Doura Barry : « Takana Zion, Soul Bangs, Silatigui et cie jouent une musique empruntée… »

Doura Barry

CONAKRY- Qui se souvient encore de Doura Barry avec sa musique pastorale ? Celui qui a fait danser de nombreux mélomanes guinéens et même étrangers a posé ses valises en France où il vit avec sa famille depuis plusieurs années. Malgré la distance, cet artiste compositeur garde toujours un œil sur son pays la Guinée. 


Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, Doura Barry nous fait part de ses impressions sur la culture guinéenne. Des critiques, mais aussi des propositions de solutions, Doura Barry s’est livré à Africaguinee.com…

 

AFRICAGUINEE.COM : Quel regard portez-vous sur la culture guinéenne ? 

DOURA BARRY :La culture guinéenne a perdu beaucoup de sa richesse.  Elle ne donne pas du plaisir, elle ne raconte pas notre histoire et elle ne nous identifie pas, elle ne nous fait pas vivre. Alors que notre culture, c’est notre fierté, c’est là où nous puisons l’énergie pour faire évoluer notre société. 

Quels sont vos griefs à l’encontre de notre culture ? 

Elle a été très négligée au profit d’une culture étrangère.  L’ouverture au lieu qu’elle ne permette de pouvoir partager avec la richesse culturelle que nous avons, c’est comme si nous avons été le réceptacle de tout ce qui vient de l’étranger et en même temps nous enterrons tout ce que nous avons comme valeurs. Le pourcentage d’emprunts est tellement élevé que notre part dans l’élément culturel est devenue très insignifiante, de telle sorte qu’elle n’apparait plus.  Quand je dis cela, c’est parce que les rythmes de nos musiques, les cadences de nos cultures : la culture du baga, la culture du foutah où on trouve le touppou séssè, le rokkidoye, la culture de la forêt où il y a le zaguira, le lélé, la culture de la basse où il y a le yankhadi, le manè, le sorsornè, en haute Guinée où il y a le doumdoumba, le sôli, le makourou. 

Donc tout ça ce sont des richesses de mélodies et rythmes qui identifieraient mieux le peuple guinéen et nous créera encore beaucoup plus d’ouverture et de visibilité par rapport au monde extérieur. Ainsi celui-ci aura à emprunter notre culture et non le contraire. Aujourd’hui quand vous voyez la relève, les musiciens qui sont là : quand je prends Takana Zion, Soul Bangs, Silatigui, Gandal Fôly, Degg J force 3, toute cette génération, la musique qu’elle joue, elle est empruntée. C’est une musique sur laquelle ils parlent notre langue et la diffuse. Donc, cela finalement ne fait pas la promotion de toute la richesse culturelle que nous avons. 

Dans quel état êtes-vous en voyant cette aliénation à outrance de nos artistes ? 

J’ai deux types de sentiments : le premier c’est celui d’avoir échoué dans la valorisation de ce que nous sommes. Parce que la culture, c’est nous, c’est ce que nous sommes, c’est comment nous marchons, comment nous parlons, nous nous habillons, comment nous nous nourrissons (…) quels sont les centres d’intérêts qui nous lient et qui ont toujours lié nos ancêtres, et qui au file du temps sont devenus une richesse, un fondement sérieux, profond et significatif, plein de valeurs humaines.  Nous avons échoué dans la valorisation de tout ce que je viens de citer là. 

Le deuxième aspect est en quelque sorte un réconfort et non un soulagement. Je ne suis pas soulagé, mais je suis réconforté parce que s’ils ont perdu les traces de notre culture, mais au moins, le degré d’emprunt est élevé. Ils ont trop emprunté au point que finalement avec ça, ils se sentent quand même heureux, même si le côté paternité n’y est pas. Nous n’avons pas la paternité de ces créations que nous imitons et dans lesquelles parfois nous excellons. Je dis oui c’est bien, ça crée de l’enthousiasme, la jeunesse se retrouve dans ça au moins. Comme on n’a pas trouvé la conscience qu’il faut pour mettre en valeur ce que nous avons sous nos pieds.  Il y a un système qui est venu piétiner, ramollir notre richesse culturelle qui est mise dans un placard pour prendre un autre modèle qui n’est pas du tout celui de notre culture. Fort malheureusement, ces personnes se trouvent parmi les décideurs. 

