Abdourahmane Sanoh prévient : « À partir du 13 janvier prochain… »

Abdourahmane Sanoh, coordinateur du FNDC

CONAKRY- A quoi doit-on s’attendre en Guinée après le 13 janvier prochain ? Alors que la crise s’enlise davantage, le coordinateur national du Front National pour la Défense de la Constitution annonce des actions de « résistance » à partir de la semaine prochaine. Abdourahmane Sanoh a dans un ton ferme lancé un avertissement au Président Alpha Condé. 


Dans cet entretien exclusif, le Chef de file du FNDC annonce les couleurs de leurs prochaines formes de protestation contre le projet de référendum constitutionnel. Exclusif ! 

 

AFRICAGUINEE.COM : Vous vous apprêtez à sortir pour la « marche de l’ultimatum » à laquelle vous conviiez tout le peuple. Quelles sont les consignes ? 

ABDOURAHMANE SANOH : Nous demandons aux citoyens de Guinée de se mobiliser parce que la marche d’aujourd’hui s’inscrit sous le signe de l’ultimatum. Ça fait un an que le pays est bloqué par ce débat toxique imposé par monsieur Alpha Condé et la clique de conspirateurs qui l’entoure pour mettre en danger notre démocratie. 

Une année d’immobilisation et d’impasse dans le pays coûte très cher à l’économie, à l’emploi, aux ménages et au pouvoir d’achat. Nous souhaitons que cette marche de l’ultimatum mobilise l’écrasante majorité des populations de Conakry et de toutes les villes où la marche est prévue pour qu’à  partir de maintenant, nous passions à une autre phase de la résistance contre l’oppression. 

Le président Alpha Condé est annoncé ce lundi 6 janvier 2020 à Kindia alors que vous appelez les populations à sortir pour dénoncer le projet de référendum constitutionnel. Doit-on craindre le pire ? 

Le peuple a raison. Un chef qui écoute son peuple est un chef qui veut la paix, le développement. Je voudrais dire que monsieur Alpha Condé ne va pas à Kindia pour faire une visite de chantiers. Il va pour sa campagne. Nous le savons très bien. Il revient aux citoyens de Kindia de prendre la décision qui s’impose par rapport à l’exercice de leur droit démocratique. Nous sommes à Conakry, nous sommes engagés à bouger pour donner l’ultimatum le plus ferme à monsieur Alpha Condé et à ces hommes et femmes qui volent, pillent notre économie. Nous allons leur montrer  que leur projet n’ira pas et qu’ils nous trouveront sur leur chemin. 

Voyez-vous ce déplacement du Président Condé comme un acte de provoccation ? 

Aujourd’hui, monsieur Alpha Condé est pris en otage par une clique mafieuse qui a installé dans notre pays un système néocolonial sur le peuple. Partout où il veut aller c’est pour faire de la provocation. Nous sommes déterminés à mettre fin à cela. Nous allons monter d’un cran pour que monsieur Alpha Condé comprenne que la Guinée n’est pas une propriété privée. Au terme de ses deux mandats, il partira qu’il veuille ou non. C’est la détermination dans laquelle nous sommes engagés. 

La prochaine étape de votre lutte consiste à organiser des manifestations continues dans tout le pays. Quel message avez-vous à lancer ? 

Je demande que tout le peuple de Guinée se prépare à partir du 13 janvier. Les manifestations qu’on entreprend à partir du 13 janvier ne sont pas des marches. Ce sont des manifestations actives qui s’inscrivent dans le cadre de l’article 21 de la Constitution à son aliéna 4 qui prévoit que le peuple doit pouvoir rentrer dans la résistance contre l’oppression. Maintenant qu’on a un pouvoir oppresseur, nous nous mobilisons pour faire en sorte qu’il y ait une véritable résistance contre cette oppression. C’est de cela qu’il s’agit. 

Les conséquences, nous les en tireront tous ensemble. Mais Alpha Condé seul sera responsable des conséquences de ce qui va arriver. Puisqu’il prend le risque d’exposer le pays à la déstabilisation, il prend le risque d’exposer la sous-région dans des troubles. Déjà, il est engagé à tuer, à blesser. C’est ce qu’on constate depuis le 14 octobre, bien avant d’ailleurs. On a déjà perdu quelques 27 personnes tuées sous les balles de la police et de la gendarmerie de monsieur Alpha Condé. C’était inadmissible de l’entendre fin octobre dire qu’ailleurs il y a eu des morts, mais ça a marché. Ici, les morts qu’on enregistre ne mourront pas pour rien. Il n’y aura pas de troisième mandat, il n’y aura pas de référendum, il n’y aura aucune élection basée sur une mascarade tendant à permettre à monsieur Alpha Condé de se maintenir au pouvoir à vie. 

 

Entretien réalisé par Oumar Bady Diallo

Pour Afrcaguinee.com

Créé le 6 janvier 2020 13:43

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