Témoignage glaçant de Hassimiou Sow: « Comment mon fils a été abattu… »

CONAKRY- L’émotion était encore vive ce vendredi 17 janvier 2020 à l’hôpital sino-guinéen lors de la levée du corps de Thierno Mamadou Sow, tué par balle le lundi 13 dernier à Cosa. Ce jeune lycéen qi devait affronter le bac cette année a affronté deux balles qui lui ont ôté la vie.
Son papa peine à se remettre du choc. M. Mamadou Hassimiou Sow que nous avons interrogé, a expliqué les circonstances dans lesquelles sont fils a été abattu. Il révèle que son fils a reçu deux balles en pleine poitrine alors qu’il venait à peine de finir de prendre son petit déjeuner.
« C’est devant la porte de notre concession qu’ils ont tiré sur El hadj Mamadou Sow juste après qu’il ait fini de prendre son petit déjeuner. Après c’est son frère qui m’a appelé pour m’informer qu’El hadj Mamadou Sow a été tué. Tout le monde à la maison se demandait comment m’annoncer son décès. (Pleures). Il a reçu deux balles à la poitrine. Ensuite on a pris le corps pour l’envoyer à la clinique de Dr Taïbata. Là aussi les gendarmes sont venus tirer sur nous. Personnellement c’est avant-hier qu’on m’a montré là où la balle m’a raté de justesse. Parce que là où j’étais arrêté ce jour, si on m’avait repoussé, la balle allait m’atteindre et j’allais partir avec mon fils. Mais heureusement Dieu m’avait sauvé ce jour-là », témoigne M. Sow avant de demander à l’Etat de rendre justice.
« Je demande à l’Etat de rendre justice face à ces tueries et face à cette injustice. Même étant dans la maison tu es tué, ce n’est pas allant dans la rue qu’on va t’épargner. C’est vraiment grave de la part des autorités. Il y a des centaines de personnes qui ont été tuées mais on n’a jamais entendu le Président de la République dire ‘’mes condoléances aux familles’’. Donc nous sommes inquiets. Mon fils était un enfant sage, il m’obéissait, il me respectait, il devait faire le BAC cette année. D’ailleurs ce sont les voisins qui peuvent le décrire (Pleures). Je demande à tout le monde de le pardonner, moi en tout je l’ai pardonné », dit-il en sanglot.
Le grand père de la victime a du mal à se remettre du choc dû à la disparition tragique de son petit-fils. « Si c’était un accident on pouvait pardonner ceux qui ont tué notre fils parce que nous sommes des musulmans. Mais il a été tué de manière délibérée, volontaire. Donc il est impossible de les pardonner. Maintenant si Dieu les pardonne c’est bon pour eux mais nous on ne les pardonnera jamais », déclare-t-il.
Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 17 janvier 2020 15:54