Modèle de réussite: A la rencontre de Fanta Diaby fermière à Ditinn…

Hadja Fanta Diaby

DALABA-Située à une trentaine de kilomètres de la préfecture de Dalaba, la sous-préfecture de Ditinn présente l'image d'une petite ville en plein essor. Elle est l'une des rares sous-préfectures du pays à bénéficier le "luxe" d'avoir le courant électrique.


Cette commune rurale ne manque presque de rien en matière d’infrastructures administratives. Les populations vivent principalement de l'élevage et de l'agriculture. Son climat est doux, son sol fertile, favorisent le développement de l'agriculture et de l'élevage. 

Mais derrière ce beau décor se cache une toute autre réalité. Son accès est très difficile. La route qui mène à Ditinn est dans un état de dégradation poussée. En saison des pluies, elle est glissante, sans compter les nids de poule. Arriver dans cette sous-préfecture remplie d'histoire relève d'un véritable parcours de combattant.

A Ditinn, les femmes ont une affection inouïe pour l'élevage des poulets et l'agriculture. Les fermes avicoles sont visibles à maints endroits. Hadja Fanta Diaby la présidente de l’union des femmes mareyeuse de Ditinn est l'une d'entre elles. Cette fermière que nous avons rencontrée à Ditinn explique :

 « Depuis 1992 je suis dans l’élevage des poulets. C’est dans ça que je trouve la dépense de ma famille et tous mes besoins. En 2019, j’avais enregistré un grand taux de mortalité. Mais personne ne m’a aidé. Je fais de l’agriculture aussi. On entend souvent que le gouvernement est venu en aide aux agriculteurs ou aux éleveurs. Mais sur le terrain nous on ne voit rien. On nous recense souvent mais à la fin, on ne voit aucun résultat. Depuis mon début jusqu’à maintenant je n’ai eu aucun soutien, aucun crédit, aucun don. Tout ce qu'on a eu comme aide, c’est l’aide du président de la république pour l’engrais. Ça s’est élargi dans tout le pays et au même prix. Quand on dit que les blancs nous aident on ne voit rien. On avait mené une lutte pour que les bailleurs rencontrent directement les paysans. Mais nos responsables n’ont pas voulu cela", explique hadja Fanta Diaby.

Ils vendent nos images pour remplir leurs poches

Réunies en quatorze (14) groupements appelés UFEMAD, ces femmes font bouger leur activité. Malgré le manque d'accompagnement des ONGs et du gouvernement, elles arrivent à surmonter les difficultés et entretenir leurs fermes. Mais depuis la survenue de l'épidémie du nouveau coronavirus, leur activité a marqué un pas. Les aides promises par l'Etat pour soutenir les secteurs frappés par la pandémie ne sont pas arrivées. Elles accusent les autorités locales de détourner les aides qui leur étaient destinées.

"J’ai une union de 14 groupements appelée UFEMAD. On nous recense et on nous félicite. Mais on ne bénéficie d’aucune aide. On nous demande de danser, d’applaudir pour qu’ils reçoivent les invités, mais lorsque ces derniers partent, on nous laisse comme ça. Si l’argent vient ils se le partagent entre eux. Les bailleurs ne viennent pas sur le terrain. S’ils donnent aux responsables locaux, nous n’aurons rien. C’est pourquoi, on s’est retrouvée et on s’est dit de ne plus accepter des interviews ou des recensements. Car ça ne nous sert à rien. Ils vendent nos images pour remplir leurs poches. Aujourd'hui, personne ne nous aide, on peut dire qu'on on aide plutôt les cadres du gouvernement. L’aide qu'on nous promet n’arrive jamais à destination », affirme la plus grande fermière dans la préfecture de Dalaba.

La COVID 19 a sérieusement impacté les activités de ces femmes qui sont aussi plongés dans maraichage. Loin de l’élevage, elles ont vu beaucoup de leurs légumes pourrir comme ça, faute d'avoir pu les écouler.

« La maladie nous a fatigué. C’est quand les gens travaillent et gagnent qu’on trouvera des clients. Les légumes périssent vite. Pour la pomme de terre, dans deux mois, nous irons à la récolte, mais nous avons des craintes. Pour l’élevage, on trouve difficilement les aliments des poules. Nos œufs ne marchent plus. C’est difficile dans ce cas de trouver les aliments si on n’a pas d’argent », confie Hadja Fanta Diaby.

De retour de Ditinn, Habib Samaké

Correspondant régional

D’Africaguinee.com à Mamou

Créé le 3 août 2020 18:12

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