Atrocités à Koyama (Macenta) : Les révélations du Gouverneur Mohamed Gharé…
NZEREKRE-Suite aux violences intercommunautaires survenues à Koyamah le mardi 23 juin 2020, faisant quatre morts, le gouverneur de la région administrative de Nzérékoré a annoncé que plusieurs personnes ont été interpelées.
Cette localité de Macenta située à la frontière Guinéo-libérienne a été le théâtre d’affrontement ayant opposé les deux principales communautés qui la compose (Toma et Manian).
Un mois après ce conflit qui a provoqué, outre les cas de morts, plusieurs blessés et des dégâts matériels, les autorités ont enfin expliqué ce qui s’est passé. Au cours d’une conférence de presse qu’il a animé ce samedi 18 juillet 2020, le gouverneur de la région administrative de Nzérékoré est revenu sur la genèse de ce conflit.
« Depuis que Koyamah est Koyamah, il n’y a jamais eu affrontement entre Toma et Manian. Ils ont toujours vécu ensemble dans la paix. Mais cette fois ils ne savent pas, ils se sont fait piquer par quelle mouche, jusqu’à se tirer les uns sur les autres. Et ça à cause d’un bas-fond qui ne fait même pas un hectare, puisque j’ai été jusqu’au bas-fond. Derrière le bas-fond, il y a une forêt. C’est là-bas où les femmes font leur rituel. Ça n’a rien à voir avec le bas-fond (…) C’est quelques individus qui se lèvent comme ça (…) ils viennent avec des couteux, des machettes, paf ! c’est des problèmes et c’est déclenché », explique Mohamed Gharé.
Selon le gouverneur, le bilan est lourd. 4 personnes ont trouvé la mort suite à ces incidents alors que plusieurs autres ont été blessées parmi lesquelles des agents de maintien d’ordre. Des boutiques ont aussi été vandalisées et des maisons incendiées pendant ces violences, explique le gouverneur.
‘’Quatre morts, des boutiques vandalisées, des maisons incendiées… Des agents des forces de sécurités ont reçu des plombs de calibre 12 dans leur corps pour rien. Eux-mêmes ils ont regretté leur acte parce qu’on ne leur a pas fait cadeau. Eux-mêmes ils se sont mis ensemble, Toma et Manian, ils se sont mobilisés pour enterrer ces 4corps’’, relate-t-il.
Mohamed Gharé a confié que les enquêtes se poursuivent pour condamner les coupables. A ce jour, 54 personnes ont été interpellées suite à ce conflit. « Nous leurs avons dit, au-delà des excuses qui ont été acceptées, les auteurs de ces crimes odieux seront poursuivis, traduits devant le tribunal, jugés en conséquence. C’est ce qui est en cours », explique le gouverneur.
Le premier responsable de la région de Nzérékoré admet qu’au niveau de la justice une certaine légèreté. « 54 personnes ont été interpellées, très malheureusement, il n’y avait pas de places où les mettre. On en a envoyé à la police, d’autres à la gendarmerie et le 3ème groupe dans une villa, ce qui n’est pas normal. Finalement, la justice elle-même a corrigé ses erreurs, les gens ont été mis à la disposition des deux parties pour éviter de les paqueter tous à des endroits qui ne soient pas la prison. Maintenant on est en train de les interpeller un à un. Dès que la culpabilité de quelqu’un est établie, on t’envoie directement à la prison civile pour attendre le jugement. Donc vous allez apprendre que des gens ont été libérés, ce n’est pas une libération totale, c’est pour éviter juste que la justice ne fasse du tort à quelqu’un. Mais ça ne veut pas dire que les enquêtes sont arrêtées. Les interpellations se poursuivent et tous les auteurs de ces actes criminels seront jugés par le tribunal », promet Le gouverneur de Nzérékoré.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 19 juillet 2020 19:12
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