Fixation de la date du référendum : « C’est une déclaration de guerre… », dixit Gaoual
CONAKRY-Comment l’opposition réagit face au décret du président Alpha Condé fixant la date du référendum constitutionnel ? Alors que la mouvance présidentielle salue cet acte du Chf de l'Etat, Ousmane Gaoual Diallo, directeur de la cellule de communication de l’UFDG, principal parti d’opposition parle « de déclaration de guerre ». Il s’est confié à notre rédaction.
AFRICAGUINEE.COM : Le président Alpha Condé a fixé la date du référendum constitutionnel qui sera couplé aux élections législatives le 1er mars. Quelle est votre première réaction ?
OUSMANE GAOUAL DIALLO : Disons qu’il n’y a pas de surprise au sein de l’opposition et du FNDC pr rapport à ce décret. Quasiment tous les guinéens s’attendaient à cela même si certains ne croyaient pas à ce choix du président. Rappelez-vous qu‘il y a plus d’une année que le chef de file de l’opposition a systématiquement dénoncé les velléités de Alpha Condé de vouloir se pérenniser au pouvoir à travers une falsification anticonstitutionnelle de notre loi majeure. Donc, ce décret vient donner si besoin en était, plus d’éclaircissement à la vision de ce qu’on avait perçu dès le départ dans la volonté du chef de l’Etat. Cela donne plus de force à cette légitimité populaire qui s’est emparée des guinéens derrière le FNDC. Ceci redonne encore plus de légitimité à notre combat. Ce qui veut que tous les guinéens, de quelques horizons qu’ils soient, pour le peu qu’ils aient un souci de construction d’une nation démocratique, ouverte et tolérante, vertueuse dans le respect des dispositions constitutionnelles doivent se joindre au FNDC.
Plus que jamais, ce combat devient un impératif pour l’Etat démocratique en construction dans notre pays. Donc ce décret est une véritable déclaration de guerre que le chef de l’Etat vient de faire à l’endroit des démocrates, des républicains et de ceux qui ont le souci d’une nation unie et qui recherchent sa cohésion et sa prospérité à travers des lois respectées par ceux qui dirigent le pays. Donc pour nous, cette sortie-là redonne de l’oxygène à notre combat, un combat plus que jamais noble parce que c’est le devenir cde la Guinée qui est en jeu.
Selon vous que reste-t-il de la médiation des religieux alors que le FNDC s’est accordé une trêve des manifestations ?
Cela montre que le chef de l’Etat n’en a rien à faire des préoccupations des guinéens, qu’ils soient des religieux, des politiques, de la société civile, des syndicats, le président de’ la république n’en a cure. Il n’écoute que les extrémistes de son camp dont il est le chef de file. Aujourd’hui, les religieux ont appris à leurs dépens qu’en réalité ils ne sont que des instruments d’Alpha Condé et que le président n’accorde aucun égard, ni aux religieux, ni aux sages et autres. Donc les guinéens doivent se mobiliser pour rappeler au chef de l’Etat, quelque soit sa puissance, celle-ci découle de l’acceptation de son autorité. Aujourd’hui nous n’acceptons plus cette autorité là parce qu’elle est faite de dérive de tyrannie même et de travestissement de nos lois.
On peut s’attendre à la reprise des manifestations la semaine prochaine ?
Je ne pense même pas qu’il faille attendre la semaine prochaine, je suis persuadé que dans les meilleurs délais le FNDC va accélérer son calendrier de contestation de cette volonté de confiscation du pouvoir démocratique de notre pays. En même temps que le RPG par endroit a lancé sa campagne, il faut stopper cette campagne. Et cela je suis persuadé que le FNDC détient les éléments clés de la prochaine bataille qui va se dérouler dans notre pays. Il faut que cette bataille soit gagnée par le peuple parce qu’un petit clan de personnes haineuses et qui ne construisent leur destin que dans la division, ne peuvent pas prendre le destin de tout le peuple de Guinée en otage.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 5 février 2020 13:28Nous vous proposons aussi
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