Main tendue d’Alpha Condé : Cellou répond au Chef de l’Etat (exclusif)
CONAKRY-Le FNDC va-t-il arrêter les manifestations après la main tendue du président Alpha Condé appelant le dialogue ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller ? Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l’opposition guinéenne donne quelques indications. Le leader de l’UFDG s’est confié en exclusivité à Africaguinee.com.
AFRICAGUINEE.COM : Après une journée particulièrement meurtrière, le président Alpha Condé a tendu la main à l’opposition pour l’ouverture d’un dialogue. Qu’en pensez-vous ?
CELLOU DALEIN DIALLO : Le dialogue est intéressant lorsqu’il y a la bonne foi des parties au dialogue. Nous avions réclamé à cor et à cri l’ouverture du comité de suivi, qu’on essaie d’aplanir nos divergences au sein de ce comité de suivi qui regroupait non seulement la mouvance, l’opposition politique, mais également nos partenaires techniques et financiers et la société civile. C’était un cadre idéal pour discuter et éviter les affrontements.
Mais à un moment donné, lorsqu’ils se sont emparés des communes qui les intéressait, ils ont refusé de mettre en place les conseils de quartier et les conseils de région en violation flagrante de la Loi. Ils ont interdit les manifestations et installés les PA, ils ont estimé qu’ils pouvaient faire ce qu’ils veulent. Mais tous ces actes, étaient pris en violation flagrante des dispositions légales. On n’avait aucun recours puisque même le dialogue, ils ont fermé.
Moi en tant que Chef de file de l’opposition, j’avais écrit à plusieurs reprises pour demander à Bouréma Condé d’ouvrir le dialogue, ils ont refusé. En ce moment je parlais en tant que leader politique et en tant que chef de file de l’opposition républicaine. Et récemment, Sidya et moi on a cosigné une lettre pour demander la réunion du comité de suivi et essayer de voir ensemble quels sont les griefs qu’on avait contre le processus électoral.
Aujourd’hui moi en tant que UFDG, je suis au FNDC. On a lancé cette manifestation au nom du FNDC. Je ne peux rien décider sans le FNDC. Lorsque le coordinateur du FNDC et ses collègues seront libérés, on se retrouvera sans doute pour voir. Mais l’UFDG seul ne peut pas prendre une décision par rapport à cette proposition sans le FNDC. Nous manifestons au nom du FNDC et nous restons solidaires de toute décision qui sera prise par le FNDC.
Est-ce que ça veut dire alors que les manifestations vont continuer ?
Les manifestations vont continuer bien entendu ! On a demandé de continuer demain avec beaucoup plus de vigueur et aussi beaucoup plus de responsabilité. Les consignes sont données par le FNDC de continuer les manifestations demain.
Jusqu’à quand les manifestations vont-elles continuer ?
La coordination nationale du FNDC est en prison. Nous réclamons qu’on mette un terme à ce projet de troisième mandat, qu’on arrête cette mascarade électorale en cours qui ne vise qu’à octroyer à monsieur Alpha Condé la majorité nécessaire pour adopter par voie parlementaire sa constitution. Mais aujourd’hui, la libération de ces responsables et cadres du FNDC est une revendication. Parce qu’ils sont détenus arbitrairement.
Quel bilan pouvez-vous tirer de cette première journée de manifestations ?
Sur le plan humain, le bilan est catastrophique puisqu’il y a eu quatre jeunes qui ont été tués à bout portant par les forces de défense et de sécurité, il y a eu une cinquantaine de blessés par balles et beaucoup de prisonniers.
Ce qui est positif, c’est que les gens ont suivi le mot d’ordre du FNDC. A Conakry, rarement on a eu une ville aussi morte que celle qu’on a connue aujourd’hui. A l’intérieur du pays, il y a eu des manifestations à Yomou, à Lola, à Nzérékoré, à Gueckedou avec beaucoup d’arrestations, à Mamou, à Labé, à Mali, Pita, à Boké, Boffa, Dubreka, Coyah où les manifestations ont été grandioses. On se réjouit du succès et on déplore l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 112
Créé le 14 octobre 2019 23:29Nous vous proposons aussi
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