Coronavirus : le difficile quotidien de la diaspora guinéenne d’Europe…

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La propagation rapide du Coronavirus a amené de nombreux pays occidentaux à imposer des mesures drastiques pour couper la chaine de transmission du  Covid19. Outre la fermeture des frontières, les déplacements sont considérablement limités. En Italie, en France, en Allemagne où vivent de nombreux ressortissants guinéens, les populations confinées. Une situation qui n’est pas sans conséquences sur la vie des gens. Mais c’est encore beaucoup plus compliqué pour les guinéens ayant des emplois irréguliers. Pendant ce temps en Guinée, l’inquiétude des parents grandit. 


Crise de papiers toilettes dans les magasins

 « C’est difficile de vivre un confinement dans un pays à cause d’urgence sanitaire. C’est compliqué surtout que la mesure est tombée à un moment où on ne l’attendait pas. Imaginez rester à la maison sans travailler. Nous savons que même certains emplois ne sont pas réguliers. D’ailleurs dans certains endroits, depuis qu’ils ont reçu des messages du gouvernement sur les mesures sanitaires, ils ont résilié des contrats de travail avec des employés pour diminuer les TVA et les charges sociales. Vous savez s’il y a un employé dans votre magasin ou service ce que vous le payez, il y a autre montant à reverser à l’Etat (…) Il y a une crise de papiers toilettes qui se fait sentir dans les magasins. C’est une course pour l’approvisionnement. Les magasins sont ouverts légèrement à certaines heures par nécessité. Les clients doivent observer une distance de sécurité, des bandes sont installées au moins 1 mètre entre les personnes qui font la queue. Le reste des gens sont confiné à la maison», explique Abdoul Karim Diallo, étudiant guinéen en sociolinguistique à Aix-Marseille Université. 

Cet étudiant craint le pire dans les prochains jours. Déjà il dit avoir averti à sa famille restée en Guinée d’économiser les miettes qu’il envoie en attendant que la période-là passe

Résident à Valenton Ile-de-France, Fazaziou Baldé  travaille dans  le 12eme arrondissement de Paris. Il décrit de son côté une situation confuse et parle déjà de la crise qui se fait ressentir. 

«  Ce n’est pas seulement les papiers toilettes, mais le riz, les spaghettis tout manque. Tu peux faire plusieurs magasins où tu trouves que les rayons sont vides. Les trains qui faisaient le plein sont vides. Ils ont instauré le télétravail pour les activités indispensables, si on vous voit dehors sans motif valable vous êtes exposés à des sanctions pécuniaires. C’est vrai, certaines entreprises ont mis fin aux contrats CDD avec certains employés ou qui ne travaillent pas à plein temps. On leur dit qu’elles vont les rappeler au besoin. Donc, ce qui entrainera forcement des difficultés pour certains qui rapportent de l’argent aux familles en Afrique. Mais ceux qui sont employés à plein temps n’ont rien à craindre. En ce qui me concerne, la famille s’inquiète de notre situation. A chaque fois ils appellent pour savoir comment nous vivons ici. Prions Dieu que les choses changent le plus vite que possible », formule ce guinéen de la diaspora. 

En Angleterre, l’inquiétude  grandit aussi chez nos compatriotes. Au moment où on annonce plusieurs  cas de coronavirus dans le pays, la circulation reste libre et les frontières restent encore ouvertes. 

«L’inquiétude est là, peut-être qu’ils vont annoncer la fermeture des frontières avec l’Allemagne. En tout cas, la maladie est déjà là on parle de plus de 1400 cas, mais nous venons toujours au travail. Nous aurions voulu qu’on nous dise de rester à la maison mais nous ne décidons pas. Nous sommes inquiets. Pour le moment  le confinement n’a pas commencé ici d’abord comme en Allemagne, en Italie, en France et dans d’autres pays », explique Alhassane Diallo guinéen basé à Londres. 

Interrogé, un tenancier d’une agence de transfert d’argent international basé à Labé a confié que les transactions ont un peu diminué  ces derniers temps avec la réduction de la mobilité en Europe. 

À Labé H.D Diallo 66 ans  est une mère  de famille qui a plusieurs de ses enfants en Europe. Mais aujourd’hui, elle  est beaucoup plus préoccupée par la santé de ses enfants que l’argent qu’ils envoient pour la dépense: «  toute mère de famille est inquiète aujourd’hui que ses enfants soient là ou en Europe. Actuellement c’est la santé qui doit préoccuper, ce n’est pas la dépense qu’ils envoient. Nous prions Dieu pour que le monde entier soit sauvé. Ça va être dur mais ça va passer comme toute difficulté, l’essentiel c’est la foi en Dieu». 

 

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour africaguinée.com

Tel. (+224) 664 93 45 45

Créé le 17 mars 2020 19:49

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