Kouroussa : A Baro, village natal d’Alpha Condé, donner la vie est un grand risque pour les femmes…
KOUROUSSA- A Baro, le village natal du Président guinéen Alpha Condé, les femmes enceintes sont exposées à des risques sanitaires énormes. Ces femmes risquent leurs vies pendant l’accouchement à cause du manque de soins de santé appropriés.
L’unique centre de santé construit par la Fondation de la Première Dame Djènè Kaba Condé pour les 18 523 habitants de Baro, est dans un état d’abandon très poussé.
C’est du moins le constat que nous avons fait à travers notre correspondant dans la région de Kankan. Le centre qui avait pour but de prendre en charge les femmes en grossesse pour leur consultation prénatale et néonatale souffre le martyr. La salle d’accouchement et le bloc opératoire n’ont ni eau, ni électricité. Sur place, nous avons constaté l’absence de patients. Les salles de consultation sont pratiquement vides. L’enceinte du centre est en partie pulvérisée tandis que l’autre est semée d’haricot. Un château d’eau usé et non fonctionnel y sont également visibles.
Le sous-préfet de Baro, Moussa Traoré, juge cette situation préoccupante. « Nous avons deux (2) problèmes majeurs ici. C’est le manque d’eau et d’électricité pour le centre de santé amélioré. Le château d’eau qui a été construit avec le centre est fissuré. Il faut un autre », a expliqué le premier responsable de Baro.
Dr Amara Diané, Directeur de l’hôpital préfectoral de Kouroussa qui est en même temps Directeur Préfectoral de la Santé par intérim évoque plusieurs manquements notamment par rapport aux cas de césarienne. « Il n’y a pas de bloc opératoire, il n’y a pas de chirurgien pour faire la césarienne en cas de besoin. Il n’y a pas non plus de table opératoire, d’autoclave, de champs opératoire, de buanderie et du matériel de stérilisation », a énuméré Dr Diané observant que lorsqu’il y a un cas de césarienne, c’est pour sauver deux vies.
« Quant une femme doit subir une césarienne, c’est pour sauver deux vies, la vie de l’enfant et celle de la mère. Si la césarienne retarde, soit c’est l’enfant qui va mourir, soit c’est sa maman, ou les deux à la fois. Ce centre de santé a pour but de limiter le maximum de complications ou de décès liés a la césarienne, mais jusqu'à ce jour le bloc opératoire n’est pas opérationnel », déplore-t-il.
Le centre de santé amélioré de Baro n’est pas la seule structure sanitaire à être confrontée à ce déficit d’équipements et de personnel médical. L’hôpital préfectoral de Kouroussa aussi fait face à un manque criard de personnel qualifié et de places pour la maternité.
« Nous avons une insuffisance de personnel qualifié. Nous avons pratiquement 3 médecins sur 12 requis. Il y a un manque à gagner de 9 médecins dont 4 pour la pédiatrie, 2 pour la maternité, 1 pour la chirurgie, 1 au service d’urgence. Notre deuxième problème, c’est le service de maternité qui est en rénovation. Ce service nous tracasse aujourd’hui, c’est là-bas qu’on hospitalise les malades, malheureusement avec la rénovation, on ne peut pas hospitaliser les malades », se désole Dr Amara Diané .
Si rien n’est fait à temps, plusieurs femmes et leurs enfants risquent de perdre leurs vies dans le village natal du Président Alpha Condé par manque d’équipements et de personnel qualifié pour leur prise en charge.
De retour de Kouroussa, Amadou Oury Souaré
Pour Africaguinee.com
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Créé le 8 août 2018 12:53Nous vous proposons aussi
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