Dr Faya tranche : « Pour que je sois dans le prochain gouvernement… »

Dr Faya Milimouno, leader du Bloc Libéral

CONAKRY- L'opposant Faya Milimono est-il disposé à faire son entrée dans le prochain Gouvernement ? Alors que sa participation à la cérémonie d'investiture d'Alpha Condé continue de défrayer la chronique, le leader du Bloc Libéral a fait une mise au point. Dans cet entretien qu'il a accordé à notre rédaction ce lundi 21 décembre 2020, l'homme politique indique qu'il est guidé par l'intérêt général. Il précise que sa participation ou non au prochain gouvernement ne se pose pas. Explications dans cette interview.


AFRICAGUINEE.COM : Votre participation à l'investiture du président Alpha Condé est beaucoup commentée. Qu’est-ce qui dessine concrètement chez Dr Faya Milimono ?

DR FAYA MILIMOUNO : Il n'y a absolument rien. J’avoue que notre pays est dans une grande confusion, notre pays se trouve être trop divisé. Les gens, même les plus instruits deviennent tout à coup très émotionnels. Nous sommes en politique, les actes que je pose sont le fruit d’une analyse de mon esprit. La seule chose qui me guide, c’est l’intérêt général. Notre pays a traversé des moments très difficiles et encore on est dedans. Nous sommes passés à un micron d’un conflit majeur à caractère interethnique : il y a eu des morts, des blessés, il y a des gens qui sont en prison, il y’en a qui y perdent la vie. Mon objectif, c’est de voir les tensions baisser. Et de cette baisse des tensions, que les guinéens puissent se parler, nos compatriotes qui sont par centaines dans nos prisons, je veux les voir dehors.

Déjà être guinéen, c’est d’être dans un environnement où on nous attribue une espérance de vie qui ne dépasse pas 50 ans à plus forte raison quand on est dans une prison au nombre de plus de 1500 détenus alors que la prison est faite pour 300 personnes. Je veux mes compatriotes dehors et libres, je veux que les tensions baissent dans ce pays, je veux que les guinéens se regardent comme des frères et sœurs. Sinon cette invitation n’est conditionnée par absolument rien. Ce que je ferai ou ce que mon parti fera dans le futur, c’est mon parti qui va le décider. Pour l’instant notre intérêt à tous, guinéens que nous sommes, c'est que nous nous parlions si cela peut nous permettre d’économiser d’enterrer des innocents.

Seriez-vous favorable à participer au prochain gouvernement si on vous fait appel ?

D’abord je ne crois pas qu’on puisse servir la Guinée seulement en étant dans un gouvernement. Ça serait vraiment réducteur que de penser qu’on ne peut rendre service à son pays que quand on est membre d’un gouvernement. Tout ce que les gens sont en train de dire, toutes les spéculations que les gens sont en train de faire, chacun a le droit de dire ce qu’il veut parce qu’en général, c’est ce qui occupe au moins certains compatriotes, on ne peut pas le leur enlever. Aujourd’hui, il faut des mécanismes qui nous permettent de construire l’unité en Guinée, construire une nation en Guinée.

Exemple : dans notre pays aujourd’hui, nous avons jusqu’à 12 coordinations régionales. Tout au moins, on a une coordination de l’opposition par région et une coordination de la mouvance par région.  Je trouve que cette réalité fait participer nos sages à nous diviser. Je veux voir toutes ces coordinations ensemble dans une maison ou dans une salle, en train d’élire une coordination nationale dont la présidence sera tournante. A partir du moment où cette coordination est mise en place, qu’on ne nous parle plus de coordination de la Forêt, de la Haute, Moyenne ou de la Basse Guinée. Pour qu’au moins, lorsque nos sages se retrouvent même si c’est pour 30 minutes, qu’ils parlent de la Guinée au lieu de parler de région. Que les jeunes guinéens au-delà de leur appartenance ethnique ou régionale puissent ensemble jouer, travailler.

Dans le passé, lorsque nous grandissions, nous avions été dans les écoles en régime d’internat où nous mangions ensemble, nous nous l'avions ensemble, on causait ensemble dans les campus. Aujourd’hui cette réalité tend à disparaitre. Il faut trouver même s’il faut réfléchir pour donner un contenu plus riche, il faut y penser. Il y a tellement des choses aujourd’hui qu’on peut faire pour amener les guinéens ensemble.

Ce n’est pas pour dire que je ne vais pas répondre à votre question de savoir si je serai dans le prochain gouvernement ou pas. Je ne peux pas répondre à cette question dans la mesure où premièrement, pour que je sois dans un gouvernement, ce n’est pas moi qui suis élu président, c’est Alpha Condé. Je suis le président du Bloc Libéral. Mais ce n’est pas moi qui décide au sein du Bloc Libéral, c’est le Bloc Libéral. Il y a tellement d’acteurs qui prennent part à la prise de décision que quand même les gens me posent la question ‘’tu seras dans le gouvernement ou pas ?’’ je trouve qu’on appauvri véritablement le débat dans notre pays.

En conclusion ?

C'est pour simplement vous dire que cette question n’a pas lieu d’être en ce moment.  Ce n’est pas un préalable que nous posons. Nous disons simplement qu’il n’y a pas de problèmes pour qu’on cherche une solution. Il n’y a de solution à chercher que pour un problème qui existe. Nous prenons acte de ce que nous avons vécu dans notre pays qui est éprouvé. Il faut qu’on le regarde en face.

Mon parti a participé à mettre sur pied le FNDC, mon parti est encore membre du FNDC, mais ça saute aux yeux, les cinq dernières manifestations que le FNDC a appelé, je crois que les guinéens ont montré qu’ils sont fatigués. Les cinq dernières manifestations que l’UFDG et l’ANAD ont appelées, les guinéens ont plutôt montré que leurs préoccupations sont ailleurs. Nous devons faire preuve de leadership. Faire preuve de leadership, c’est de pouvoir s’arrêter et faire une autocritique pour analyser la situation, pour voir comment on peut ramener les gens dans le jeu.

Pour ceux qui se posent la question, je ne me justifierai pas par autre chose. Pour moi l’acte que j’ai posé est de nature à contribuer à décrisper la situation. Et si je dois poser un autre acte, je suis prêt à le poser tant que ça peut nous permettre au bout, de ramener les guinéens ensemble et d'amener les guinéens à travailler ensemble.

Votre ex vice-président Taleb Bah vous accuse de trahison. Avez-vous un commentaire ?

Pas de commentaires ! Tout ce que je vais retenir de lui, c'est le positif qui s'est passé entre nous.

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 21 décembre 2020 19:18

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