Exécutions d’octobre 1971 : Des victimes interpellent l’Etat sur les charniers…

CONAKRY- Près de cinquante ans après les disparitions d’anciens dirigeants et citoyens guinéens, les familles des victimes du camp Boiro se souviennent ! Veuves, enfants et rescapés des geôles du premier régime guinéen étaient au pied du mont Kakoulima ce 20 octobre 2018 pour commémorer les douloureux évènements des exécutions sommaires du 18 Octobre 1971, a constaté Africaguinee.com.
Pour ce 47èmeanniversaire, l’Association Guinéenne des Victimes du Camp Boiro (AGVCB) a décidé de célébrer cette douloureuse date au pied du Mont Kakoulima, dans la Préfecture de Dubréka situé à 40 Km de la capitale guinéenne. Cet endroit encore ‘’témoin’’ de ces périodes pénibles garde encore les rares ‘’vestiges’’ qui ont marqué cet autre pan de l’histoire de la Guinée.
Au menu de cette journée riche en émotion, prières et recueillement étaient au rendez-vous. Maitre Aminata Barry, une des filles de Barry Diawadou, ancien Haut responsable du pays et compagnon de l’indépendance du président Sékou Touré se souvient. Lunettes noires qui cachent un visage endolori par des larmes, parle avec émotion de cette journée commémorative.
‘’ En venant ici ce matin, j’accomplis mon devoir de mémoire (…), une mémoire cabossée, brisée par un leadership des autorités qui passent et repassent et qui reproduisent le même schéma. Le pays est à l’image des tourmentes que nous vivons. C’est un devoir de mémoire mais nous sommes tristes parce que des gens ont construit sur des charniers avec cynisme parce que vous savez pour construire il faut creuser et faire des fouilles. Je suis révoltée et peinée’’, a témoigné la notaire Maitre Aminata Barry.
A son tour, le président de l’Association Guinéenne des Victimes du Camp Boiro (AGVCB), Abass Bah, ancien détenu du camp Boiro lance un appel pressant aux autorités actuelles du pays. Pour cet ancien rescapé, l’exemple du Rwanda doit servir de modèle afin de rétablir l’histoire.
‘’ Nous lançons un appel aux autorités actuelle du pays afin qu’à l’exemple du Rwanda où des maisons ont été détruites pour libérer des charniers sur lesquels plus de 15.000 corps ont été retrouvés en 2018’’ a-t-il souhaité avant de rappeler que ces lieux qui servaient de fosses communes ont été revendus à des tierces personnes pour ériger des bâtiments.
‘’ A ce jour les familles n’ont pas été informées des lieux d’inhumation des restes des leurs. Les corps des victimes ont été enfouis dans des fosses communes au pied des monts kakoulima et Gangan ainsi qu’au champ de tir du camp Soundjata Keita à Kankan’’ a expliqué le président de l’AGVCB.
Retour en images sur cette journée de commémoration plein de souvenirs.
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
Tel : (+224) 655 31 11 13
Créé le 21 octobre 2018 19:48Nous vous proposons aussi
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