Campagne pour le troisième mandat : le pire évité de justesse à Boké…
BOKE-Les promoteurs du référendum constitutionnel et du troisième mandat ont tenu un meeting ce lundi 22 avril 2019 dans la ville de Boké qui était sous tension. Opposants et partisans de la nouvelle Constitution se sont regardés en chiens de faïences depuis la nuit dernière. Retour sur une journée tendue.
Alors que des violences ont été enregistrées dans la commune urbaine dans la nuit du dimanche, le pire a été évité de justesse ce lundi autour de la permanence de Boké entre les partisans d’une nouvelle constitution dirigée par l’ancien ministre Makanera Kaké et les défenseurs de l’actuelle constitution regroupés au sein dans un front soutenu par l’opposition et la société civile. Plus de peur que de mal. Les forces de l’ordre sont intervenues pour prévenir les affrontements. Des heurts sporadiques ont toutefois eu lieu entre les deux rivaux.
« Ce matin il n’y a pas eu de violences, les promoteurs du 3ième Mandat ont importé certains citoyens venus des collectivités dans les bus. Leur meeting s’est terminé à 13 heures. Quelques jets de pierres ont été enregistrés. Mais les heurts ont été vite contenus. Mais hier soir de 21h à 6heures du matin les rues ont été complètement bloquées au niveau de la commune urbaine où les gens étaient sortis avec des slogans hostiles à la modification de la constitution. Il y a eu des tirs de gaz lacrymogène » a expliqué Aboubacar Koumbassa citoyen de Boké.
Safaiou Diallo, membre du front préfectoral pour la défense de la Constitution que nous avons interrogé a indiqué que les promoteurs du 3ième mandat ont fait venir de Conakry 15 pick-up de gendarmes et de policiers pour empêcher la contestation.
« Je suis venu en tant que vice-maire ils m’ont empêché d’entrer dans la salle, je devrais tenir un discours ils m’ont empêché, ils ont donné l’impression que c’est le président qui venait, ils ont commencé par la bagarre. En principe si le président vient alors que mes supérieurs sont empêché je dois faire le discours c’est dans ce cadre que je suis venu. Malheureusement j’ai été rejeté (…), des bagarres rangées ont été enregistrées à la porte d’entrée, ils pont quadrillé toute la permanence et le centre culturel pour empêcher les gens d’exprimer leur opposition. Ils sont allés chercher des gens dans tous les villages qui ne savaient même pas pourquoi ils venaient. C’est une fois à l’intérieur qu’ils ont su que c’est pour l’affaire de 3ième mandat. La gendarmerie a voulu arrêter deux de nos jeunes mais nous avons riposté afin qu’ils soient laissés tranquilles. Ceux qui étaient derrière ce mouvement sont Madia Compo, Makanera, il y avait aussi l’inspecteur des affaires religieuses, Elhadj Yattara», a expliqué ce responsable local.
Interrogé, un proche du camp du parti au pouvoir a indiqué que Boké adhère déjà à l’idée d’une nouvelle constitution et que tout le reste n’est que du bruit provenant des éléments de l’opposition. La même source indique que le meeting s’est tenu sans problème.
Joint au téléphone, le gouverneur de Boké, colonel Siba Lohalamou rassure que tout va bien a Boké. « Il n’y a pas d’arrestations et aucun dégât matériel n’est enregistré. Le calme règne partout, les citoyens vaquent à leurs occupations », a assuré le Gouverneur de Boké.
Alpha Ousmane Bah(AOB)
Pour Africaguinee.com
Tel.(00224) 664 93 45 45
Créé le 22 avril 2019 20:59Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Dossier du jour