Votre constat n’est-il pas dû au fait que vous vous êtes éloigné du pays durant des années ? 

(…) Au fond qui en est responsable ? Quand vous venez à l’étranger vous vous moulez à l’étranger pour que vous puissiez vous intégrer, partager votre connaissance avec ceux-là que vous avez trouvés. Parce qu’ils ont un code de fonctionnement. Il y a déjà un canevas dans lequel ils naviguent. Donc, quand tu viens, on t’évalue, on détecte ton savoir-faire ensuite on t’oriente là où tu peux servir. Donc tu sais où aller. Tandis que chez nous, ce côté-là est presqu’inexistant. Parce qu’en fait, il n’y a pas culture dans laquelle ceux-là même s’ils ont travaillé dans un domaine précis, tout le monde reconnait que c’est des savants, le pays n’est pas structuré de façon à ce que les savants puissent s’exprimer. Il n’y a pas d’écoles où un artiste comme Dura Barry, comme Sékouba Kandia, comme Bambino, que ce soit un balafonniste, un joueur de Djimbé, un conteur, un danseur, où il peut aisément aller s’exprimer et qu’à partir de ça, il puisse gagner sa vie. Il n’y a pas ces structures. 

Voulez-vous dire que l’Etat à qui revient ce rôle a échoué ? 

Je vais parler de l’Etat, mais je parlerais d’abord de la société. Parce que celle-ci s’est forgée une certaine image à partir de laquelle se décident ceux qui gouvernent. L’image que le peuple reflète, elle donne le résultat des dirigeants que nous avons. Parce que c’est sur l’état d’esprit, le comportement du peuple que les dirigeants peuvent gouverner, soit en essayant de convaincre ou de détourner la réalité à leur profit.  Parce que quand on gouverne et que le peuple n’est pas satisfait, ça veut dire qu’on a trahi le peuple. Cette trahison est préméditée. 

Ces dernières années bon nombre d’artistes guinéens sont primés sur le plan international. Partant de ce constat ne peut-on pas dire qu’il y a tout de même un bémol à apporter sur ce que vous dites quant à la décadence de la culture guinéenne ? 

Nous sommes dans un monde où il y a ce qu’on appelle le combat des cultures. Il y a certains qui ont fait de leur culture une industrie, d’autres font de leur culture une religion. Donc, il y a des idéalistes, des pragmatiques et des matérialistes. Celui qui vend va aller chercher les clients beaucoup plus loin. Il veut toujours augmenter l’étendue du territoire de sa marque de marchandise. Ça veut dire qu’il y a une marque de marchandise occidentale qui a été créée en occident et qui a pour objectif d’être promu, vulgariser, au point qu’elle dépasse les frontières européennes pour envahir d’autres continents comme l’Afrique. 

Cet investissement que nos jeunes font pour interpréter la musique américaine, européenne c’est commandé de toute pièce. Ils sont capables d’organiser des compétitions et de donner des prix internationaux à des artistes. Est-ce que nous avons en tant qu’africains penser à organiser des concours de musique et chercher à identifier les musiques qui ressemblent le plus aux nôtres pour pouvoir les primer ?  Et dire que c’est les meilleures musiques chez nous ? C’est plutôt comme ça que je vois cela. Soul bangs qui chante, il est dans le gospel, il peut mettre des rythmes nigérians, ivoiriens…il va mettre de la soul, de l’afro-bite, du funk, du métal ou du RnB, il peut mettre toutes ces musiques en dessous comme rythme. Mais est-ce qu’il a dans la formation personnelle en tant que jeune guinéen ouvert au monde (…) où sont nos musées de musiques, où est notre musée de sons ?  Les rythmes que les ballets africains ont joués, où sont les rythmes que le Bembeya Jazz a joués, où sont les rythmes que les Sofas de Camayenne ont joués, les boiro bandes, les sorsronè, le nimba jazz ainsi de suite ? Où est notre support digital de sons qui va faire que nos jeunes vont aller puiser et dire qu’ils vont la transformer à leur manière ? Où est cette base de données ? 

