Kindia: Falloulaye privé de courant pour son opposition au vote du 22 mars?

Le Président Alpha Condé lançant le programme d'électrification rurale à Sougueta Kindia en 2018

KINDIA-Situé dans la sous-préfecture de Souguéta, le district de Falloulaye a traversé une période difficile au lendemain des élections controversées du 22 mars dernier. Cette bourgade qui s’est montrée solidaire aux actions du front national pour la défense de la Constitution (FNDC) s’est vue priver de courant pendant un mois. A l’instar de plusieurs localités du pays, il n’y a pas eu de vote à Falloulaye. Le matériel électoral n’a pas été admis là-bas, selon certains citoyens du village.


Electrifié en février 2018 à la veille des élections communales, Falloulaye a subitement plongé dans le noir au lendemain des élections référendaires et législatives du 22 mars passé. Pendant un mois rond, c’était le black-out dans ce village dont la vie dépendait presqu’à 100% de la desserte de l’électricité. Les citoyens du district n’ont pas cherché loin la cause de leur « malheur ». Selon eux, c’est une sanction qui leur a été infligée pour leur opposition au projet de nouvelle constitution.

 « Depuis l’arrivée du courant au village, la vie des gens en dépend à 100%. Même les forages pour avoir de l’eau potable, sont connectés au courant. Depuis l’électrification, les charges des ressortissants sont diminuées. Nos mamans font de la glace, du lait caillé, du jus de bissap, du gingembre qu’elles revendent le jour du marché hebdomadaire. Tout cela s’est arrêté d’un seul coup. Donc, cette coupure a causé l’appauvrissement des populations. Cela a fait des frustrations. Même quand des gens de Falloulaye partaient à Sougueta pour chercher de l’eau, on leur refusait. C’est grâce à des sensibilisations que tout cela a été calmé, mais aujourd’hui il y a une méfiance, une certaine animosité », explique un citoyen de Falloulaye.  

L’écrasante majorité des populations de Falloulaye était contre le changement de la constitution, confie un autre citoyen qui précise que leurs ennuis a commencé au lendemain des élections référendaires et législatives du 22 mars passé.

« Les jeunes du village se sont opposés carrément à ce qu’il y ait des élections là-bas. Les autorités sous-préfectorales ont amené des urnes dans un autre village qu’on appelle Kolia, mais elles n’ont pas eu le courage d’amener des urnes à Falloulaye, il n’y a pas eu de bureaux de votes là-bas. Falloulaye s’est exprimé toujours avec le FNDC, du coup les autorités sous-préfectorales n’ont même pas tenté d’amener une urne là-bas.  Dès après les élections, le vendredi 27 mars, le courant a été coupé dans le village. D’abord on a dit que c’est une panne, mais toutes les localités environnantes, Sougueta, Kolentin, Linsan avaient le courant. Pourtant la centrale était chez nous. C’est ainsi que les jeunes du village sont allés trouver le responsable qui leur a dit qu’il n’y a aucune panne détectée. Le lundi suivant une équipe est venue dire qu’il s’agissait d’une panne alors que ce n’était pas le cas, c’était un débranchement. Jusqu’au haut niveau, on disait que Falloulaye a refusé d’accepter ce que nous voulons, Falloulaye veut ce que nous avons, mais il ne veut pas de nous, donc nous refusons de donner à Falloulaye ce que nous avons. C'est-à-dire qu’on n’aura pas le courant. C’était le langage qui était tenu partout. On a frappé à toutes les portes, ce n’est qu’hier que le courant a été rétabli », explique notre interlocuteur sous anonymat.

Joint par Africaguinee.com, un haut responsable d’EDG basé à Kindia a réfuté ces allégations, expliquant qu’il s’agissait d’une panne technique.  

« On  a eu un problème au niveau du réseau moyenne tension. Comme il n’y avait pas de passage au niveau de Conakry, on peut aller mais pas revenir, ce n’est qu’en début de semaine là qu’on a reçu le matériel pour pouvoir les dépanner. Je suis très surpris d’apprendre que c’est lié à un problème de vote. Même les gens de Falloulaye sont venus s’informer pour savoir réellement pourquoi ils n’avaient le courant, on leur a montré. Il y avait deux transformateurs concernés Falloulaye et Falloulaye 2. Dès qu’on a reçu le matériel, on a dépanné. C’était un souci technique. Est-ce qu’on sait qui est là-bas ? Falloulaye est un secteur qui paie le courant, donc je ne vois pas pourquoi on les priverait de courant. Nous on est là pour tout le monde, on se sait pas qui est mouvance, qui est opposition. Si c’est cela peut-être qu’on aurait coupé des quartiers entiers à Kindia. Mais ce n’est pas possible », a expliqué ce responsable de la guinéenne d’électricité.

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 122

 

Créé le 1 mai 2020 18:38

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)