Primes d’incitations-Des enseignants se fâchent : » Ils veulent voler l’argent… »
MAMOU-Entamé le samedi 23 janvier 2021, le payement des primes d’incitations aux enseignants en situation de classe enregistre des couacs dans certaines régions. A Mamou, l'opération qui se déroule à la direction préfectorale de l'Eduction (DPE), est émaillée par des mécontentements.
Des centaines d’instituteurs et professeurs perçoivent un mois de primes contrairement aux deux mois annoncés par le Ministère de l'Education. Pour entrer en possession de leur argent, les "soldats de la craie" sont soumis à plusieurs exigences dont la présentation de leur cahier de préparation. Toute chose qui frustre les enseignants. Cette institutrice à la commune urbaine de Mamou, indique que plusieurs de ces collègues, n’ont pas été payés.
« On nous demande de présenter des dossiers avant d’être payés. L’information n’a pas été donnée à temps et puis on n'était pas habitué à ça. Si c’est un contrôle, il n’y a pas de problème. Mais, qu’on nous informe au moins. Mais on voit qu'ils veulent voler l’argent des gens. Parce que s’ils passent, ils ne vont jamais revenir. Beaucoup ont perdu de l’argent ici. Quand on saute ton nom, ce n’est pas facile de récupérer ton dû. Ils vont dire que les absents c’est après, mais, ils vont rentrer sans rien donner. Nous déplorons cela », déplore cette éducatrice.
Dans la même lancée, ce professeur d’EPS renchéri : « Ils ont demandé des dossiers pour retarder le processus et bloquer l’argent de certains. Vous savez que cela n’était pas prévu. Donc, ils ont dit que la paye c’est le mardi. D’autres ont quitté les villages sans documents. Brusquement, ils demandent tout un tas de dossiers de justifications. Si tu n’en as pas, on te dit d’aller chercher. C’est du n’importe quoi », insiste ce chargé de cours.
Le chargé de communication du MENA avait annoncé que l’Etat payera deux mois aux enseignants, et verra comment progressivement payer le reste. Mais sur le terrain on trouve le contraire, déplore un autre enseignant.
« C’est un seul mois qu’ils ont payé. Pourtant on nous avait dit que ce sont deux mois qui sont prévus. J’ai suivi le chargé de communication du MENA à la télé, quand il a parlé de deux mois. Mais ici sur le terrain, ce n'est pas ce qu'on voit. Et on nous demande même de présenter les cahiers de préparations. Si cela continue, la grève c’est pour bientôt », a menacé ce syndicaliste membre du SLECG version Aboubacar Soumah.
Pour certains directeurs d’écoles en même chargés de cours, le problème est loin d'être résolu. D’ailleurs certains d’entre eux menacent d’abandonner les élèves à cause des primes d’incitations.
« Moi, je n’irai plus en classe et beaucoup de mes amis seront aussi obligés de le faire. On est directeurs d’écoles mais aussi chargés de cours. Parfois, nous on peut tenir des classes en multigrades. Dans tout ça, si on peut payer les chargés de classes et nous laisser, on va abandonner et rester au bureau », dénonce à son tour ce chef d’établissement au village.
Les émissaires du ministère de l'Education ont rejeté plusieurs dossiers qui, à leurs yeux, soulèvent des interrogations notamment sur l'âge de certains fonctionnaires.
Habib Samaké
Correspondant régional
D’Africaguinee.com à Mamou
Créé le 24 janvier 2021 22:33
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