Kissidougou : « les manifestations vont continuer… », prévient un leader de la contestation
KISSIDUGOU-La préfecture de Kissidougou a connu des remous dans la matinée de ce lundi 22 février 2021. Des jeunes en colère ont envahi la rue pour exprimer leur mécontentement face à la pénurie d’eau et d’électricité dans la ville de Kissi Kaba Keita.
Selon le chargé à l’information du mouvement des jeunes pour la défense des intérêts de Kissidougou initiateur de cette manifestation, depuis plus de 5 ans, pendant la saison sèche, les populations se retrouvent confrontées à un manque d’eau dans les robinets. En plus du manque d’eau, le courant électrique ne vient plus depuis un mois déjà.
« Nous réclamons l’eau et l’électricité. Ça fait presque 6 ans, à Kissidougou, chaque saison sèche, il n’y a pas d’eau. Nos mamans sont toujours derrière les forages pour puiser de l’eau. Le Directeur (de la SEG) qui est là, ne fait rien pour remédier à ce problème. Cette fois-ci, la jeunesse a pris sa responsabilité pour rappeler au Directeur pourquoi il est là. Il a tenté de nous rassurer avec des arguments qui ne nous ont pas convaincus. Il a dit que depuis que le gouvernement a rendu l’eau gratuite pendant à cause de la crise sanitaire, la SEG n’a eu que deux mois de subvention. Or, cette crise ne date pas d’aujourd’hui. Il a dit encore qu’il y a des forages qui sont en panne qu’il faille réparer. Finalement on a compris qu’il ne veut pas résoudre le problème parce qu’il ne remonte pas les informations à qui de droit. C’est pour cette raison qu’on a jugé nécessaire de réclamer notre droit de façon pacifique », a expliqué Lancinet Condé, chargé à l’information du mouvement des jeunes manifestants.
Quant à l’électricité a-t-il fait savoir, le groupe électrogène "neuf" que le gouvernement a offert à la ville est en panne depuis un mois. « Ça fait un mois aussi qu’ils n’arrivent pas à résoudre cette panne. Chaque fois qu’on vient leur demander ils placent des arguments en disant qu’ils sont allés à Tombo, Kankan, Nzérékoré mais qu'ils n'ont pas trouvé de solutions. Normalement, le courant c’est par tour-tour, mais ici, il y a certains quartiers qui peuvent rester pendant deux jours sans recevoir le courant. Avec ça aussi, le chronogramme n’est pas respecté. Ils envoient et coupent le courant quand ils veulent. Le courant, normalement ça devrait être pour 6 heures du temps mais ici, des fois, c’est pour 5 heures. Nous avons tout fait, mais impossible or, à Guékédou, Kankan et autres villes ce n’est pas comme ça » a dénoncé Lancinet Condé.
Alors que les manifestants qui se dirigeaient vers le siège de la SEG, ils ont été aussitôt dispersés à coup de gaz lacrymogène par les services du maintien d’ordre.
« C’est dans le quartier Sogbé qu’on a entamé la manifestation pacifique. Jusqu’au siège de l’EDG tout se passait bien. C’est lorsque nous sommes arrivés à quelques mètres du siège de la SEG, nous avons trouvé les forces de l’ordre sur place, nous avons voulu nous diriger vers la SEG mais certains voulaient qu’on aille rencontrer le directeur de l’EDG et d’autres voulaient qu’on parte à la SEG. C’est pendant cette discussion qu’un policier nous a tirés du gaz lacrymogène. Finalement on s’est dispersé, ça créé la panique chez les femmes au marché et le commerce est resté paralyser », a expliqué le chargé à l’information du mouvement des jeunes pour la défense des intérêts de Kissidougou.
D’après ce responsable du mouvement, "les manifestations ne vont pas s’arrêter tant que nos revendications" ne seront pas satisfaites.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
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Créé le 22 février 2021 17:35Nous vous proposons aussi
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