Grève en Guinée : quand des syndicalistes se livrent à l’arnaque à Mamou…
MAMOU-Alors que la grève déclenchée il y a environs deux semaines s’enlise, à Mamou, la ville-carrefour, des syndicalistes sont accusés de se livrer à une véritable arnaque contre des chauffeurs et leurs passagers qui ne suivent pas le mot d’ordre.
Chaque jour, des centaines de véhicules sont bloqués par les syndicalistes. Cette situation agace certains chauffeurs et leurs passagers qui y voient un abus. La plus part d’entre eux que nous avons interrogés disent avoir été victime d’arnaque de la part des syndicalistes. C'est le cas de ce passager en provenance de la Côte d'Ivoire qui a été dépouillé de ses 400.000 FCFA.
"Depuis que je suis parti en aventure en Côte d'Ivoire, c'est l'argent là que j'ai eu. Je comptais revenir et construire même si c'est une chambre pour ma mère. À la rentrée de Mamou un groupe nous a arrêté. Ils ont pris mon argent. Ils ont dit qu'ils sont syndicalistes. Ce n'est pas à moi le passager qu’il devait s’en prendre mais plutôt au chauffeur", a témoigné ce passager en provenance de la Côte d’Ivoire.
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Cet autre chauffeur en provenance de Conakry que nous avons rencontré affirme avoir été victime d’arnaque. Il explique que des syndicalistes lui ont retiré 100.000 francs guinéens avant de s'en prendre aux passagers qu’il transportait.
" Je viens de Conakry. Je devrais me rendre à Dabola. À quelques kilomètres d'ici. Nous avons trouvé un barrage. Ils ont pris 100.000fg avec moi avant de nous dire que c'est à 18h qu'on pourrait quitter Mamou. Moi on ne m'a pas arrêté à Conakry ni à Coyah encore moins à Kindia. C'est à Mamou ici qu'on a trouvé cela. On m’a encore dit que je vais payer 50. 000 GNF avant de quitter à 18 heures", a-t-il fustigé.
Interrogé sur cette situation, des syndicalistes réfutent ces accusations. Ils confient cependant que la mesure tendant à bloquer les véhicules vise à soulager les transporteurs de Mamou qui sont empêchés de travailler.
" Nous sommes là pour accompagner le mot d'ordre de grève appelé par nos responsables syndicaux pour la baisse du carburant. Si nous arrêtons les véhicules de 8h jusqu'à 18h, c'est pour ne pas que nos chauffeurs se sentent marginalisés. Car la grève c'est pour tout le monde. S'ils constatent que les autres travaillent et que eux ils sont empêchés, ils vont se rebeller contre nous. On ne demande rien à quelqu'un. Si l'heure arrive on va les libérer", à confié un syndicaliste.
Depuis le début de cette grève, les taxi motos, les conducteurs de véhicules et les syndicalistes se regardent en chien de faïences à Mamou. Car certains n’approuvent pas la grève. ous les jours, plus de 100 véhicules sont arrêtés dans la ville carrefour. Cette situation risque de provoquer des affrontements si des dispositions ne sont pas prises dans les jours à venir. Car certains en ont ras-le-bol face à cette situation.
Dossier à suivre…
Habib Samake
Correspondant régional d'Africaguinee. com
A Mamou Tel: (0224)623 093 998
Créé le 12 juillet 2018 12:59
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