Quand vous achetez un ordinateur aujourd’hui Apple ou XP, tout le côté musical, la banque de sons qui est dedans est une banque de rythmes et de mélodies européens. C’est  du 4×4 qu’il y a là-dans. C’est 1 2 3 4 tou tou ta, toutou ta (…) ou bien touttoutkatoukat, katouka (…) tu peux tourner ça comme tu veux. Les nigérians qui jouent par exemple, ils utilisent le zaguira de la Guinée forestière sur lesquels ils ont mis des boites à rythme, des machines. Je le dis parce que c’est techniquement parlant pour vous dire que la jeunesse n’a pas tort. Elle a de l’énergie à revendre. Donc elle utilise ce qu’elle a sous la main facilement accessible. 

Tu va beau être un musicien guinéen typique, tu va jouer du touppou séssé, du lamban, du yôkhoui pur et dure, ils ne vont pas investir de l’argent pour reproduire ces musiques-là dans de très bons studios. Parce que reproduire ces musiques il faut d’abord les connaître (…) c’est tout un ensemble. Je ne vois pas le côté superflu ou le côté starmagna ou le côté buzz. Ce n’est pas ce qui m’interpelle. Ce qui m’interpelle, c’est ce que nous avons et que nous pouvons exporter pour nous en nourrir.  Ce qui m’intéresse c’est ce que nous avons et que nous pouvons partager au monde pour pouvoir l’enrichir. Pour ça, il faut un pourcentage élevé de praticiens. 

Selon vous comment ressusciter cet atout culturel que nous avons pour pouvoir revendre ça au monde ? 

La Guinée est un pays où dans l’appellation, il a été morcelé. Cette appellation a toujours retenti dans l’oreille des guinéens. Finalement au moment où on a dit que nous ne voulons plus de la révolution, nous voulons accéder à la démocratie, c’est depuis cet instant que notre culture a été marginalisée. Comme notre culture c’est nous-mêmes, cette ouverture à la démocratie nous a tellement amené ailleurs qu’on s’est oublié (…).  Partout où on fait des prestations culturelles, c’est l’expression d’emprunts. 

Le piédestal sur lequel je me trouve ne peut que se réjouir d’une marque de distinction qu’on a eu pour un jeune artiste guinéen qui est de la relève.  Mais j’aurai souhaité que son mode d’expression soit le mode d’expression qui est l’expression de notre personnalité. L’expression de la personnalité du sousou, l’expression de la personnalité du peulh, l’expression de la personnalité du malinké, l’expression de la personnalité du forestier (kissi, guerzé, toma) etc. Ce n’est pas cette expression que nous voyons. 

Pour pouvoir résoudre un tel problème, il faut le guinéen-citoyen. Le guinéen-citoyen c’est qui ? C’est ce guinéen qui aime la Guinée, il voit la carte d’identité nationale, il voit qu’en tant que guinéen, chez lui, il y a Kissi, un Toma, un Guerzé, un Soussou, un Malinké, un Peulh, tous sont des guinéens. Ce que je dis paraît très théâtral, mais c’est ce qu’il faut dans l’esprit des gens. C’est cet état d’esprit qui va faire que ces gens se regardent ensemble, et ils vont faire attention à leur culture. Parce que cet état d’esprit permet aux gens de vivre ensemble bien qu’ils soient différents par endroits. A partir de là, quand l’autre chante, je me sens concerné, je suis attentif, je cherche à comprendre ce qu’il dit parce que je sais qu’il est guinéen. C’est ce qui va faire revenir notre culture. Parce que l’occidental quand il te remet sa carte d’identité et son passeport, ça veut dire qu’il considère que tu es intégré. Tu as appris à parler comme eux, réfléchir par endroit comme eux, à manger comme eux, à discuter les mêmes thèmes comme eux. Ils veulent t’avoir et ils ont les moyens. C’est comme ça que l’occidental va propager sa culture comme une épidémie. 

