Aliou Condé : « Nous mènerons l’UFDG à la victoire… »
CONAKRY-Les députés de l’UFDG vont-ils siéger à l’Assemblée Nationale malgré l’expiration de leur mandat ? La page de Keléfa Sall est-elle définitivement tournée par l’UFDG ? Aliou Condé, secrétaire général de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) s’est confié à notre rédaction.
AFRICAGUINEE.COM : L’UFDG avait ouvert une série de concertation en son sein pour se déterminer par rapport à l’avenir de ses députés à l’Assemblée Nationale dont le mandat a expiré depuis le 13 janvier dernier. Où en êtes-vous ?
ALIOU CONDE : Cette question est assez intéressante en ce sens qu’aujourd’hui c’est elle qui anime le débat au sein de notre formation politique. Le débat continue au sein de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Le système que nous avons adopté n’est pas nouveau. C’est la consultation de nos structures. A savoir : les responsables et les militants. A ce stade, ce que nous avons pu faire, c’est que nous avons fini de consulter le conseil politique, le bureau exécutif, les fédérations de Conakry. Aujourd’hui l’exercice qui est en cours, c’est les consultations au niveau des sections où les militants pourront s’exprimer à la base. Il y a les fédérations de l’intérieur aussi qui sont en consultation et les fédérations de l’étranger sont en consultation avec le Président.
La semaine dernière le vice-président Fodé Oussou était aussi à Abidjan pour s’entretenir avec une autre puissante fédération de l’UFDG d’Abidjan par rapport à cette question et tant d’autres. Donc aujourd’hui nous sommes dans cet exercice. C’est à la fin de cet exercice que nous allons nous retrouver à nouveau pour faire la collecte des différentes informations, ensuite mettre en évidence les objectifs que nous poursuivons et voir quelle est la meilleure adéquation possible pour nous. Souvent les questions que nous posons sont les suivantes : Si nous devons siéger, quels sont les avantages ? Quels en sont les inconvénients ? Si nous ne devons pas siéger, quels sont les avantages ? Quels en sont les inconvénients ? Donc c’est à la réponse de ces quatre questions et en fonction des arguments qui vont être développés et à la fonction de la tendance générale, en fonction des objectifs que le parti se fixe que nous prendrons une décision finale.
Au-delà de ces consultations internes il y a aussi des consultions avec les autres partis politiques. Que ça soit de l’opposition parlementaire ou non parlementaire et l’opposition républicaine y compris également. Cet exercice n’est pas terminé, c’est pour cette raison qu’on n’a pas donné notre position. Les débats continuent, pour nous il n’y a pas à se précipiter là-dessus. Nous devons faire en sorte qu’il y ait une harmonie entre nos militants et nous. Parce que si vous entendez députés c’est parce qu’il y a des militants.
Beaucoup de vos militants affichent leur refus catégorique de voir les députés de l’UFDG continuer à siéger à l’Assemblée Nationale alors que votre mandat a expiré. Peut-on dire par-là que Cellou maitrise ses troupes ?
C’est la preuve de la vitalité de notre parti politique où les gens s’expriment. Vous avez vu sur les réseaux sociaux, sur les émissions interactives le pour et le contre. Nous mêmes nous encourageons ces débats. Donc après la synthèse de tout ce qui a été dit nous verrons quelle est la meilleure décision pour le parti.
Nous demandons à nos militants de rester mobilisés, de faire confiance à leur direction nationale comme ils l’en ont toujours fait. Nous les mènerons sur le chemin de la victoire.
Est-ce que l’UFDG a tourné définitivement la page de Keléfa Sall à la Cour Constitutionnelle ?
Je ne sais pas. Pour nous, ce n’est pas une question d’individu, c’est une question institutionnelle. Et aujourd’hui la Cour Constitutionnelle est là. Qu’on le veuille ou qu’on ne le veuille pas, on est obligé de faire avec, nous n’avons pas le choix. Il y a eu une violence d’Etat, cette violence s’est imposée à tous les guinéens. On nous faisait le reproche que les commissaires de la CENI de l’opposition avaient prêté serment devant la Cour Constitutionnelle mais s’ils ne prêtaient pas serment devant cette Cour, c’est devant quelle Cour Constitutionnelle ils allaient prêter serment ? Cela veut dire simplement que l’UFDG ne doit pas aller à la CENI. Hors je ne pense pas que tout ce combat qu’on a mené c’est pour ne pas aller à la CENI.
Poser ce problème sous cet angle c’est de le personnaliser. Ce n’est pas par rapport à Kélefa Sall c’est par rapport à des valeurs que nous avons défendu. Nous défendons beaucoup de valeurs et nous n’obtenons pas souvent gain de cause. Par exemple nous demandons depuis belle lurette qu’il y ait la Haute Cour de justice et on n’a pas eu gain de cause, mais on fait avec.
Entretien réalisé par Oumar Bady Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 666 134 023
Créé le 31 janvier 2019 14:31Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: Interviews