Lama Sidibé se confie à Africaguinee: « Plus de 10 pickups remplis d’hommes en uniforme… »
MAMOU- L'artiste Lama Sidibé vient de briser le silence après l'attaque de son domicile dans la nuit du samedi à dimanche 8 novembre 2020, à Conakry. Dans un entretien exclusif accordé à Africaguinee.com, la star de la musique pastorale en Guinée, retrace le film de cette descente nocturne d'hommes en uniformes chez lui. L'auteur de l'album Séguéléré (l'épervier) ignore pour l'instant l'étendue des dégâts. Il lance un appel à la justice. Lisez plutôt.
AFRICAGUINEE.COM : Votre domicile a été attaqué dans la nuit du samedi à dimanche 8 novembre 2020, à Conakry. Racontez-nous ?
LAMA SIDIBE : Hier, j'ai bougé très tôt à Conakry pour être à Mamou, parce que j'avais un rendez-vous de mariage. Je suis rentré ici vers 17H. A 00H, c'est ma femme qui m'appelle de Conakry, me disant que des hommes en uniformes sont venus dans des pickups de couleur blanche attaquer ma maison. Plus de 10 pickups. Lorsqu'ils sont venus, ils ont récupéré les téléphones des membres de la famille pour ne pas qu'ils communiquent avec l'extérieur.
Ensuite, ils sont rentrés dans la maison, ils ont fouillé un peu partout. Comme ils n'ont rien trouvé, ils ont repris leurs pickups, ils sont repartis. A 3heures du matin, ils sont revenus faire des tirs de sommations. Pour le moment, c'est tout ce que sait. Lorsque je rentrerai à Conakry, j'en saurai davantage.
Est-ce que vous n'aviez pas des antécédents avec des agents des forces de l'ordre ou des soucis avec les autorités ?
Moi j'ai grandi dans un camp militaire, précisément au centre Kwamé NKruma, j'étais avec mon beau-frère qui était à l'époque responsable. Donc, je fais le distinguo entre un policier, un gendarme et un militaire. Je ne ferai jamais d'histoire avec les hommes en uniformes. Ils sont faits pour nous garder, on ne peut pas s'en prendre à eux. Moi je n'ai jamais eu un antécédent avec un homme en uniforme.
Est-ce qu'on ne vous colle pas une étiquette politique ou bien avoir défendu un camp pendant les élections qui viennent de passer ?
Lama Sidibé est connu de tout le monde. En 2010, c'était une transition, on a demandé à tous les guinéens d'adhérer au parti qu'ils souhaitent. C'est ainsi que j'ai chanté pour Cellou Dalein Diallo et l'UFDG. Ce n'est pas caché.
Que demanderiez-vous aux autorités ?
Je demande aux autorités judiciaires de nous rendre justice équitablement. Tous les guinéens sont les mêmes. Vous voyez mon quartier Horé Fello, à côté, il y a les quartiers Poudrière, Kimbely. Ce sont les quartiers centraux de Mamou. On ne peut pas parler de Mamou sans toucher ces quartiers. A Horé Fello, on parle Poular, à Kimbely on parle Malinké, Soussou, etc. C'est pour vous dire que je suis né dans une ville cosmopolite.
Donc, on ne peut pas diviser les guinéens, ce n'est pas possible. On peut tenter et que ça aille jusqu'à un niveau, mais ça n'ira pas loin. Donc, le guinéen est un et indivisible. Je demande à la justice guinéenne de rendre justice et d'unir les guinéens. C'est quoi unir les guinéens ? C'est de trancher et de donner la vérité à qui de droit.
Entretien réalisé par Habib Samaké
Correspondant d'Africaguinee.com
Dans la région de Mamou
Créé le 8 novembre 2020 16:32
Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Culture, Interviews, Lamah Sidibé