Une jeune fille de Labé témoigne : « comment mon mariage a été annulé le jour j… »
LABE- R.B couturière de profession a vécu la honte de sa vie ! Cette jeune fille a eu le malheur de croiser un individu dont elle ne connait pas la provenance qui dit vouloir d’elle en mariage, mais qui l'a trompé. Son « faux prétendant » qui prénomme Mohamed était logé dans un hôtel de la ville. La jeune fille est entrée en contact avec le quidam par le biais d’un jeune dont elle est proche. Les choses se sont passées très vie.
Le mariage qui était prévu ce lundi 16 septembre 2019 au quartier Konkola dans la commune urbaine de Labé a été annulé le jour J même. Et pour cause : Le monsieur qui la voulait en mariage a disparu le jour du mariage. Aujourd’hui, l’affaire qui fait grand bruit se trouve à la police. Deux complices du monsieur ont déjà été arrêtés.
C’est une victime qui arrivait à peine à essuyer ses larmes qui nous a raconté sa mésaventure. Nous la surnommons R.B. « C’est un jeune proche à moi qui s’appelle Saikou qui m’a appelé un soir m’annonçant qu’il m’a trouvé un mari. Il m’a dit qu’il viendra me chercher afin qu’on aille rencontrer la personne. Nous sommes allés voir l’intéressé à l’hôtel qui me dit, il veut me marier mais il vit dans un pays arabe en Algérie précisément. J’ai dit que je ne refuse pas mais il faut que j’aille informer ma famille au village. Il a remis 200 000 Gnf au jeune qui m’a envoyé chez lui en guise de transport. Après, ce dernier est venu me trouver dans mon atelier un jour me remettre 100 000 Gnf devant mes collègues. Je suis allée chercher la jeune sœur à ma mère au village. Mais avant, nous sommes venus en famille, je l’ai présenté à ma grande sœur. Ils ont échangé sur tout. Le vieux qui voulait de moi m’a dit de couvrir les dépenses liés à la cérémonie jusqu’à ce qu’il retourne au pays où il vit, il va tout rembourser à travers un transfert d’argent. Le mariage était prévu ce lundi 16 Septembre 2019.
Comment nous avons appris que le mariage n’aura pas lieu ?
Des gens sont venus, tout se passait très bien dans les préparatifs. Certains repas ont été préparés la veille. Le jour du mariage, Saikou a appelé ma grande sœur pour lui dire que le mariage est annulé en m’accusant d’être la responsable. J’étais un peu loin de la maison. Entretemps, ma mère m’appelle pour me demander si j’ai décidé d’annuler le mariage. J’ai répondu sur le champ que ce n’est pas moi du tout. Jusqu’à la dernière conversation tout était maintenu. Pour preuve on avait parlé du nombre de casiers de jus à utiliser. L’autre jeune qui est auprès du vieux qui s’est fait appeler Fofana (Gérant de l’Hôtel NDLR) m’avait promis qu’ils vont envoyer tout le matin. Ce lundi matin ils m’appellent pour me dire que le vieux est parti qu’il serait même vers Mamou et qu’il est dans un véhicule avec des gens qui parlent français. Depuis je n’ai rien pu dire. Les notables du quartier étaient venus pour nouer le mariage le matin à l’heure prévu. Mais mon frère leur a dit que c’est annulé, tout le monde a pleuré ici. Nous avons tous pleuré, ma sœur, moi et nos voisines.
Pourquoi j’ai pleuré ?
Moi, j’ai pleuré parce que je tenais à me marier c’est pourquoi j’ai accepté de financer pour que ça se passe sans problème. Nous avons dépensé près de 2000 000 GN. Si on rajoute les imprévus ça peut aller au-delà. Le vieux qui voulait de moi en mariage m’a dit qu’il s’appelle Mamadou Diallo mais on l’appelle Mohamed. C’est Saikou qui a été à la base de notre rencontre parce que je ne le connaissais pas avant. Le vieux ne m’avait pas vu auparavant c’est Saikou qui m’a envoyé chez lui. C’est à l’hôtel que nous l’avons trouvé, ce n’est pas dans une famille. Je peux digérer la honte mais qu’on rembourse nos dépenses effectuées parce que c’est une trahison ça. J’ai peur même que ça soit des bandits. Avec ce renversement de situation on peut s’attendre à tout. Si on récupère les dépenses effectuées, on peut se consoler avec. Le voisinage a trop pleuré pour partager notre douleur », raconte RB.
