N’Zérékoré : psychose dans la ville face à la dégradation de la sécurité…
NZEREKORE- La psychose gagne les citoyens de la ville de Nzérékoré, face au phénomène d'insécurité. Dans la principale agglomération de la Guinée forestière, les attaques s'opèrent maintenant même pleine journée, au grand dam des citoyens.
Ces derniers temps la situation sécuritaire s'est fortement dégradée dans cette ville. Les bandits font leur loi, en tombant tous les jours sur de pauvres citoyens qui ne savent plus à quel saint se vouer. Des citoyens sont attaqués par des malfrats même en pleine journée dans leurs domiciles.
Cette situation inquiète de plus en plus les habitants de la cité Zaly. C’est le cas de Joseph Haba, Directeur régional de l’OGP (Office Guinéenne de Publicité). Ce responsable de cette agence étatique a été dépouillé de plusieurs biens en plein-midi au quartier Boma.
« C’était vers 12h 30mn, j’ai quitté le bureau pour aller à la maison. Arrivée, j’ai trouvé que la porte était fermée. Mais une fois au salon, j’ai constaté que l’écran plat qui était là avait disparu y compris le DVD. J’ai trouvé beaucoup de désordre dans le salon. Ensuite je me suis dirigé vers la chambre. Arrivé là, j’ai constaté que toutes les valises étaient ouvertes, j’ai vu les chaises entassés. Aussitôt, j'ai entendu du bruit dans la chambre de ma femme. J’ai compris que c’était un groupe de malfrats qui étaient là. J’ai vite fait demi-tour pour prendre mon fusil calibre 12 dans ma chambre plus deux cartouches. Mais entretemps, ils avaient fui en escaladant le mur », explique M. HABA.
Selon lui, plusieurs biens ont été emportés par les bandits lors de cette attaque. Il affirme que c’est un réseau bien organisé qui serait derrière ces actes de cambriolage.
‘’C’est un réseau très professionnel. Il passe dans les familles pour se renseigner très bien sur vous. Sinon ce jour, la bonne était là pour la cuisine. Elle a fini à 12h et elle a quitté. C’est comme si les assaillants la guettaient. Dès qu'elle a quitté seulement, ils ont attaqué la maison. Ils ont cassé la fenêtre pour avoir accès à l’intérieur. Ils sont très bien organisés. Ils laissent certains dehors pour observer le mouvement des gens dans le but d’alerter leurs amis. En ce qui me concerne, ils sont partis avec l’écran, deux grosses batteries qui me fournissaient du courant dans le bâtiment, beaucoup d'habits de valeurs. Je ne peux même pas estimer les biens perdus’’, ajoute-t-il.
Dans le même quartier, Joël Massa Béavogui a été victime de vol au cours de la même semaine. Les voleurs qui ont défoncé la porte arrière du bâtiment sont partis avec son écran, des bols et d’autres matériels, explique-t-il.
« C’était le vendredi j’ai quitté le bureau pour la maison. Arrivé chez moi, j’ai constaté que j’avais oublié la clé de la maison. C’était entre 20h-21h. Donc je retourne au bureau pour prendre la clé. A mon retour, je suis allé mettre le courant en marche. A ma grande surprise, j’ai trouvé que la porte arrière était ouverte. Je me suis dit que j’ai dû oublier de la fermer le matin avant de sortir. C’est quand je me suis approché de la porte que j’ai compris qu’elle avait été défoncée. Ils sont venus dans le salon, ils ont pris mon écran, ramassé des bols de madame, ils sont rentré ensuite dans ma chambre où ils ont tout dégagé. Ils ont renversé le lit et tous ce qu’ils voulaient prendre. Ils ont pris même mon dentifrice », a témoigné un haut responsable d'une Entreprise de la place.
Le jour de la fête de tabaski, plusieurs citoyens ont été attaqués. Un chauffeur que nous avons interrogé revient sur sa mésaventure. ‘’C’était le jour de la fête. Je me suis couché vers 19h pour me reposer un peu. Mais je me suis endormi. Je ne me suis réveillé qu’à 23h, j’avais un peu faim. Comme c’était le jour de la fête, je me suis dit d'aller acheter à manger. Je suis sorti, tout près de chez moi mais la dame qui revendait là-bas était déjà rentrée. Comme ce n’est pas loin de la gare Onah je suis allé chercher à manger. A mon retour, j’ai croisé trois jeunes qui m’ont entouré et qui m’ont demandé de leur donner tout ce que j’avais. J’ai voulu résister, c'est là qu'ils ont commencé à me poignarder sur la tête. Ils m’ont blessé au front, au coup. Comme je saignais trop, je ne me contrôlais plus, ils ont tout pris: mon téléphone Android, une somme de 150.000 et même mon manger. Je ne sais même pas dans quelle circonstance je suis rentré à la maison’’, témoigne ce chauffeur qui a requis l’anonymat.
Le dimanche passé, Nyango Bangoura, un conducteur de taxi-moto, a été attaqué sur la route de Diécké par deux bandits. Les malfrats l'ont laissé à l’agonie après lui avoir retiré une somme de 3.000.000FG et sa moto. Il a été transporté à l’hôpital régional où il suit encore les soins intensifs.
La recrudescence de l’insécurité inquiète les citoyens qui lancent un appel aux autorités locales. Interrogé, le maire de la commune urbaine nous a dit qu’il n’est pas informé de ces cas d’attaques. Même son de cloche au niveau du commissariat central de la police. M. Lamine Kourouma encourage les citoyens de collaborer avec la police de proximité dans ces genres de situation.
A suivre…
SAKOUVOGUI Paul Forormo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél: (00224) 628 80 17 43
Créé le 7 août 2020 19:00
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