Succession de Paul Put : Pourquoi les grands noms fuient la Guinée ?
CONAKRY- C’est une question qui mérite bien d’être posée ! Au lendemain du limogeage de Paul PUT du banc du Syli National, plusieurs noms se bousculent à la porte de l’équipe nationale de football de Guinée.
Pour remplacer le sélectionneur belge, parmi les 87 candidatures qui ont été enregistrées, cinq noms ‘’méconnus’’ du grand public ont été retenus. Pour des spécialistes du football guinéen, en dépit que le pays ne soit pas une destination prisée pour les ‘’grands Coachs’’,les techniciens français qui figurent dans la Short-List, de la fédération guinéenne de football, sont des ‘’seconds couteaux’’.
‘’ La Guinée n’est pas une destination prisée, nous n’avons pas de centres de formation et nous n’avons rien à proposer au fait. Le comportement de l’équipe guinéenne à la dernière CAN (Coupe d’Afrique des Nations 2019, ndlr), la mauvaise gestion du football guinéen actuellement expliquent qu’il n’y a pas de challenge pour les entraineurs à venir ici. En plus quand les entraineurs sont-là, ils accusent des arriérés de salaire’’ a analysé un expert du football guinéen.
Selon notre interlocuteur, il n’y a pas aucun challenge pour les ‘’bons entraineurs’’. La Guinée n’a pas un potentiel à polir ni sur le plan local ni international qui permet à un entraineur de se faire un nom.
‘’ L’environnement de ce sport est gangréné par la corruption, donc des entraineurs qui ont besoin de résultats savent qu’ils n’ont pas ces effectifs sur lesquels ils peuvent travailler sur le moyen et le court terme (…), comme je le dis c’est un challenge qu’ils cherchent et c’est lorsqu’ils sont entraineurs quelque part où ils font de bons résultats, c’est cela qui augmente leurs valeurs marchandes pour se faire désirer ailleurs après (…), c’est du Business. Même à voir le Mercato qui s’est passé dans les différents championnats au monde, rare sont les footballeurs guinéens qui font partie. Dans l’atmosphère actuel du football guinéen, le championnat local en réalité ne regorge en grande partie que de joueurs étrangers, parfois, des clubs peuvent aligner jusqu’à huit joueurs dans un match de ligue des champions africaine. Le malheur, ces personnes ne sont pas des locaux et donc en équipe nationale on ne peut classer aucun d’entre-deux’’, dit-il.
Il y aussi le problème d’infrastructures où les joueurs peuvent s’exprimer, il n’y a pas de centres de formation, relève notre source. « Si vous prenez l’exemple du centre de formation du club Algérien Paradou FC qui a éliminé le CI kamsar, deux joueurs champions d’Afrique y figurent et qui ont signé des contrats dans des clubs européens. Il n’y a rien de tout cela où les techniciens puissent puiser pour travailler sur la durée et tu n’as pas de potentiel dans la constellation des professionnels africains. Donc en résumé la Guinée n’est pas une destination. Le manque de confiance aux footballeurs nationaux se fera même sentir sur l’équipe nationale locale, personne ne se soucie du travail de base locale, chaque club cherche des résultats immédiats en allant prendre des joueurs à l’extérieur’’, a dépeint notre interlocuteur au micro d’Africaguinée.com.
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 13
Créé le 3 septembre 2019 19:08Nous vous proposons aussi
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