Attaque à Noobe (Mamou) : les récits « glaçants » de plusieurs mères de familles…

Une mère de famille témoigne sur l'attaque du village de Noobe (Mamou)

MAMOU-Les récits pathétiques de ces  mères de familles témoignent de l’ampleur des violences atroces qu’elles ont subies dans le village de Noobé.  Des jeunes conducteurs de moto- taxi ont pris d'assaut le district de Noobe dans la sous préfecture de  Soya mardi soir. Ces jeunes qui réclamaient auprès des services de sécurité un certain Thierno Sadou qui aurait tué un des leurs pour le lyncher, ont fini par se rendre dans le village de cet accusé pour mettre le feu sur plusieurs concessions, blesser et voler certains citoyens. Ils étaient munis de fusils, de machettes et de bidons d'essences.


Les habitants du village peinent à se remettre du choc. Certains qui ont fui ne sont plus rentrés au village. Ils sont retranchés en brousse. Ils ont tout perdu : argent, habits, vivres… et vivent à la belle étoile. Les assaillants ont d’abord commencé par le marché qu’ils ont brûlé avant s’en prendre au reste. Rencontré, Néné Adama Sow l'une des victimes explique ce qui est arrivé.

“ J'étais au champ quand on m'a appelé pour me dire que nos maisons ont été brûlées, nos enfants ont été bastionnés et plusieurs objets ont été volés. À mon retour j'ai trouvé que la case de ma coépouse a été mise en cendre et la mienne on m'a dit que c'est les gens qui ont maîtrisé le feu. L'enfant qui est arrêté n'est pas mon enfant ni rien. Il est Barry et nous, nous sommes Sow. On m'avait dit, quand ils ont fini ici, ils avaient tiré une balle avant de continuer chez les voisins », a-t-elle raconté.

Pour Néné Maimouna Sow marâtre de Thierno Sadou, le jeune accusé, l'acte que leur enfant a fait est déplorable. Mais elle ne voit pas la raison qui a poussé ces jeunes de venir s'attaquer à eux et détruire leurs habitations et s’en prendre à leurs biens.

« Moi je n'étais pas là. C'est le soir que je suis venue trouver cela. Ils ont mis feu sur toutes nos concessions. Ils ont brûlés nos habits, nos nourritures et tout. Nous sommes en saison pluvieuse. Nos enfants passent la nuit comme ça à la belle étoile. Ils ne devraient pas faire cela. L'enfant a été arrêté. Donc je ne vois pas la raison qui les a poussés à faire cela. On ne sait rien dans cette affaire », a-t-elle confié presqu’en sanglot.

Malade, madame Kadiatou Sow revenait de l'hôpital quand elle a rencontré le groupe des jeunes en furie. Même étant malade, elle n'a pas été épargnée. Au contraire, dit-elle, c'est elle qui a reçu tous les coups durs. Elle a été sérieusement tabassée par ces jeunes qui pour la plus part étaient saouls.

« Moi je viens d'arriver au village ici. Je suis malade et mes enfants le sont aussi. Je revenais du centre de santé quand on s'est croisé. Ils se sont attaqués à moi. Quelqu'un a voulu me percer à l'aide de son couteau. J'ai mis ma main. Il m'a gravement blessé. Ensuite ils ont retiré mon argent et les médicaments. Ils m'ont sérieusement tabassé. C'est quand une vieille est venue qu'ils m'ont laissé et ils ont pourchassé cette vielle. Ils étaient drogués et détenaient de l'alcool », raconte-t-elle.

Abdoulaye Sow un jeune natif de Noobe dit avoir été surpris par cette descente musclée des conducteurs de moto taxi dans son village.

«  J'étais là en train de vendre à mon café ici. J'étais seul ici. Tout le monde sort le matin pour revenir le soir. Donc ce mardi à 17h, ils sont venus sur 14 motos. Ils étaient 3 ou 4 sur chaque moto. Ils ont des machettes, des couteaux, de l'essence et même un fusil. Ils ont commencé par mettre feu sur tout le marché puis ils se sont attaqués aux différentes concessions. Ils voulaient nous tuer tous mais surtout les parents de Thierno Sadou. Son père et sa mère n'ont plus été revus depuis ce jour. Ils sont certainement en brousse et avec d'autres personnes qui ont quittés le village », a témoigné ce père de famille.

Les services de sécurité se sont maintes fois rendus dans ce village depuis cette attaque. Pour rassurer et promettre aux victimes de veiller sur eux pendant ce temps et surtout de mettre main sur tous ces jeunes rebelles qui ont voulu forcément se rendre justice. Une enquête a été ouverte.

De retour de Noobe, Habib Samake

Correspondant régional d'Africaguinee.com à Mamou

Tel : (00224)623 093 998

 

Créé le 18 août 2018 11:54

Nous vous proposons aussi

TAGS

étiquettes: ,

TOTAL

ECOBANK

UNICEF

LONAGUI

LafargeHolcim

cbg_gif_300x300

CBG

UBA

smb-2

Consortium SMB-Winning

Annonces

Recommandé pour vous

Annonces

Siège de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS)