Baidy Aribot parle : « L’élément sonore et mes relations avec Alpha Condé… »

Alpha Condé et Baidy Aribot

CONAKRY- Il a voulu jusque-là garder le silence ! Baidy Aribot vient de sortir des bois. Suite à la diffusion d’un élément sonore dans lequel il a tenu des propos qui ont été diversement appréciés, le deuxième vice-Gouverneur de la Banque Centrale de la République de Guinée a accepté de parler. Baidy Aribot nous livre sa part de vérité sur un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive. C’est une exclusivité Africaguinee.com !


 

AFRICAGUINEE.COM : Depuis quelques jours, il y a un élément sonore dans lequel on vous entend tenir des propos à relent ethnique qui circule sur les réseaux sociaux. Dans quelle circonstance vous avez tenu ce discours ? 

BAIDY ARIBOT : D’abord je vous remercie pour votre persévérance. Contrairement à d’autres, vous avez tenu à me rencontrer afin que je m’exprime sur ce sujet. Je regrette vraiment le fait que cet élément sonore ait pris une proportion diversement interprétée. Ce qui me fait le plus mal c’est quand des gens me prêtent des intentions (…), surtout des gens avec lesquels j’ai fait du chemin lorsque j’étais dans l’opposition. On me prête des intentions sans comprendre le contexte dans lequel il y a eu cet élément sonore. Je tiens à le préciser, moi je suis un guinéen de souche multiséculaire. Je ne peux pas être un ethno. Je ne peux pas être un anti peulh. Je ne peux pas non plus être contre une ethnie. Je n’ai pas été éduqué comme ça, et ce n’est pas dans ma philosophie politique. Ce n’est pas non plus dans ma vision pour la Guinée que je veux voir et que je veux laisser à mes enfants. Je suis en harmonie avec ma conscience, quant au respect et la considération que j’ai pour toutes les ethnies de la Guinée. Je suis très attaché à l’unité nationale. Je suis un fervent défenseur de la démocratie dans la paix. Maintenant, ceux qui veulent profiter de cette situation pour régler des comptes, moi Baidy Aribot je ne rentrerais pas dans leur jeu.

Je tiens à préciser que j’ai été approché par un mouvement des ressortissants de la basse côte qui est ma communauté, qu’on appelle « Bâdèraké », qui sont venus m’exposer leur vision sur la situation actuelle du pays, et qui ont émis le souhait que je démissionne. Ils m’ont dit que la coordination « Hali Pular » a fait la même chose, et que Yéro Baldé (ancien Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ndlr) qui a démissionné a suivi les injonctions de sa coordination, et que nous aussi on devrait avoir du respect pour nos sages, pour essayer de nous démarquer du Président Alpha Condé. J’étais fortement étonné de leur déclaration. Mais sans passer par des tournures, j’ai tenu à préciser qu’en aucun cas moi Baidy Aribot je ne rentrerais dans un jeu pour lâcher Alpha Condé, le déstabiliser ou le trahir. Je suis quelqu’un qui n’a pas été éduqué comme ça. Il n’est pas de ma nature de trahir quelqu’un qui m’a rien fait. Surtout quelqu’un dont vous appréciez le travail sur le terrain, pour la Guinée et les guinéens. Je leur ai dit qu'Alpha Condé est l’homme de la situation dans ce pays en ce moment. Vu ce qu’il a fait, vu ce qu’il est entrain de faire, vu ses ambitions pour ce pays, il n’est pas de mon devoir de rentrer dans une quelconque action visant à le trahir. 

Donc vous n’êtes pas prêt à démissionner ? 

On est loin de parler de démission, on parle ici de loyauté. Dans la vie, un homme doit être conséquent avec lui même. Quoi qu’il adviendra, je resterais fidèle à Alpha Condé jusqu’au bout. J’ai été opposant au Président Alpha Condé, j’ai été fondateur de l’opposition républicaine, on a fait du chemin avec pas mal d’opposants actuels. Je sais comment on a travaillé pour que beaucoup d’acquis démocratiques soient consolidés. En 2013, on s’est battu pour qu’on ait les élections législatives. On s’est battu pour que certaines institutions républicaines soient validées dans le cadre des accords qu’on avait signés à l’époque. En 2015, quand l’opposition a raté le coche d’une candidature unique, je me suis dit qu’elle n’offrait plus une alternative crédible. Parce que pour moi on se battait pour l’unité et le développement de notre pays. Mais du moment où on a été incapables de trouver un candidat au delà des élans communautaires, pour moi c’était fini. Si on avait réussi à le faire, on allait pas subire le coup chao. Mais je préchais dans le désert. J’ai tiré la conclusion que je n’avais pas à perdre mon temps avec de telles idées. J’ai décidé de me consacrer à mes travaux à l’Assemblée nationale en tant que député. Le rapprochement entre l’UFR et le RPG Arc-en-ciel a amené le Président à me confier une responsabilité à la Banque Centrale. Je suis issu de la Banque Centrale. 

La coordinatrice du mouvement « Bâdèraké » que nous avons interrogée a indiqué que des sanctions pourraient être prises à l’encontre de tous les basse-côtiers qui ne répondraient pas favorablement à leur demande. Qu’en dites-vous ? 

Alors quand mes parents m’ont rencontré, je leur ai dit que ce n’est pas en faisant démissionner des cadres qu'ils pourraient apporter un bien à notre communauté, ou soulager les maux dont souffre la Guinée. L’heure n’est pas à la démission ni à la division. L’heure est à l’unité, l’heure est au rassemblement. Et que pour ça je pense qu’Alpha Condé est l’homme de la situation. Moi Baidy Aribot je serais loyal envers lui et je le soutiendrais jusqu’au bout.

 Je voulais expliquer qu’aujourd’hui, quoi qu’on dise, avec notre communauté, Alpha a respecté ses engagements. Moi j’ai trouvé cette situation. Il semblerait que l’apport de la basse Guinée, je m’excuse vraiment de parler dans ce sens, mais je dois dire les choses clairement. Si non je ne suis pas quelqu’un qui exprime les problèmes politiques par rapport à une région ou à une ethnie. L’apport de la basse Guinée pour la réélection d’Alpha a amené le Chef de l’Etat à prendre des engagements avec tous ceux qui ont participé à son élection en 2010. Dans la répartition des postes à la tête des institutions, cadrait parfaitement avec sa vision d’équilibriste. La basse Guinée devait avoir la Primature, la forêt l’Assemblée. J’ai dit à mes compatriotes qu’Alpha a toujours respecté ses engagements en mettant un fils de leur terroir à la tête de la Primature. Et qu’aujourd’hui ma vision est d’aider Alpha Condé à travers Kassory Fofana pour le bien de la Guinée, y compris la Basse Guinée. C’est dans ce contexte que j’ai parlé du Premier Ministre. 

Mais dire que j’ai affirmé que Kassory Fofana est le dauphin d’Alpha Condé, ça ne m’a jamais traversé l’esprit. Kassory Fofana que je connais est dans l’esprit du Président. Il est aujourd’hui dans la même logique que nous autres, dans la loyauté envers le Président Alpha Condé. 

La Guinée traverse une crise politique depuis plusieurs mois. Avez-vous un appel à lancer à l’endroit des acteurs politiques ? 

J’appelle tout le monde à la retenue. Je vois des dérapages sur les réseaux sociaux, je lis des termes un peu extrémistes, ce n’est pas une bonne chose. Il ne faut pas que la violence arrive dans ce pays. Nos parents se sont battus pour préserver l’intérêt supérieur de la Guinée. C’est vrai, chaque représentant d’une entité politique a des intérêts, c’est vrai que souvent chacun veut triompher sa position. Mais cela ne doit pas être au dessus de l’unité de notre pays. 

 

Entretien réalisé par SOUARE Mamadou Hassimiou

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 31 11 11

Créé le 4 mars 2020 23:28

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