L’épouse de Cécé Loua parle: » Un commando de militaires a débarqué à deux reprises… »
NZEREKORE-La femme de Cécé Loua vient de briser le silence. Madame Loua Sény Kolié qui se remet difficilement du choc provoqué par la nouvelle de l’arrestation de son mari fait des révélations.
Cécé Loua, fédéral de l’UFR à N’Zérékoré a été arrêté manu-militari il y a plus de deux semaines à son domicile dans la périphérie de Conakry. Sa famille se dit bouleversée par cette interpellation qu’elle trouve injuste. Elle réclame sa libération.
Interrogé par un journaliste d’Africaguinée.com, sa première femme qui se trouve actuellement à Kankan revient sur les circonstances de son arrestation. ‘’A deux reprises, des militaires ont débarqué dans son village à Gbouo. La première fois, ils n’étaient pas nombreux. Mais la deuxième fois, c’est une équipe de commando qui est partie à sa recherche au village. Cela trouvait qu’il était déjà parti à Conakry. Donc ils n’ont pas pu mettre main sur lui. Ce jour, tous les villageois ont eu peur’’, a confié Madame Seny Kolié, épouse de Cécé Loua.
Onde de choc dans la famille…
«Le jour de son arrestation, je venais à peine de finir de communiquer avec lui. Une heure après, on m’a appelé pour me dire que mon mari a été arrêté chez lui à Conakry. Toute la famille s’est mise à pleurer », rajoute-t-elle.
Cécé Loua est l’un des membres influents du FNDC à Nzérékoré. Aucune communication officielle n’a été fournie sur les motifs de son arrestation. Aujourd’hui sa famille est plongée dans une inquiétude totale. Selon son épouse, depuis l’interpellation de son mari, la famille ne passe que des nuits blanches. Elle lance un appel aux autorités du pays pour libérer son mari.
« Depuis qu’on l’a arrêté, nous ne dormons pas. Nous sommes ici à Kankan, et il ya d’autres enfants qui sont à l’occident, tous les jours ce sont des pleurs. Moi et les enfants, tout le monde pleure. Vous savez il a une grande famille. Si aujourd’hui il est en prison, vous voyez ce que ça fait. Je demande pardon aux autorités de libérer mon mari », lance Madame Sény Kolié.
Cécé Loua est soupçonné d’être l’un des instigateurs des violences meurtrières qui ont secoué Nzérékoré les 22 et 23 mars dernier. Sa femme n’y croit pas à un mot de cette accusation portée sur son mari qu’elle décrit comme quelqu’un qui s’est toujours investi pour la quiétude à N’Zérékoré.
« C’est quelqu’un de bien. Il a assuré la médiation locale entre les autorités locales et l’opposition pendant que ça n’allait pas à Nzérékoré. Donc il ne peut pas inciter à une violence pour détruire sa ville. Nous réclamons sa libération », s’exclame-t-elle.
Interrogée, Dame Kourouma Mariame, Gérante de la station de M. Cécé Loua à Nzérékoré fait d’autres révélations.
« Il était à Conakry, le 31 mars j’ai reçu la visite des policiers à la station qui m’ont envoyé une convocation. Puisqu’il était écrit sur la convocation madame la gérante de la station, pour moi ça me concernait. J’ai ouvert je trouve que c’est son nom qui était mentionné. On lui demandait de se présenter le 01 avril au commissariat central pour répondre des faits de complicité et d’incitation à la violence. Je l’ai appelé pour l’informer. Il m’a dit d’envoyer la convocation à l’avocat Maitre Béa. Il était à Conakry mais je crois qu’ils étaient toujours à sa recherche. Le vendredi 24 avril 2020, j’ai communiqué avec lui le matin, il m’a dit qu’il était en ville puisque nos camions devaient charger pour N’zérékoré. A 17h, c’est son 3ème fils qui m’appelle pour m’annoncer son arrestation (…)
Quand les militaires sont rentrés, ils se sont directement dirigés dans sa chambre pour le prendre. Quand on a multiplié les contacts, on a compris tard la nuit qu’il était à la DPJ. Quelques jours après, son fils m’a dit qu’il a envoyé son mangé, ils sont restés il y a un camion qui est venu dans lequel ils l’ont embarqué. Il m’a dit que ceux qui étaientdans le camion étaient en train de dire aux autres bons voyages. Alors, le petit s’est mis à pleurer et nous avons passé tous une nuit blanche ce jour. Le matin maintenant nous avons appris qu’on l’a envoyé à Kankan. Immédiatement j’ai quitté Nzérékoré pour Kankan, arrivé j’ai fait 3 jours sans le voir », a renchéri madame Kourouma Mariame, Gérante de la station de M. Cécé Loua.
A ce jour, ils sont une quarantaine de détenus transférés à la prison civile de Kankan. Récemment un pool de juges venu de Conakry et de Nzérékoré, s’était rendu sur place pour suivre leurs dossiers, a-t-on appris.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél : (00224) 628 80 17 43
Créé le 11 mai 2020 10:56