Handicapé brutalisé par un policier : « Ils se sont rués sur moi à coup de bastons… »
CONAKRY-Alors que des personnes à mobilité réduite (handicapés) manifestaient ce lundi 22 mars 2021 pour protester contre la destruction de leurs baraques situées sous le pont 8 novembre, un policier a été filmé en train d'administrer de violents coups de pieds à un handicapé qui était sur son pousse-pousse.
La scène a suscité une flopée de réactions indignées sur la toile. Après cet incident malheureux, Africaguinee.com est allé à la rencontre de la victime. Ousmane Sylla, c'est son nom. Il témoigne que depuis qu'il a subi ces brutalités, il a mal.
L’incident a eu lieu lorsque des agents en uniforme sont venus saccager leurs abris qui se trouvent sous le pont 8 novembre, principal boulevard d’entrée de la commune de Kaloum, le centre administratif et des affaires de la capitale Conakry.
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« Les agents sont venus dans le but de détruire nos abris, on s'y est opposé. On leur a dit de se référer au vide pénal. Par la force ils nous ont brutalisés. C'est ce qui a fait qu'on a pris d'assaut la grande artère pour que les citoyens sachent ce qui nous arrive », a expliqué la victime avant de revenir sur l’incident avec le policier.
« Les autorités savent pertinemment que nous sommes là, mais, elles ne font rien pour nous sortir de cette précarité. Pire, quand on veut réclamer nos droits on nous frappe, on nous brutalise. Moi j'ai été éjecté de mon fauteuil roulant et je suis tombé de l'escalier avec des blessures », a témoigné Ousmane Sylla.
Au micro d'Africaguinee.com, il ajoute qu’il a fallu l’intervention d’un colonel pour calmer l'ardeur des agents. « C'est un certain Colonel Moussa qui est venu intervenir en notre faveur. On leur a demandé de ne pas nous faire du mal mais personne parmi eux n'entendait raison », souligne, la victime de la bastonnade de la part d’un policier.
Ousmane Sylla n’est la seule victime de ces brutalités policières ce jour. L’un de ses camarades du nom de Mohamed Camara avait aussi payé les frais. Ce dernier dit avoir été agressé également par les mêmes agents alors qu'il était malade couché sous le pont 8 novembre.
« C'est suite à la destruction de nos abris que ces gens nous ont attaqués… Moi, ils se sont rués sur moi à coup de bastons. Un des bois avec lequel on me frappait s'est même cassé. Nous demandons la protection des autorités puisque nous n'avons rien », a témoigné cette autre victime.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 25 mars 2021 15:06