Les guéris du Covid-19 face au poids de la stigmatisation : témoignage choc de B.B…

Image d'illustration

CONAKRY-La phobie du Covid-19 pousse certaines personnes à des extrémités inacceptables. Guéri du Covid-19,  B.B traverse une terrible épreuve depuis sa sortie d’hôpital. Rejeté stigmatisé, ce jeune  est aujourd’hui menacé d’expulsion par sa concessionnaire. Il a livré un témoignage pathétique.  


Ça remonte depuis que j'ai été déclaré positif au coronavirus le 25 mars 2020. Je me suis rendu au CTE de Donka pour ma prise en charge. C'est depuis mon lit de malade que j'ai commencé à être victime de stigmatisation de la part de mes proches. D'abord les gens ont commencé par stigmatiser mes amis du quartier. Je vais vous dire, un voisin à moi, un  monsieur à qui je rendais énormément service a décidé de quitter la cours dans laquelle je loge parce qu'ayant appris ma positivité au Covid-19. Lorsque j'ai appris cette nouvelle, ma tension est montée. Les médecins qui me suivent  ne comprenaient pas ma situation. Et le lendemain, c'est notre concessionnaire qui est une dame,  qui m'appelle pour me demander de venir faire sortir  mes bagages de sa maison.

Je lui ai répondu que la maladie et la mort sont inévitables pour un être vivant, donc je ne peux pas compte tenu de la situation de la ville. Elle a insisté en demandant même de faire venir un parent. Face à son insistance,  je lui ai  dit que si elle veut, elle n'a qu'à le faire mais il est hors de question pour moi de quitter sa maison en cette période. Finalement elle a raccroché son téléphone. Mais cette attitude a failli me coûter la vie à l'hôpital. Il fallu qu'on m'envoie un psychologue pour que je me retrouve.

La stigmatisation tue plus que le Coronavirus

J'ai continué mon traitement à Donka. Et le 10 mai dernier, j'ai été testé négatif au Covid-19, ce qui veut dire que je suis guéri. Après ce résultat, je suis revenu à la maison. Mais ce qui est encore plus grave, malgré que suis déclaré guéri,  à la maison on me considère toujours comme un monstre. Les enfants n'osent pas s'approcher de moi. Dans la cours où je suis, nous sommes au nombre de six personnes. Mais je remarque quand je puise de l'eau au robinet, les autres locataires ne touchent plus la pompe toute la journée. Ils préfèrent utiliser le puis. C'est ce qui fait que désormais je me lève très tôt le matin, je puise, et quitte la maison pour aller chez mes parents.

En plus de cela, la propriétaire de la maison continue de m’harceler en me demandant de faire sortir mes bagages. Mais je lui ai encore répondu que je ne peux pas le faire. J'ai même informé le président du conseil de quartier de Entag.

La communication sur cette maladie doit être améliorée. Je demande à l'agence nationale de sécurité sanitaire et au gouvernement  de revoir la communication. Parce que plusieurs guéris du coronavirus sont victimes de stigmatisation. Et cela tue plus que la maladie même ”, invite BB.

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (0224) 664-72-76-28

 

Créé le 20 mai 2020 20:32

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes:

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)