Organisation du référendum : les confidences d’un proche d’Alpha Condé…

Alpha Condé, Président de la République de Guinée

CONAKRY-Comment le Président Alpha Condé va-t-il organiser le référendum constitutionnel ? Alors que plusieurs voix se sont levées à travers le pays pour contester cette démarche engagée par le camp présidentiel qui pourrait ouvrir la voie à Alpha Condé de se présenter pour un 3ème mandat, un proche collaborateur du locataire de Sékhoutouréah nous a confié quelques indices sur ce fameux référendum.


Dans un entretien accordé à notre rédaction, Souleymane Keïta l’un des conseillers du Président Condé nous a expliqué que le référendum qui sera organisé pour doter la Guinée d’une nouvelle constitution suivra la procédure normale. Selon ce conseiller, le Président Alpha Condé demandera l’avis de la cours constitutionnelle avant de convoquer le référendum. Il ajoute que c’est la CENI qui s’occupera de l’organisation de cette élection. (Interview).

AFRICAGUINEE.COM : Le RPG arc-en-ciel a lancé le week-end dernier un appel au Président Alpha Condé lui demandant d’adopter une nouvelle loi fondamentale par voie référendaire. Dites-nous comment est-ce que le Président a accueilli cet appel ?

SOULEYMANE KEITA : La semaine dernière à l’occasion de notre assemblée générale, nous RPG arc-en-ciel avons décidé de s’exprimer clairement sur notre position sur le débat concernant le projet de la nouvelle constitution. C’est une décision prise par le parti au regard d’un certain nombre de choses notamment l’évolution de notre pays depuis huit ans de gouvernance du Pr Alpha Condé. On est à même de proposer au Président d’aller vers cette voie qui pour nous constitue le socle du développement économique de notre pays. Maintenant on est à l’écoute, on n’a pas encore de réponse. Cependant, nous avons exprimé notre besoin et nous restons persuadés que le Président prendra note de cet appel parce que c’est la majorité des guinéens qui s’exprime aujourd’hui en faveur de cette nouvelle constitution. Le RPG a fait cette déclaration en collaboration avec l’ensemble des partis alliés de la mouvance mais aussi beaucoup de structures d’organisations sociales qui nous accompagnent. Dans les jours avenir vous verrez cette coalition se mettre en place.

Est-ce réellement opportun de changer cette constitution qui a permis son élection à deux reprises ?

Oui ! C’est plus qu’opportun. A l’orée des échéances électorales d’envergures notamment les législatives et les présidentielles de 2020, on a besoin désormais de nous retrouver dans un cadre institutionnel stable qui ne nous ne amène pas régulièrement à aller vers des consensus qui n’assurent pas la stabilité du pays. C’est vrai que cette constitution nous a permis de sortir de la transition et de servir de gouverne pour la gestion du pays les huit dernières années mais c’est qui est important à ne pas occulter, c’est le contexte dans lequel cette constitution a été mise en place. A l’époque, la peur que nous avions, c’était que le CNDD avec sa gestion qui laissait à désirer ne s’éternise pas au pouvoir. Alors les forces vives ont cru devoir trouver tous les moyens pour sortir rapidement de la transition ce qui fait qu’on a aujourd’hui une constitution qui est une constitution qui contient assez d’incohérences et des vices de formes qui ne permettent pas au pays de connaitre un processus de développement harmonieux et stable. Ensuite, nous sommes le seule pays au monde qui puisse être gouverné par une constitution qui n’a pas fait l’objet d’une soumission à un référendum et ça c’est fondamental. Nous voulons construire une démocratie donc il faudrait que nos démarches riment avec les principes démocratiques. La constitution a besoin d’être soumis à un référendum.

Le FNDC a une nouvelle fois lancé un avertissement selon lequel il s’opposera à toute forme de modification de la constitution. Ne craignez-vous pas des violences ?

