RN°3 : Zoom sur le pont de la Soumba ou la « traversée de Sirât »…

DUBREKA- Situé sur la route nationale numéro 3, entre Tanèné et la commune urbaine de Dubréka, le pont sur le fleuve "La Soumba" est en état de dégradation très poussée. L'ouvrage vieux de plus de 50 ans risque de s’effondrer à tout moment. Actuellement, les usagers éprouvent un véritable calvaire pour traverser ce pont, devenu quasiment la "traversée de Sirât" pour eux.
Nids de poule sur le pont, barres de fer cotés latéraux détachés, c’est l’image inquiétante que présente cet ouvrage de franchissement située sur la route Dubréka-Boké, l'une des plus usitées du pays, à cause de la densité du trafic. Sur les lieux, des interminables bouchons, avec des risques d’accident. Se frayer un chemin sur ce pont est un véritable parcours de combattants pour les usagers.
En plus d’être vétuste, le pont n’a qu’une seule voie de passage et même celle-ci est fortement dégradée. Malgré cette situation inquiétante, des véhicules gros porteurs continuent à y passer. La scène est juste incroyable.
«Nous souffrons énormément ici. Le pont est gâté et la route est mauvaise. Le gouvernement devrait nous aider à le réparer. A vrai dire, on a peur de passer sur ce pont, c’est devenu un danger. Vous avez vu l’embouteillage, à l’aller comme au retour c’est là même chose. Plusieurs usagers utilisent cette route. C’est un pont où tous les côtés latéraux sont gâtés, nous souffrons. Le Gouvernement doit trouver solution parce qu’on ne sait pas à quel moment ça va lâcher. C’est un danger qui est là», alerte Ibrahima Sylla, motocycliste.
La dégradation du pont a ses répercussions sur la fluidité de la circulation. Les véhicules sont obligés de rouler à pas de caméléon pour éviter de balancer dans le vide. Cette lenteur crée un interminable bouchon au niveau du pont. « Il y a l’embouteillage à l’entrée et à la sortie. Si par malheur, tu as un malade et que c’est ici qu’il doit passer, il va mourir dans tes mains. Nous souffrons, si c’est entre nous chauffeurs, on peut passer sans problème, mais là avec cette situation, c’est de la souffrance » ajoute Ibrahima Sory Soumah, alias Kobaka, chauffeur de minibus.
Cet autre chauffeur aussi dénonce l’état de dégradation du pont et les conséquences que cela provoquent dans leur travail. Ibrahima Bangoura a quitté Conakry depuis 7h du matin. Il voyage sur Koba. Mais à cause des difficultés liées à la traversée de ce pont, il n’est sûr d’arriver à temps à sa destination. «On est là, nous avons quitté la ville depuis 7heures, mais jusqu’à présent on est bloqué ici. Cette route, on sait plus comment faire. On n’arrive même plus à faire des recettes parce que la route c’est devenu des problèmes», se lamente un conducteur de transport en commun.
Bloqué par un embouteillage monstre qui s’est formé au niveau du pont, l’opposant Faya Millimouno décrit l’état de ce pont comme l’échec des dix ans de gouvernance du président Alpha Condé. «C’est le bilan des dix années. Je ne sais pas on est à combien de kilomètres, mais plus on s’éloigne de la capitale, plus la situation devient dégradante. Vraiment on a du pain sur la planche. Il faut que le peuple de Guinée se lève pour mettre fin à cela», incite le président du Bloc libéral.
Le ministère des travaux public a lancé en janvier 2020, la construction d’un nouveau pont sur la Soumba, long de 77 mètres sur financement de la l’Agence japonaise de la coopération internationale (Jica). Les travaux devraient finir en 2022. Mais d’ici là, les usagers de cette route vont devoir continuer à vivre ce calvaire avec tous les risques. En novembre 2019, un accident s’était produit sur ce pont, coupant ainsi la route en deux.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664-72-76-28
Créé le 21 septembre 2020 14:17Nous vous proposons aussi
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