En larmes, la sœur de la fille a aussi expliqué comment cette mésaventure leur est arrivée. A.B se souvient de tout. « C’est un vieux sage. Saikou, Fofana et le vieux qui dit vouloir de ma sœur en mariage sont venus ensemble nous voir ici. Ils ont dit qu’ils voudraient venir le dimanche (15 septembre NDLR) demander la main de la fille et qu’on leur donne le même jour. Bref faire tout le dimanche. Je leur ai dit que ce n’est pas possible avec à l’allure là, dans un délai serré comme ça. C’est vrai la fille vit sous mon toit mais nos parents sont au village. La décision de la donner en mariage ne me revient pas étant une femme. J’ai proposé à ce qu’ils attendent jusqu’au jeudi 19 septembre. Le Monsieur place des arguments en disant que son congé est fini il ne lui reste pas plus d’une semaine. Donc son souhait, c’est d’accélérer tout, il va trouver une maison pour ma sœur, la laisser ici et partir. Je lui ai dit quoiqu’il arrive il faut que la famille se réunisse. Avec la pression j’ai demandé à ce qu’on fasse ce lundi 16 septembre. Nous sommes tombés d’accord, je suis allée chercher ma mère.
J’ai appelé Saikou pour lui dire où en sommes-nous ? Vous êtes engagés à faire la valise et tous les détails qui vont avec mais les repas nous le faisons à nos frais à crédit. Ça aussi ils se sont engagés à rembourser un mois après. Saikou est venu à la maison le soir, il a confirmé que c’est maintenu. Nous étions déjà sur les préparatifs quand Saikou est venu me demander si j’ai parlé avec ma jeune sœur. Il me dit que Fofana m’a informé que le vieux a changé d’avis. J’ai cru à un chahut. Mais c’était sérieux. J’ai demandé à ce qu’on me mette en contact avec le sage qui a conduit la délégation chez nous. Il me dit que ce vieux aussi est injoignable, je lui dis d’aller chez lui, il me dit qu’il ne connait pas là-bas.
Mon frère Alhassane a aussi dit qu’il est inadmissible qu’il informe tous les sages du quartier et après qu’il leur dise que ce n’est pas possible. Finalement j’ai demandé à ce qu’on me conduise chez le Monsieur qui a demandé ma sœur en mariage afin qu’on se parle en face. Ce vieux vient par après nous dire qu’il nous informe qu’il les attendait chez lui pour la cérémonie religieuse mais personne n’est venu à son domicile. Il dit que le jeune lui a dit que le mariage est annulé. J’arrive là où le Monsieur habite, je me rends compte que c’est un hôtel. On m’indexe une chambre où le vieux habitait, une fille me dit qu’il est parti. Mais pour nous, les traitres dans cette affaire, c’est Saikou et Fofana. Le vieux sage qui était devant nous a dit d’aller à la police déclarer parce que le nommé Fofana est revenu à la maison réclamer une somme de 700 000gnf à ma sœur. Ma sœur a dit que ce n’est pas vrai. Ensuite Fofana est parti voir mon frère pour réclamer de l’argent, je lui ai demandé si c’est lui qui a remis l’argent en main propre à ma sœur, il me dit que c’est le faux conjoint qui lui a dit cela au téléphone. Nous l’avons appelé il dit qu’il ne sait rien. Finalement nous sommes partis à la police pour ne pas que ces gens reviennent nous dire qu’ils nous ont donné de l’argent alors que rien de tout ça n’est vrai», raconte-t-elle.
Après l’annulation du mariage, la famille s’est contentée de distribuer les repas dans le quartier. Interrogée, une source basée à l’hôtel où le vieux était logé, a confié que le Monsieur avait bel et bien acheté des colas, une valise et quelques 9 complets avant de quitter.
Saisie de cette affaire, la police a mis aux arrêts Fofana et Saikou pour des fins d’enquêtes. Mais les deux présumés complices disent avoir remis à la famille de la fille une somme de 1.750.000 au nom du quidam qui demandait la fille en mariage. Ce que la famille rejeté pour le moment.
Ce n’est pas la première fois que des familles sont bernées de cette façon dans la région de Labé.
Dossier à suivre…
Alpha Ousmane Bah (AOB)
Pour Africaguinee.com
Tél. : (+224) 664 93 45 45
Créé le 17 septembre 2019 14:40Nous vous proposons aussi
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