Le président Omar el-Béchir s’est retiré du pouvoir

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Le président soudanais Omar el-Béchir s'est retiré du pouvoir, selon des cercles du gouvernement. Un ministre de la province du Nord-Darfour a précisé à la télévision Al Hadath ise à Dubai que des consultations sont en cours pour mettre en place un conseil militaire.


Des soldats soudanais ont mené un raid à Khartoum dans les locaux d'un groupe lié au Parti du Congrès National (NCP) du président Omar el-Béchir, contesté par la rue depuis des mois, ont rapporté des témoins. Le groupe visé s'appelle le Mouvement islamique, la branche idéologique du NCP, ont indiqué les témoins à l'AFP.

Selon CNN, le président a été assigné à résidence et sa garde personnelle arrêtée. Plusieurs sources font également état d'une libération des prisonniers politiques dans tout le pays.

Une foule immense a envahi jeudi le centre de la capitale soudanaise Khartoum, où l'armée a promis à l'aube une annonce «importante» après des mois de manifestations réclamant le départ du président Omar el-Béchir, selon un photographe de l'AFP.

Les habitants descendus dans la rue se prennent dans les bras, brandissent des drapeaux soudanais et échangent des friandises, d'après la même source.

«Le régime est tombé, le régime est tombé», chantent des milliers de manifestants qui campent devant le QG de l'armée à Khartoum. Ces milliers de Soudanais réclament invariablement la démission du président Béchir, 75 ans et au pouvoir depuis trois décennies, et demandent à l'armée de rejoindre leur mouvement.

«Les gens arrivent en masse»

«Les gens arrivent en masse», a rapporté jeudi matin un témoin présent sur le lieu du rassemblement. La foule déterminée avait défié toute la journée de mercredi le régime devant ce siège de l'armée, dont les intentions, tout comme celles de la police, restent pour l'instant incertaines.

«L'armée soudanaise va diffuser une importante déclaration bientôt. Attendez-la», a dit un présentateur sur la télévision d'Etat jeudi matin. La télévision d'Etat n'a pas donné davantage de détails et diffusait des chants militaires, alors que la contestation populaire entrait dans sa sixième journée consécutive.

«Nous attendons de grandes nouvelles. Nous ne partirons pas d'ici tant que nous saurons pas ce que c'est», a indiqué un manifestant devant le siège de l'armée. «Mais nous savons que Béchir doit partir. Nous avons eu assez de ce régime. Trente ans de répression, de corruption, d'abus de droits. C'est assez», a-t-il poursuivi.

Mercredi, le parti du Congrès national (NCP) du président Béchir avait appelé l'ensemble de ses membres à un rassemblement de soutien au chef de l'Etat jeudi à Khartoum, signe que le président ne semblait pas prêt à céder. Mais, mercredi soir, ce rassemblement a été reporté sine die.

Près de 50 morts

Depuis samedi, les manifestants ont essuyé à plusieurs reprises les assauts du puissant service de renseignement NISS, qui a tenté en vain de les disperser à coups de gaz lacrymogène, selon les organisateurs du rassemblement.

En tout, 49 personnes sont mortes dans des violences liées aux manifestations depuis que ces rassemblements ont commencé en décembre, de sources officielles. L'étincelle de la contestation a été la décision du gouvernement de tripler le prix du pain le 19 décembre.

AFP

Créé le 11 avril 2019 12:21

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