Mali: Répudiée par son mari à cause d’un viol, la double peine d’A.C.S…

Témoignage d'une femme  victime de viol, image d'illustration

MALI YEMBERING-Mère de quatre enfants, A.C.S traverse l’un des pires moments de sa vie. Originaire de la sous-préfecture de Dougountounny dans la préfecture de Mali, cette jeune maman a été victime d’abus sexuels. Son violeur présumé s’est évadé de la prison. ACS, la victime entretient depuis un certain temps des rapports compliqués avec son mari résidant à Dakar, la capitale du Sénégal. Son viol a davantage envénimé la situation. Aujourd’hui, elle se considère comme une femme répudiée par son époux. C’est une femme brulant de chagrin et de remords qui s’est confié à notre rédaction. A.C.S  raconte :


« Le jeudi de la semaine passée, je partais récupérer un colis expédié  par ma mère du Sénégal. Sur le chemin, un homme m’a attaqué aux environs de 8 heures puis m’a violé. Il s’appelle Abdoul Salam, je suis passée devant son café qui est situé dans une zone non habitée. Il n’y a que le pylône d’une société de téléphonie qui est proche. Pendant qu’il abusait de moi, j’avais trop crié au secours, mais personne n’a entendu.

Quand je suis  arrivée à son niveau sans même  le saluer, il m’a demandé d’où je viens et où je vais. J’ai répondu qu’il est qui pour me demander cela. J’ai dit qu’il n’est ni mon mari encore moins mon petit ami. Il a insisté en me poursuivant sur mon chemin, il force ma main je suis tombée, il m’a trainé par terre jusqu’à sa place je me suis blessée au bras. Il m’a fait asseoir sur une chaise, il me menace de mort. Il a dit qu’il va m’égorger si je ne lui dis pas où je vais. Malgré tout j’ai continué à marquer mon refus parce que je n’ai pas de compte à lui rendre. Je lui ai dit même si mon mari meurt tu ne vas pas me remarier. Du coup il m’a donné une paire de gifle. Je suis tombée.

Une bagarre s’en est suivie entre nous. Il a voulu me tirer dans une petite chambre, je l’ai mordu à la main. Il m’a donné de violents coups sur la tête. J’ai perdu connaissance, je ne pouvais plus résister à quoique ce soit. Ensuite, il m’a fait ce qu’il veut. Quand j’ai retrouvé mes forces, il était 9 heures passé. J’ai recherché mes vêtements, partout il les avait déchirés déjà, il ne me restait que mon pagne et le voile.

 J’ai pris les habits déchirés pour preuve parce que j’ai décidé de porter plainte sans le lui dire sinon il allait me tuer.  Il a bloqué mon téléphone qu’il a cassé avant de me le rendre. J’ai pris le chemin de retour. Mais avant de quitter, il m’a obligé de laver mon visage avant de partir pour ne pas que les gens sachent ce qui s’est passé. Tout mon visage était enflé suite aux coups qu’il m’a donnés. Il m’a laissé partir comme j’étais mal habillé j’ai marché dans la brousse pour rentrer à la maison

 J’ai expliqué à une amie ce qui m’est arrivé, celle-ci a saisi la gendarmerie. Le commandant est venu lui-même constater mon état, là où je suis couchée. Il m’a envoyé à l’hôpital qui a confirmé le viol et la bastonnade. Mon violeur a été arrêté quand  il était venu voir sa femme malade à l’hôpital. Mais il est libre encore.

On m’avait demandé de la somme de six cent mille francs guinéens  pour le déférer à Mali centre. J’ai pris un crédit de 500.000 pour leur donner. Ils ont pris 300.000 me laissant avec les 200.000gnf comme frais de transport au cas où  je serai convoqué à Mali. Depuis qu’ils sont partis, je suis rentée sans aucune nouvelle.  4 jours après le commandant est venu me dire que mon violeur a défoncé la prison pour fuir. J’ai informé mon mari qui vit au Sénégal. Depuis que je lui ai dit ça, il ne répond plus à mes appels. Mais il est allé demander à ma mère en séjour à Dakar pour des soins,   qui lui a dit ne rien connaitre dans cette affaire. Il n’a pas du tout voulu aborder ce sujet avec moi, c’est des gens qui me rapportent ses propos à mon égard. Tout ce que j’ai entendu de lui de mes propres oreilles c’est quand il parlait avec sa mère venue me voir dans ma famille où je suis depuis que ma mère est malade. Ma belle-mère a décidé de passer la nuit auprès de moi à cause de mon état, c’est là que mon mari a appelé sa mère. Elle a dit que je suis auprès de ta femme ici, le téléphone était sur haut-parleur parce que la belle-mère a des problèmes d’ouïes. Il a dit vous n’avez aucune raison de rester auprès d’elle, la vieille a dit il le faut elle est souffrante avec les  enfants. J’ai fait 4 enfants avec lui. Il a dit à sa mère si vous restez là-bas quand j’arrive je vais vous fusiller. Puis il a raccroché un moment puis a rappelé. Ma belle-mère a décidé de s’éloigner un peu pour ne pas que j’entende les menaces de mon marri.

J’ai suivi la vieille pour connaitre la position de mon mari sur mon cas. Il a dit à sa mère : prenez tous mes enfants et rentrer chez nous y compris même le bébé qui tête. Restez à la maison sans rien dire sinon à mon retour je vous ferai toutes du mal. Le temps pour sa mère de répondre il a raccroché l’appel. Ça je l’ai entendu de mes propres oreilles. Maintenant d’autres m’ont rapporté qu’il aurait dit tant pis pour moi qu’il serait même prêt à récompenser le violeur pour son acte. S’il a menacé sa mère, ça peut m’amener à croire aux propos rapportés par d’autres. Ce jour, la nuit  malgré la forte pluie et la distance, ma belle-mère n’a pas passé la nuit chez nous. Elle est partie avec tous les enfants. J’ai plaidé pour qu’on me ramène les 2 enfants les plus jeunes. Finalement la vieille a ramené les 4 enfants qui sont actuellement tous malades.  

J’étais à Dakar auprès de mon mari. Je suis revenue  sur ces instructions pour voir l’état de mon premier enfant qui avait une fracture au bras au village. Depuis mon arrivée ça tend vers les 2 ans  on s’est pas vu. Nous n’avons pas parlé au téléphone pendant plus d’un an. C’est récemment qu’il a recommencé à m’appeler sur demande de sa grande sœur. En fait il écoute des gens qui lui disent que je ne suis pas tranquille à la maison, il en  a même parlé à ma mère. Même la dépense il n’envoie plus. Sa famille tient à moi mais lui m’a tourné le dos. Je souffre vraiment avec mes enfants. Ma mère est revenue sans même finir son traitement à cause de ce problème, je ne peux rien faire aussi à cause de mon bras que le violeur a forcé, ma mère est malade il faut tout faire pour elle aussi ».

Alpha Ousmane Bah(AOB)

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 664 93 45 45

Créé le 9 septembre 2019 22:40

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