Non ! Il ne peut pas y avoir de violences. La démocratie c’est l’expression plurielle des opinions, en démocratie chacun est libre de donner son point de vue dans le cadre définit par la loi. Je pense que cela ne devrait pas conduire à des violences sauf si les gens ont des volontés inavouées sinon pour nous c’est un débat qui doit se faire et il appartiendra au peuple de trancher les positions à travers un référendum. Quand on est démocrate on se soumet aux principes démocratiques. Moi je pense que ce groupe n’a pas besoin de s’organiser en cela, la seule chose qu’ils peuvent faire c’est de battre campagne pour le NON et nous nous battons campagne pour le OUI donc on ne peut pas vouloir empêcher aux gens d’exprimer leur point de vue sur un sujet d’importance capitale.

Vous battez campagne pour le OUI sans crainte, mais on constate que sur le terrain tous ceux qui battent campagne pour le NON sont souvent arrêté par les forces de sécurité et conduit devant les tribunaux pour être jugé…

Non ! Je suis désolé. Vous venez de dire qu’il y a un Front National pour Défense de la Constitution, jamais un citoyen n’a été arrêté parce qu’il appartient au FNDC. Ils font de communiqués, ils font des réunions, ils disent NON eux aussi. photo_keita_0.jpgMaintenant ce qu’on ne peut pas admettre, c’est lorsque nous de la mouvance nous organisons des mouvements de soutiens à la nouvelle Constitution, que des loubards viennent s’inviter à ces manifestations pour semer le trouble. S’ils sont contre, qu’ils organisent leur événement à part mais les laisser venir s’opposer à l’occasion des manifestations des pros révision de la constitution, ça peut entrainer des affrontements avec des conséquences imprévisibles. Donc c’est tout à fait normal pour les autorités notamment les forces de sécurité de faire en sorte que chacun manifeste dans son cadre. Et c’est exactement ce qui s’est passé à Kindia, ces sept jeunes qui ont voulu s’introduire dans le stade pour brandir des banderoles pendant que des gens étaient là avec le Président de la République pour un meeting.

On a vu encore du côté de Matam l’arrestation de simples jeunes qui décoraient des t-shirts sur lesquels c’était indiqué ‘’non au 3ème mandat’’…

Non ! Cela n’est pas arrivé là-bas.

Alors comment le Président Alpha Condé prépare ce référendum ?

Le référendum ? C’est la loi qui permet au Président de la République de consulter le peuple sur son modèle social, économique et culturel. Donc le principe de révision constitutionnelle appartient au Président de la République et aux députés, si c’est nous qui avions ce droit là on aurait proposé notre constitution avec ce que nous voulons. Il n’y a pas des préparatifs à la matière, la procédure elle est simple, le Président peut demander l’avis de la cours constitutionnelle et convoquer un référendum et le référendum est une élection, là, il appartient à la CENI de nous dire concrètement comment ça se fait. Nous on n’organise pas d’élection mais le principe est acquis sur la base des textes en vigueur, il appartiendra à la CENI de nous dire comment elle organise techniquement les élections et nous qui sommes pour nous allons battre campagne et ceux qui sont contre vont battre campagne pour NON et après on ira aux urnes. Comme ça le vote va départager, c’est comme ça en démocratie.

Le but ultime de tout ça n’est-il pas la présidence à vie ?

Je pense que c’est aberrant de dire présidence à vie, tous les hommes sont mortels. Tu ne peux pas vouloir bâtir un pays sur un seul homme. Nous ce qui nous préoccupe aujourd’hui, on a un environnement institutionnel délétère et en tant que parti au pouvoir il est de notre responsabilité de régler cette question institutionnelle afin de permettre au pays d’avoir une certaine stabilité au plan institutionnel. Le reste je pense que ça dépend de plusieurs facteurs et surtout de la classe politique. Il y a beaucoup de pays en Afrique qui ont fait des révisions constitutionnelles, des Présidents en exercice ont organisé les élections et les ont perdus. Pourquoi vous avez des problèmes que le Président parce qu’il est à la fin de son mandat dote le pays d’une constitution alors que tout le monde est convaincu aujourd’hui la Guinée a besoin de se doter d’une nouvelle constitution. Quel que soit le scénario qui arrive en Guinée, on est obligé de faire une nouvelle constitution qui répond aux aspirations des guinéens et qui sont en relation avec l’évolution actuelle de la société guinéenne, c’est une obligation, il n’y a pas d’alternative.

 

Interview réalisée par Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 666 134 023

Créé le 25 mai 2019 12:43

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