perçu 7 millions Gnf, c’est pourquoi il a laissé l’équipe de vaccination rentrer à Kpaghalaye. Donc elles ont fait un couvre-feu. Elles ont dit à tous les hommes de rentrer à la maison. Elles sont sorties la nuit, torses nues. Tous les hommes étaient la-dans. Jusqu’au lendemain. Hier la même chose, ce matin la même chose.
Maintenant il y a une assemblée qui se tient au centre-ville. Ce qui sera décidé, les informations vont nous parvenir, puisqu’ils disent qu’ils ne veulent recevoir personne. Donc, on ne peut pas dire à quelqu’un d’y aller. On avait recruté des jeunes là-bas dans le village même qui sensibilisent. C’est eux qui sont en train de négocier. Mais les agents sensibilisateurs venant de la sous-préfecture ou de Nzérékoré, on leur a dit d’attendre d’abord, les autres vont continuer l’activité, pour qu’il y’ait la paix et la compréhension, afin que les agents de vaccination puissent avoir accès au village pour continuer l’activité », ajoute le sous-préfet.
Le dernier rapport de l'incidence du virus fait état de 146 contacts dont 42 suivis. Soit un pourcentage de 29% de suivi des contacts. Ces contacts sont partagés entre Kpaghalaye et Soulouta avec 92 contacts non suivis, 28 à Gonia dans la commune urbaine de Nzérékoré, parmi lesquels 26 sont suivis. 14 à Mohomou C.U de Nzérékoré dont 8 sont suivis, 3 dans la CR de Samoé, 3 au quartier commercial, 4 au quartier Sokoura et 2 à Dorota dans la commune urbaine de Nzérékoré.
Il faut signaler que deux cas suspects dont un en provenance de Zapa dans la préfecture de Macenta et un en provenance de Koulé dans la préfecture de Nzérékoré, détectés au tri de l’hôpital régional de Nzérékoré, ont refusé leur transfert au CT-Epi.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 6 avril 2021 14:20