Journalistes tués : Où en est-on dans les dossiers d’Abdoulaye Bah et Koula Diallo?

CONAKRY-À l'instar de leurs confrères des autres pays du monde, les journalistes guinéens ont célébré la journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai dans la douleur.
Pour cette journée dédiée à la presse, Africaguinee.com s'est intéressé sur les dossiers des journalistes guinéens tués dans l’exercice de leur profession et dont la justice peine à dire la vérité sur ce qui s’est réellement passé. C’est le cas Chérif Diallo, Mohmed Koula Diallo, Abdoulaye Bah.
Le 5 février 2016, Mohamed Koula Diallo, journaliste reporter au site guinee7 a trouvé la mort après avoir reçu une balle, devant le siège de l'UFDG, lors des affrontements entre camp rivaux du même parti.
Le tribunal de Dixinn qui a géré le dossier a rendu un verdict qui a laissé l’opinion circonspecte. Le juge Mangdouba Sow a condamné un certain Thiâghel qui n’a jamais été entendu dans cette affaire. Tous les autres suspects ont été relaxés.
Contacté ce dimanche 03 mai par un journaliste d'Africaguinee.com, pour en savoir un peu plus sur la suite du dossier, le procureur de Dixinn n'a pas souhaité s'exprimer. Après un coup de fil, il a raccroché notre appel. Aujourd’hui le dossier semble classé.
De l'autre côté, il y a aussi cette triste date du 17 juin 2018. Ce jour la presse guinéenne enregistrait une autre perte très lourde. Abdoulaye Bah, journaliste et chef de bureau adjoint du site d’informations Guineenews.org, a rendu l’âme à la suite d’un accident de la circulation alors qu’il était en reportage sur l’assainissement.
Là également, une enquête a été ouverte dans le but d'élucider les circonstances de l'accident qui a conduit à sa mort. Mais presque deux ans après cet événement tragique, le dossier semble être mis aux oubliettes. Contacté le procureur près du tribunal de Mafanco a fait savoir que la procédure judiciaire doit suivre son cours normal malgré la lenteur. Une lenteur devenue inacceptable.
Le procureur a d'ailleurs souhaité une collaboration directe pour connaitre la suite du dossier car, dit-il, il est impossible pour lui d'expliquer le fond de cette affaire au téléphone.
Ces dernières années, plusieurs hommes de médias ont été trimballés devant les juridictions pour des délits de presse mineurs. Pour le secrétaire général du syndicat de la presse privée et professionnelle de Guinée, les journalistes sont confrontés à de sérieux problèmes. D'abord la pandémie au coronavirus avec plusieurs journalistes contaminés.
“ Ce 3 mai nous trouve dans une situation critique. D'abord nous avons la crise sanitaire avec plus de 1000 cas dont une dizaine de journalistes contaminés par le coronavirus. Cette maladie constitue d'ailleurs une menace sérieuse à la liberté de la presse en Guinée ”, déclare Sidy Diallo, journaliste et Secrétaire général de la SPPG.
Poursuivant, ce confrère fait savoir qu'en dehors de cette maladie, il y a d'autres menaces qui planent sur la liberté de la presse en Guinée.
“L'autre volet qu'il faut souligner, ce que bien avant cette maladie, plusieurs journalistes ont été récemment trimballés devant les tribunaux. Certains mêmes ont été emprisonnés, c'est le cas de notre confrère Lansana Camara. D'autres ont été inquiétés dans l'exercice de leur travail pour la simple raison d'avoir dénoncé la mauvaise gestion des choses publiques. Ces cas ainsi que d'autres constituent un frein à liberté de la presse en Guinée, ” regrette Sidy Diallo.
Dans son classement 2020 sur la liberté de la presse, Reporters Sans Frontières a placé la Guinée à la 110ème place, contrairement en 2019 où le pays d'Alpha Condé occupait la 107ème place. Soit une perte de trois places.
Siddy Koundara Diallo
Tel Africaguinee.com
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