Coup de tonnerre à Timbi Madina : l’Etat retire la filière pomme de terre à Moussa Para…

Image d'illustration

 PITA- L’information fait jaser dans la capitale de la pomme de terre depuis l'annonce de la main mise de l'Etat sur la filière pomme de terre dans la sous-préfecture de Timbi-Madina.


Le gouvernement guinéen vient de reprendre le contrôle de la filière pomme de terre de Timbi Madina. A partir d'aujourd'hui, ce n'est plus la fédération paysanne de Moussa Para Diallo qui gère le secteur. Il a été écarté alors que les acteurs de la filière sont dans le qui-vive depuis quelques mois à cause de manque d'écoulement de leur recolte, estimé à des milliers de tonnes.

Des agents de sécurité se sont rendus sur les lieux pour prendre le contrôle de toutes les installations. Les clés des locaux ont été retirées. Selon nos informations la décision a été prise depuis le 8 juin 20 par le département de l’agriculture. Une passation de service s’est tenue  dans un réceptif hôtelier  à Pita en l’absence de Moussa Para Diallo et de ses proches collaborateurs de la fédération des paysans. Cette décision qui a eu l’effet d’une bombe inquiète les citoyens dans cette sous-préfecture où plus de 5000 producteurs vivent de cette activité.

« C'est comme ça qu'un arrêté nous est parvenu annonçant l'affectation de la plateforme à la Chambre nationale d'agriculture. Nous vivons juste une situation incertaine. La plateforme joue un rôle de régulateur pour la stabilité des prix, la mise en valeur et l'exportation. Les terres appartiennent à la fédération, la banque mondiale a financé sur la crédibilité des acteurs sur autorisation de l'État. Mais au-delà de la part de l'Etat, nous sommes organisés avec des partenaires. Nous sommes en pleine crise de Coronavirus qui affecte le secteur. C'est une réponse comme ça que l'Etat a eu à notre égard. Les vautours qui ont entendu des annonces des bailleurs pensent que nous aurons des milliards ici pour sauver la filière. Donc leur volonté c'est contrôler les fonds. Mais c‘est mal connaître ces bailleurs. Ce n'est pas moins de 5000 producteurs et paysans qui vivent de la filière, nous demandons des semences, de l'argent  et des intrants à la fédération, elle nous prête », explique une  paysanne qui évolue dans la filière depuis 20 ans.

Interrogé sur cette situation, Docteur Dioulde Taran Diallo, le président de la chambre d'agriculture de Labé a confirmé cette nouvelle.

« La plateforme de la pomme de terre de Timbi a été mise à notre disposition. La signature de la passation de service se fera d’un moment à l'autre dans un hôtel de Pita. Cette décision a été prise depuis le 8 juin. Maintenant c'est la direction nationale d'agriculture qui gère la plateforme. D'ailleurs toutes les clés des locaux sont à notre disposition. A ce que je sache, on ne reproche rien aux gestionnaires de la plateforme qui est la fédération des paysans du Fouta Djallon. C'est le ministère qui a fait un arrêté pour rendre ça à la chambre d'agriculture. C’est pour l'Etat. Le projet a été  financé par la banque mondiale mais ça été toujours géré par la fédération des paysans du foutah Djallon », explique ce cadre du département de l’agriculture.  

 Les producteurs de la pomme de terre craignent  aujourd’hui que cette filière n’ait un sort similaire à celui de la Soguipah, de la filière coton de Kankan  ou encore de l'huilerie de Dabola.

Alpha Ousmane Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 11 juin 2020 23:56

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