Covid-19 dans le monde : la vie dure des étudiants guinéens à l’étranger « oubliés » par l’Etat
Les étudiants guinéens de l’étranger traversent une période difficile pendant cette pandémie de Coronavirus qui fait des ravages dans le monde. Confinés dans leurs pays d’accueil respectifs, ces étudiants ont du mal à joindre les bouts. Alors que les boursiers de l’Etat ont du mal à entrer en possession de leurs bourses, les autres privés de petits boulots s’adaptent difficilement à la nouvelle donne.
Que ce soit en Europe ou en Afrique du Nord, les effets de la pandémie du Covid-19 n’échappent à personne. Pour minimiser les difficultés que les uns et les autres rencontrent, les associations s’organisent pour s’entraider. Pour le moment, la bonne nouvelle est qu’aucun étudiant n’est touché par le virus sars-cov (Covid-19).
« Ici en Egypte comme dans tous les pays d’ailleurs, les cours sont à l’arrêt. Mais il y a des universités ici qui font les cours en ligne comme l’université du Caire mais celle d’Al-Hazar ne fait que descendre quelques courtes vidéos en ligne en attendant de voir d’autres possibilités. Pour le moment la seule décision majeure dans la cité islamique de notre université Al-hazar, c’est de proposer aux étudiants étrangers deux choix : rester dans le pays ou voyager jusqu’à la fin de la crise sanitaire pour revenir après continuer les études. Ce n’est pas obligatoire mais si tu décides de rester, tu dois signer un engagement pour toute éventualité. Pour assurer le quotidien on se débrouille comme d’habitude. Et les étudiants guinéens boursiers ont déjà reçu 4 mois d’arriérées de pécules. En attendant la reprise des cours, les étudiants font de l’autoformation. En Egypte, nous sommes autour de 200 étudiants guinéens, boursier non boursiers. Nous sommes heureux qu’aucun guinéen n’est déclaré pour le moment positif au coronavirus », explique Mamadou Mitty Barry étudiant en droit islamique, 2ème Année à l’université d’Al-hazar.
Au Maroc, les étudiants guinéens sont aussi soumis au strict respect des consignes et suivent les cours en ligne. Les bourses sont en phase de paiement bien qu’insignifiantes, précise Mohamed Kabir Dramé, interrogé par Africaguinee.com.
« En général les étudiants guinéens respectent mieux les consignes en restant à la maison et suivre les cours en ligne. En tant qu’associations nous avons mis un plan d’activités en ligne et à distance pour les divertir un peu pendant ces moments critiques. On apporte de l’aide avec le peu que nous possédons. Actuellement nous sommes en phase de paiement de nos bourses. Cette somme de 50 euros est insuffisante surtout en ce moment de confinement. On ne peut rien acheter presque dans le marché. Ce que nous faisons, c’est de déposer les demandes de denrées auprès des autorités marocaines pour nous venir en aide pendant la crise sanitaire. Je précise cette demande se fait en tant qu’association. Dieu merci, aucun étudiant guinéen n’est contaminé. Je profite pour les inviter à rester souder en respectant les consignes » indique Mohamed Kabir Dramé, chargé des affaires scientifiques et culturelles des étudiants et élèves guinéens au Maroc.
En France, à Lyon l’heure est à l’appui des étudiants guinéens en situation difficile, explique Bangaly Kourouma, le secrétaire général de l’association des jeunes et étudiants guinéens du Rhône. « Nous n’avons recensé aucun malade au sein de notre communauté. Par contre on dénombre plusieurs dont la situation s’est détériorée à cause du confinement. Certains ont subitement perdu leur petit job qui leur permettait de subvenir à leurs besoins. Nous avons mis un formulaire en ligne pour identifier les étudiants et les guinéens sans papiers pour des fins d’aide. Cette aide peut être pécuniaire ou en nature. Dans le premier, on les aide à payer leur loyer sur présentation des justificatifs de domicile et dans le second en nature », déclare M. Kourouma.
Abdoul Karim Diallo étudiant à l’université d’Aix-Marseille parle de l’importance de ces mesures d’accompagnements: « le confinement a permis de montrer le Système D que les étudiants faisaient en temps normal. Des mesures d’accompagnement ont été mises en place pour appuyer les nécessiteux. Ici à Aix-Marseille université, des kits alimentaires sont proposés 2 à 3 fois par semaines, certains bénéficient également des sommes allant jusqu’à 250 euros ou des chèques de restaurants pour survivre. Il n’y a pas d’exclusion c’est à la portée de tous mais seulement il faut manifester le besoin auprès des accueils des différentes résidences universitaires » explique cet étudiant guinéen.
Alpha Ousmane Bah(AOB)
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 664 93 45 45
Créé le 7 mai 2020 20:30Nous vous proposons aussi
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étiquettes: Covid-19, Diaspora guinéenne