Dabola : A la découverte de Banko où on déguise le marié en femme…
DABOLA-Dans certaines localités du pays, on ne badine pas avec le respect de la tradition. A Banko, village situé à 50 kilomètres de Dabola centre en Haute Guinée, le respect de la tradition est de mise lors des cérémonies.
Pour les cérémonies de mariage, le marié est obligé de se maquiller, porter une perruque pour se déguiser en femme. Ce n'est pas tout. On fait porter également au jeune marié un gros caillou sur la tête. En plus, l’homme sera battu, dépouillé voir même mordu par les proches qui, par ces actes lui témoignent leur joie.
Personne n’échappe à cette tradition ancestrale ancrée. Amara Nabé enseignant à Mamou est originaire de Banko. Il s’est marié ce vendredi 4 septembre 2020 dans son village.
Il avait tenté de se soustraire aux coutumes, mais en vain. Il s’est heurté au refus catégorique des chefs coutumiers qui n’ont pas voulu déroger à la règle établie par les ancêtres.
«C’est notre coutume. C’est ancestral. Quelqu’un m’a même mordu au niveau de la main. Ça, c’est l’avant-gout. C’est après ça, qu’on fera la cérémonie religieuse. C’est la tradition. J'ai négocié avec mes amis du village pour ne pas passer par là. Mais, c’est obligatoire. Ils m’ont fait porter un pneu. Les femmes m’ont maquillé. On m’a mis dans une tenue de femmes et j’ai porté une perruque. On me tapait sur la tête. On fait tout ça pour montrer qu’on est content. On te fait porter un gros caillou sur la tête pour te dire que la femme est une charge», explique Amara Nabé qui dit ressentir la douleur de la morsure.
Mamady Sara, le chef coutumier de Banko et oncle du marié explique : «Depuis que le village a été créé, nos ancêtres ont leur coutume de mariage. Eux, ils partaient en brousse pour envoyer des fagots de bois le jour de leur mariage. Nous, on a plus ce temps. Maintenant, on le fait à notre façon. De toutes les façons, nous, ici c’est obligatoire pour les mariés de se soumettre à la tradition. Le caillou sur sa tête montre qu’il a une lourde charge derrière lui. On est content quand on fait ça», explique-t-il.
Habib Samaké
Correspondant régional
D’Africaguinee.com à Mamou
Créé le 5 septembre 2020 21:16
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