Guinée: de nouvelles « révélations » sur les atrocités à N’Zérékoré…
NZEREKORE-Des chasseurs traditionnels donzos ainsi que des individus portants des accoutrements traditionnels, sont accusés dans les atrocités survenues en marge des élections du 22 mars en Guinée forestière, faisant de nombreuses victimes.
Le collectif des organisations de défense des droits de l’Homme ont brisé le silence ce samedi 28 mars 2020, après des enquêtes qu’il a mené dans les quartiers qui ont connu ces affrontements. Ce sont : Bellevue, Dorota 1, Wessoua, Sokoura 1 et 2, Nakoyakpala, Boma, Gbahana, Gonia 2 et 3, Horoya 2, Koutiyapoulou dans la commune urbaine de Nzérékoré. Après ses enquêtes, ce collectif a évoqué la présence de groupes d’assaillants et de malfaiteurs, qui selon lui, passaient de quartier en quartier pour commettre des assassinats, des destructions et des pillages. Il s’est avéré aussi, selon les enquêteurs, la présence des donzos armées et des groupes d’individus avec des accoutrements traditionnels. Tous sont accusés d’exaction.
Ce samedi 28 mars, ces organisations de défense des droits de l’Homme ont annoncé des poursuites judiciaires contre les auteurs de l’inhumation clandestine des victimes dans une fosse commune.
Le bilan est très lourd. Même si le nombre de mort n’est pas bien élucidé, le collectif confie être rentré en contact avec 22 familles de victimes dans cet évènement tragique alors que certains sont portés disparus, d’autres familles ont déjà pris la fuite. Environ 100 personnes ont été blessées dans ces douloureux évènements. Il a été constaté la destruction d’une trentaine d’habitations et des lieux de cultes. Plus d’une centaine de citoyens ont été arrêtés dont certaines avec des armes blanches (machettes, gourdins, pied de biche, couteaux, flèches…), des armes à feu. Ils sont accusés d’assassinats, trouble à l’ordre public, incendie volontaire.
Selon de nombreux citoyens interrogés par le collectif et quelques parents des victimes, les forces de l’ordre et de défense de sécurité, ne sont pas intervenues à temps. Certains accusent des hommes en tenues d’avoir tiré à bout portant sur des citoyens. Après toutes ces exactions, les organisations de défense des droits de l’Homme, demandent que justice soit rendue.
« Nous demandons aux forces de défense et de sécurité, de prendre toutes les dispositions nécessaires afin de mettre hors d’état de nuire, toutes les personnes responsables des assassinats, des destructions des biens publics et privés, et de vandalisme sans aucune distinction (…)», a déclaré Maitre Théodore Michel LOUA, porte-parole du collectif.
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Nzérékoré
Tél. (00224) 628 80 17 43
Créé le 29 mars 2020 12:34
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