Quand je pense à un petit pays comme le Jamaïque, Ils ont été sur le reggae, ils sont restés sur ça. Il y a eu Piter Toch, Bob Marley qui est devenu planétaire jusqu’à ce que les occidentaux ont joué le reggae. Mêmes les arabes, à la Mecque l’orchestre royal de la Mecque a joué « no woman no cry » de Bob Marley. Quand je vois les sénégalais sur la scène internationale, quand Youssou Ndour vient à Paris Bercy et que des sénégalais quittent partout en Europe pour remplir Bercy et qu’il te joue du Mbalakh (…), tu voies des européens en train de danser avec les sénégalais, Ils suivent même des cours de danse. J’ai une femme aujourd’hui avec deux enfants, elle danse du Mbalakh, du Yankhadi, du manè elle me parle du sorsornè parce que les jeunes soussous percussionnistes leur ont appris ça ici.

Il y a un genre musical très répandu chez nous en Guinée. Il s’agit du Poodha. Ne pensez-vous pas qu’on pourrait mieux le travailler, appuyer les artistes qui la jouent et le vendre au plan international ? 

C’est une très belle question. On est en train de parler de la musique guinéenne pour qu’elle s’en sorte sous son angle authentique, ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’artistes guinéens qui font feu et flamme, qui roulent dans de belles voitures à travers la belle musique qu’ils jouent. Mais aujourd’hui, je souhaiterais que notre musique, tellement que le modèle, le style de musique qui aura été typiquement guinéen travaillé, et que tout le monde partout chacun où il se trouve qu’il montre ça à son voisin. Le jour où on va commencer à agir et à penser comme ça, vous verrez très bien que le Poodha dont vous parlez est une musique qui peut bien se vendre aussi bien en Guinée qu’à l’étranger. 

Mais pour valoriser ce Poodha, il faudrait bien que d’un autre côté que les joueurs de Poodha soient reconnus dans le milieu dans lequel ils exercent. Ensuite avec les Gnamakala qui jouent ça, ces gens avec lesquels j’ai travaillé ensuite, leur papa, le père de la parole, paix à son âme Elhadj Moddhjéré. Celui qui disait : « Sittou raddou, adadou raddou, atthiou wata mémou, wattou yandi wota a mémou. Wô pellète si a méémî wadha guidhô maadha, haray a waddî on.  Wota mêmou wodhâ dhimmomaa. Wo bhay Allah sannaa ô aamaa, ô tagui fow ! bhay ô aamaali,ô sannaali, ô tagui fow !  ko  kanko tagui fowlé goye ! mo wi î non andy andaa, si toumbî o andaye o andah. Si ô andhî bhê andhî, ô andah, ô andaye bhê andhi ô andha ». Nous avons des paroliers qui sont encore là-bas, ils ne sont pas loin. 

Pour revenir au Poodha, même quand les artistes le produisent, il faut bien le diffuser en Guinée. Qu’est-ce que j’appelle bien diffuser ? Est-ce qu’il est bien diffusé en forêt ? est-ce qu’il est bien diffusé en haute Guinée ou en basse côte ? Mais le poodha n’est diffusé qu’en moyenne Guinée. Il est écouté là-bas. Alors que le poodha c’est un très bon rythme qui est guinéen. Tout le monde peut se retrouver là-dans. Mais le clivage est tel qu’on ne peut créer la visibilité du poodha comme ça se doit. Ceux qui sont de culture poodha vont s’y intéresser. Ils doivent aussi chercher à savoir est-ce que les autres cultures s’intéressent au poodha dans un cadre guinéen.  Il faut qu’il y ait l’esprit citoyen pour changer l’image de la culture guinéenne. Parce que je sens de la marginalisation. Mais celle-ci aussi a été possible pour une grande raison. 

Parlant du foutah, aujourd’hui la musique guinéenne certes à des problèmes, mais la musique peulhe guinéenne a beaucoup de problèmes. Parce que la région où se trouve le poodha, dans cette société on considère que cette musique-là comme la voie du satan. Et voilà, ils ont fait complètement l’amalgame entre la religion et la culture. Donc ce confit né au foutah et qui perdure fait que l’artiste peulh de la Guinée n’arrive pas à s’exprimer comme un artiste parce que la société consommatrice fait de son métier comme une pratique condamnée par Dieu.  Je ne dirai pas quelle ignorance ! Parce que ça serait insulter ces personnes-là. Je ne veux insulter personne, mais je veux simplement qu’on ouvre les yeux et que quand on apprend, qu’on le fasse beaucoup plus profondément. 

