Polémique sur le cadavre déposé à la morgue de N’zérékoré: Le fils du défunt explique…
NZEREKORE- L’affaire commence à faire grand bruit à Nzérékoré sur fond d'inquiétude. Les enfants du vieil homme en provenance de Conakry, décédé en cours de route dont le corps a été transporté à la morgue de l’hôpital régional de Nzérékoré ont brisé le silence. Selon eux, jusqu’à preuve contraire, leur papa n’est pas mort de la Covid-19. Les autorités sanitaires, elles, affirment le contraire. La polémique enfle dans la grande agglomération forestière.
« Notre papa est âgé de 83 ans. Il est malade depuis début décembre 2019. Nous l’avons accompagné à Conakry pour le traitement. Il était un ancien conducteur des engins lourds, il y a passé toute sa vie. C’est dans ça que nous sommes tous nés. Donc nous avons compris que ce sont les séquelles de ces activités qui agissent sur lui. Il a mal aux reins, aux articulations etc. Malheureusement la pandémie Coronavirus est entrée en Guinée en mars dernier. Comme nous sommes tous intellectuels, nous avons fait le traitement à la maison. Nous nous sommes référés à la pharmacopée puisque nous nous sommes dit que c’est la vieillesse. Ces derniers temps, il était même amnésier, il était en manque de sang. Malgré son état, on ne pouvait pas nous exposer à des risques pour dire que nous allons le prendre pour Ignace Deen, ou encore pour Donka pour des traitements. Nous avons donc décidé de rester à la maison pour lui chercher des aliments qui pouvaient le remonter en sang. Nous n’avons pas mis pied à Donka, ni à Ignace Deen, pas par manque de moyen, mais par précaution.
Comme il avait décidé depuis son vivant de l’enterrer au village le jour où il mourra, la famille s’était concertée, nous avons donc jugé nécessaire de remplir les formalités et de rentrer au village. Les gens nous ont dit qu’à Nzao, il ya un centre de santé ‘’Esperance de Nzao’’, qui est très efficace. Ses sœurs ont dit, comme il est âgé nous allons l’amener là-bas. Il y a eu les formalités que nous avons remplies, nous avons notre laissé passer, le papa, le chauffeur et mon beau. Et le chauffeur a reçu de l’ordre, de Conakry directe pour Nzao. Même en cours de route, quand on veut se reposer, le chauffeur disait non, on continue. (…) Hier à 10h à Duola, on a garé pour le nettoyer dans le but de l’envoyer à l’hôpital. C’est là qu’on a compris qu’il était trop faible maintenant. Malheureusement, après dix minutes, il a rendu l’âme », nous a confié Miche Kolié, le benjamin du défunt chez qui il était sous traitement à Conakry.
Et de poursuivre : ‘’Mais avant qu’on ne quitte Conakry, nous avions fait nos tests et c’est à l’issus de ces tests que le laissé passer est sorti. Ils nous ont envoyé les résultats message, le chauffeur et moi, c’était négatif. J’ai encore le téléphone du papa, nous n’avons jamais eu son message. Que ce soit positif ou négatif, on n’a rien reçu. C’est là nous avons jugé nécessaire comme il est quelqu’un de très connu, de ne pas organiser ses obsèques à la hâte. Ainsi nous avons décidé de l’amener à la morgue de Nzérékoré. C’est là qu’ils ont directement appelé pour dire qu’il est décédé de Coronavirus. Et je crois c’est le ministre lui-même qui a appelé. Lui qui a ordonné qu’on décerne une attestation, certainement c’est lui-même qui a appelé, parce qu’il a menacé mon grand frère à Conakry, pour lui dire je vais lancer un avis de recherche sur toi, ainsi de suite. Sinon on l’a informé de notre voyage, nous avons même le laissé passer ici, nous autorisant à bouger pour Nzérékoré.
Quand nous sommes venus avec le corps, ils ont demandé les formalités que nous avons remplies, les frais de la morgue. Maintenant c’est la nuit que le chef de la morgue m’a appelé quand on était au village, me disant qu’il a été appelé (…) pour dire que le corps déposé à la morgue est mort de la Covid-19. Donc je l’ai mis en confiance que le matin nous serons là. Et dès 7h 50mn, on était à Nzérékoré. On a reçu beaucoup d’équipes qui nous ont interviewés. A l’heure où je vous parle nous sommes dans l’enceinte de l’hôpital, alors que certains disent que nous avons disparus », rassure Michel Kolié.
Interrogé par notre rédaction, Remy Lamah ministre de la santé, donne une autre version différente de celle de la famille du défunt. Selon lui, la famille n’aurait pas attendu la sortie du résultat avant de voyager pour l’intérieur du pays.
A suivre !
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant d’Africaguinee.com
A Nzérékoré.
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 30 mai 2020 13:46Nous vous proposons aussi
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