Huit fausses idées sur les Guinéens de l’étranger (Article offert par WARI)
Sur fond d’incompréhensions mutuelles ou parfois d’ignorance, les préjugés véhiculés en Guinée visant les Guinéens de l’étranger, sont nombreux et solidement ancrés ! Ci-dessous quelques aprioris les plus courants et autres contre-vérités qu’il est bon de signaler…
1.Ils sont 3 millions et vivent principalement au Sénégal
FAUX. A défaut de recensement à l’instar de bon nombre de pays de la sous-région, les chiffres officiels concernant la diaspora guinéenne ne sont que des estimations. Et en ce qui concerne les Guinéens qui figurent parmi les premiers contingents d’arrivants et réfugiés aux frontières européennes depuis la crise d’Ebola, ces données sont de l’avis de tous sous-estimées. Le Sénégal voisin concentre 40% de la communauté guinéenne à l’étranger, aux côtés de la Cote d’Ivoire, la France, les USA et plus d’une trentaine de pays (principalement en Europe de l’ouest et en Afrique).
2.Ce sont tous des Peuls originaires de « Moyenne Guinée »
FAUX. Si la communauté peule constitue le socle historique de la diaspora guinéenne, sont représentés aujourd’hui à l’étranger les plus grands groupes ethniques et régions de Guinée. Ainsi et au fil des vagues migratoires, soussou, malinké, kissi, toura…ont perpétué cette « tradition » migratrice et souvent forcée du peuple guinéen vers des destinations de plus en plus diversifiées.
3.Ils sont ouvriers, « sans-papiers » ou refugiés
FAUX. Dans la communauté guinéenne à l’étranger, on trouve certes une majorité d’ouvriers et travailleurs informels mais aussi beaucoup d’étudiants, de cadres, de commerçants, d’artistes et de sportifs de haut niveau ainsi que bon nombre de professions intellectuelles (avocats, experts comptables, chercheurs…) à l’image de feu Mamoudou Barry (paix à son âme, Amine !), brillant chercheur disparu tragiquement l’été dernier. D’une façon générale, les communautés installées aux USA, Canada, Europe de l’ouest (France, Allemagne, UK, Pays-Bas…) sont parmi les plus qualifiées.
4.Ils ne sont pas patriotes et le pays ne doit pas compter sur eux
FAUX. Bien que souvent stigmatisés pour leur loyauté au pays d’origine, les contributions des Guinéens de l’étranger sont notoires et variées avec des influences sociales, économiques et politiques qui gagneraient encore à être développées. Certes, les transferts financiers officiels sont relativement modestes (100 millions USD en 2018) mais ces chiffres sont à relativiser car l’essentiel des transactions se font dans l’informel. Le potentiel avec la diaspora est d’autant plus vaste qu’ils sont nombreux à se considérer en exil transitoire à l’étranger, aspirant à venir reconstruire leur pays d’origine dès lors que les conditions sont réunies. L’histoire se rappelle des grandes vagues de retour des exilés et migrants en 1984 et au début des années 2000…
5.Ils n’ont rien de guinéens et sont trop occidentalisés
FAUX. Depuis leur pays d’accueil, ils maintiennent régulièrement le contact avec leur famille et le pays via les réseaux sociaux et les applications de messagerie. Les médias guinéens sont très suivis, particulièrement sur le Web. Dans les familles et à l’occasion des indénombrables événements associatifs, on sait déguster le « Yétissé », « kétoun », « saka-saka »…. Les quelques produits guinéens achetés à l’étranger le sont très majoritairement par la diaspora. Et les artistes guinéens qui se produisent à l’étranger font salle comble…en attendant pour tous de pouvoir revenir se ressourcer au pays dès que les moyens et la situation sécuritaire le permettent.
6.Ils sont trop radicalisés politiquement et incapables de s’unir dans l’intérêt du pays
FAUX. Il est vrai que les communautés guinéennes qui vivent dans les démocraties en Europe et aux USA sont particulièrement engagées politiquement. Elles aident leurs familles en Guinée et contribuent donc substantiellement à la stabilisation du pays. En retour, elles revendiquent leurs droits à une opinion critique. Au fond, elles se sentent très liés à leur pays d’origine et s’impatientent de le voir progresser sur le plan économique et social pour le bien-être de leurs familles… et aussi créer les conditions favorables à leur rêve collectif : revenir en Guinée pour y monter un projet.
Souvent clivés et parfois difficiles selon les mêmes tensions ethno-régionales rencontrées au pays, les rapports au sein de la diaspora ne franchissent jamais pour autant la ligne rouge de la violence. La diaspora guinéenne sait se retrouver autour d’une sagesse consensuelle dès lors qu’une cause individuelle ou collective l’impose.
7.Ils sont déconnectés des réalités du pays et se croient supérieurs
FAUX. Les Guinéens de l’étranger sont les premiers soutiens de leur famille ; ils suivent régulièrement les actualités via les médias et les réseaux sociaux ; ils retournent au pays dès qu’ils peuvent ou en ont les moyens si bien qu’ils sont bien imprégnés de ses réalités. S’ils adoptent parfois une posture arrogante et radicale, il faut davantage y voir un manque de préparation psychologique et une marque d’impatience face à la lenteur des changements car ne l’oublions pas, la plupart aspire à retourner vivre dès que possible dans une Guinée stabilisée. Quoiqu’il en soit, l’avenir de la Guinée passe par une meilleure intégration des compétences de la diaspora à l’écosystème national…L’Etat guinéen saura sans nul doute trouver les moyens pour un meilleur rapprochement des uns et des autres…
8. Avec la crise du Corona, ils envoient moins d’argent au pays
VRAI. Parce que certains ont perdu leur emploi voire leurs clients ou d’autres sont priés de rester chez eux à cause du confinement imposé dans certains pays, les transferts d’argent vers la Guinée ont chuté depuis le début de l’épidémie. Conscient de ces difficultés et des conséquences pour les familles, l’opérateur WARI, très présent en Guinée, vient de lancer les paiements et envois d'argent via WhatsApp et Messenger vers la Guinée, avec une facilité d’utilisation imbattable et le tout sans bouger de chez soi ( https://www.wari.com/wari-whatsapp?utm_source=africaguinee ). Et en ce mois saint du ramadan, des promotions et animations régulières attendent les concitoyens à l’étranger…pour qu’ils puissent continuer à aider leurs proches en Guinée malgré la crise.
Samir Bouzidi
Créé le 19 mai 2020 13:39Nous vous proposons aussi
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