Guinée : Après le Parlement, l’honorable Taata Bah retourne à ses vieilles amours…

Mme Taata Bah dans son champ

LABE-« La terre ne trahit jamais », nous enseigne l’adage ! L’honorable MariamaTaata Bah a bien saisi cette maxime populaire. Après cinq années passées  à l’Assemblée Nationale, l'ancienne députée de l’UFDG retourne à son affection. La terre.


L’ex-proviseure du lycée Général Lansana Conté de Labé retrouve ses premiers amours qu’est l’agriculture. Loin des tumultes politiques à Conakry, elle consacre son temps à travailler la terre. L’honorable Taata Bah agronome de formtion n’est pas une novice dans ce domaine, puisqu’elle pratique l’agriculture depuis des décennies auprès de son mari également agronome de formation. Ce couple continue à entretenir une parfaite complicité depuis leur union en 1985. L’agriculture fait partie de leur vie. Nous l’avons rencontré dans son champ, situé dans la périphérie de Labé.

« Bien avant l’hémicycle, nous avons travaillé la terre, pendant l’hémicycle nous avons continué nos travaux champêtres, après l’hémicycle pour le moment je continue mes activités agricoles.Dans ce champ où vous nous trouvez, nous avons mis de la pomme de terre en première position pour une alternance. C’est une technique culturale, après la récolte de la pomme de terre, nous avons mis le maïs et faire quelques superficies pour produire la semence du haricot. Vous savez que toute semence occupe au moins les 50% des dépenses pendant une culture. Nous avons une variété hâtive de gombo aussi que nous expérimentons, une semence achetée au centre agricole de Foulaya. Je suis agronome de formation et j’ai eu la chance d’épouser un éminent cadre de ce pays qui m’a éduqué aussi dans ce sens. Ça se passe très bien avec mon mari qui aime la terre plus que moi, c’est son domaine. Et c’est lui mon conseiller, le tout se résume en lui » explique Honorable Mariama Taata Bah qui vit une parfaite complicité avec son mari acteur dans le domaine agricole.

MariamaTaata Bah n’est pas une novice à Labé. A la tête de l’un des plus grands lycées de la ville, elle marqué son empreinte. En 2012 elle avait créé des tensions pendant des semaines dans la cité de Karamoko Alfa Mo Labé. Ses élèves qui l’aimaient tant en dépit de son caractère jugé sévère par certains, ont mis la ville en ébullition réclamant son retour au poste de proviseur. Mais elle a été limogée. Elle a fini par être élue députée à l’Assemblée Nationale.

Elle confie que la terre lui a tout donné même pendant son séjour au parlement guinéen, au point qu’elle ne sent pas le coût du panier de la ménagère

« Quand j’étais à l’hémicycle, nous avons lancé un champ de piments, j’ose vous dire pendant 3 mois je n’ai pas touché un franc de mon salaire. C’est à travers la vente de ce piment là que la famille couvrait ses besoins. S’il y a une chose qui ne trahit pas c’est la terre, je demande à tout le monde d’expérimenter la terre. Nous ne ressentirons pas le coût du panier de la ménagère. Tout ce que le gouvernement ne peut nous donner la terre nous le donne. Si vous me demandez comment j’ai concilié la vie de députée et celle d’agricultrice, je vous dis je ne pose aucun acte sans l’avis de mon mari et son appui. À mon insu il gérait les choses pour nous, pendant les vacances parlementaires je le rejoins dans le champ pour continuer à travailler dignement et nourrir nos familles. Quoiqu’il arrive je reste avec la terre même si je retourne à l’hémicycle. Et je retrouverai parce qu’on ne va pas continuer à garder des députés nommés au niveau de notre assemblée nationale, mais l’agriculture reste mon premier amour », souligne l’ancienne députée.

Aux côtés de Mme Taata Bah, son époux Mamadou Aliou Diallo communément appelé Saddia, agronome. Il révèle un secret qui maintien l’union et l’entente avec sa femme qui fait la politique : « D’abord j’ai un crédit qui est constant à l’endroit de mon épouse, c’est la confiance. C’est ainsi qu’elle est allée au parlement en politique. C’est sans souci je ne l’ai jamais empêché. Plutôt je l’ai encouragé autant que j’ai pu. Quant à l’agriculture c’est mon métier. Depuis 15 ans je suis borgne, j’ai perdu mon œil gauche suite une hypertension, ça me n’a pas empêché de travailler auprès de ma femme. Lorsqu’on allait à DAKAR pour mes soins, nous sommes allés avec les moyens sur les fruits de nos aubergines qu’on faisait à Timbi-Madina. Quand j’ai vu que je me sentais fatiguer, j’ai rejoins Labé où nous avons continué à exploiter la terre comme dans ce champ ici même. Nous faisons la pomme de terre, le maïs et le gombo. Je me limite à la production, la vente c’est Mme qui l’assure depuis toujours. Quand j’étais à Timbi, elle était proviseure à Labé, elle me rejoignait les week-ends pour assurer la vente. Même ici après la récolte de notre pomme de terre, elle a fait la vente avec son garçon Cellou », explique M. Diallo qui reconnait le caractère impulsif de sa femme devenue célèbre quand elle exerçait les fonctions de proviseure au lycée Général Lansana Conté de Labé.

 « Elle est très sévère mais elle n’a jamais été sévère avec moi (éclats de rire). Elle manifeste plutôt l’amour à mon égard. Nous sommes en couple depuis 1985, mais jamais on s’est battu, donc 35 ans de vie commune, peut-être il y a quelques petits cris mais pas de manière fondamentale qui peut mettre en cause notre amour. Je suis fier d’elle. Avec sa sévérité à la maison elle assure l’éducation des enfants, elle n’est pas méchante. Elle éduque et ses enfants et les enfants de sa coépouse de manière égalitaire. Elle a la même rigueur avec tous les enfants. Ce qui paye » précise son époux.

 

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tél. (+224) 664 93 45 45

Créé le 3 juin 2020 11:32

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