TPI de Mamou: « je pardonne karamoko Diogo,le violeur de ma fille, libérez-le… »
MAMOU- Le procès intenté contre Oustaz Ibrahima Diogo accusé de viol sur une fille de 12 ans à Soindè dans la sous préfecture de Porédaka, va-t-il virer au fiasco? Alors que le verdict est attendu le 25 juillet prochain au TPI de Mamou, tout porte à croire que l’on se dirige vers une parodie de justice dans ce dossier criminel à cause des considérations « sociales » qui ne tiennent cependant pas la route.
Cet enseignant en Franco Arabe qui avait violé son élève en classe de 6ème année à l'école primaire de Soindè avait accusé satan. Après avoir reconnu les faits de viol sur mineure, les parents de la victime ont fini par désister à cause disent-ils des liens sociaux.
" Karomoko Diogo est le mari de notre fille. Donc c'est notre beau. Depuis qu'il a été arrêté c'est des problèmes au village. Entre ses parents et nous, ça ne va plus. Les gens nous ont isolé donc nous on a pardonné", a dit Mariama Ciré Bah mère de la victime, devant une assistance médusée.
Mamadou Alimou Diallo père de la victime a demandé au tribunal de pardonner le bourreau de sa fille âgée seulement de 12 ans. « Je suis la victime, je suis le père de la fille. Ibrahima Diogo qui est le fils à mon frère est aussi mon beau. Donc c'est moi la victime. Je ne voudrais pas qu'on en arrive ici. C'est pas ma famille qui a porté plainte. Je n'ai pas aimé ce qui s'est passé mais quand même j'ai pardonné. À Soindè, les gens sont fâchés contre nous. C'est pour sauver l'image de Soindè, de Poredaka et de tout Mamou. J'ai pardonné. C'est ma fille, c'est mon fils et ce sont mes enfants", a t-il renchéri.
Par ailleurs, le ministre public a fait savoir à la famille que Mr Diogo n'est plus son criminel mais plutôt celui de toute la société. Donc il sera puni par la loi. " Vous, vous pouvez pardonner. Mais la loi interdit le viol. Il sera retenu dans les liens de culpabilité et il va être condamné. Il n'est plus votre criminel mais celui de toute la société", a rétorqué l'un des substituts du procureur.
Contre toute attente, le second substitut du procureur a pour un début marché sur les pas de son prédécesseur avant de s'accentuer sur le social en lieu et place de la loi. " Un enseignant ne doit pas faire ça. Il gère plusieurs enfants. Donc c'est un éducateur. Malgré l'intervention des religieux on n’a pas cédé. Les parents ont pardonné mais la loi ne va pas le faire. On a compris que c'est la même famille. Depuis que l'acte a eu lieu, ils n'ont pas la paix. Ils sont isolés à Soindè. Les gens pensent que c'est sont eux qui ont enfermé l'enseignant. Mais non ! C'est le comportement de Mr Diogo qui l’a enfermé. Vu que nous voulons la paix, la quiétude nous sommes dans l'embarras de choix. Car le père de la victime dit que son fils est en prison. Nous voudrions que les familles soient unies. Ibrahima Diogo a accepté de partir enseigner là où les autres refusent d'y aller. S'il reste ici nous allons diviser les familles. Si Soindè réclame l'enseignant nous ne pouvons pas refusé. Les enfants n'étudient pas. S'il est condamné, l'année prochaine encore les enfants ne vont pas étudier. Alors je sollicite à ce qu'il soit condamné à 6 mois d'emprisonnement ferme. Donc une circonstance atténuante. Le ministère publique ne divise pas une société ", a-t-il lancé dans sa réquisition.
Il faut rappeler que Oustaze Ibrahima Diogo est en mandat de dépôt depuis le 09 Avril 2018. L'audience qui a eu lieu ce mercredi a été renvoyée à la date du 25 juillet 2018 pour la délibération.
Habib Samake
Correspond régional d’Aafricaguinee.com à Mamou
Tel: (00224) 623 093 998
Créé le 6 juillet 2018 16:58
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