Et comme l’esprit citoyen n’y ait pas, voici que cette musique peulhe dont vous parlez (le poodha), c’est une musique qui est marginalisée. Sinon c’est une musique qui est très bonne, qui a sa valeur et elle peut pendant un certain moment essayé d’être jouée par tant de musiciens guinéens : les Soul Bangs, les Taka Zion, les Rica et tant d’autres. Tout le monde peut se mettre à jouer du poodha et mettre du style là-dessus, ensuite revendre pour voir si ça ne va pas marcher, voir si ça ne va changer la couleur, voir ci ça ne peut pas être une mode. Mais pour ça il faut qu’il y ait l’esprit citoyen et l’implication non seulement de l’Etat, mais il faut aussi une prise de conscience. Il faut qu’il y ait des mécènes, des hommes consciencieux, de bonne foi pour accompagner les artistes. Ils peuvent voter un budget de 100.000 ou 200.000 euros pour booster un artiste, préparer sa carrière qui peut rapporter après à tout un peuple beaucoup de millions et ouvrir la porte à beaucoup d’autres jeunes dans notre culture.  Si on prenait conscience que les européens sont en train de danser le Yankhadi, la Manè, le Touppou Sèssé et tous les rythmes que l’on ne considère pas en Guinée, on allait œuvrer pour changer l’image de notre culture. Mais non, ça n’a pas d’importance. 

Avez-vous alors un appel à lancer ? 

Je souhaite que la religion ne freine pas l’élan de l’expression de notre culture, de nos danses, de nos chants, de nos poésies, de nos poèmes. Il ne faudrait pas que la religion tue ce que nos ancêtres nous nous ont légué comme richesses, comme valeurs de vie en société, comme  valeurs culturelles. Il y a des façons de pensées, il y a encore des vieilles marmites derrière la case, elles y sont enfouies, elles recèlent beaucoup d’histoire. Donc il faudrait qu’on comprenne que la musique est une source d’inspiration. Les grands artistes, les grands paroliers ont été pour la plus part des sources inépuisables d’inspiration de grands hommes religieux. Donc, c’est très important. 

Si la culture peut rassembler des peuples, elle peut donner du respect à un peuple. Il faut qu’on respecte notre culture et que nous puissions aller à la source. Pour ça, j’en interpelle les décideurs et tous ceux qui me liront, la culture doit être l’affaire de tout le monde. Parce que c’est la culture qui décrit qui nous sommes. Donc il faut l’implication de tout le monde (…) dans le nouveau film américain « Black Panthers », vous avez entendu la voix de Baba Mal, c’est l’expression du foutah tôro, dans ce décor qu’ils ont voulu moderne, scientifique c’est l’expression de la tradition. 

Actuellement, j’ai un album sous la main. C’est un gros investissement, c’est beaucoup d’années de travail. C’est un artiste seul qui n’a pas de mécènes. Je sais qu’il y a là-bas les Thiàgui-pêche, les KPC, les Antonio et d’autres, mais ce n’est pas leur préoccupation. Ils ne pensent pas comme je suis en train de le faire. Ils sont là et attendent qu’un artiste sorte un album et que les medias parlent de lui, ses morceaux sont dansés dans les boîtes de nuit, il cartonne, et en ce moment quand ce dernier va dans leur bureau, on lui ouvre la porte, on l’écoute. C’est terre à terre. Alors que tu ne peux pas créer de la musique tout azimut comme ça et qu’en plus du finances. Après il faut faire la promotion. Celle-ci coûte plus chère que la production. Il n’y a pas de sponsors. Où sont les commerçants peulhs, malinkés, soussous…. ? Où sont-ils pour aider des individualités qui en vaillent la peine ? Donc il faut que l’Etat, les mécènes s’impliquent pour aider les artistes. L’Etat peut sponsoriser même si par moment ils n’ont pas un grand budget, mais par an ils peuvent au moins fabriquer deux talents internationaux, ils suivent leur carrière, on le pousse jusqu’au bout. 

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 112

Créé le 2 février 2019 12:15

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