Nzérékoré: une mesure des autorités fâche de nombreux citoyens…

Le domaine visé par le déguerpissement à Nzérékoré

NZEREKORE-Une mesure des autorités préfectorales de Nzérékoré, principale agglomération de la Guinée forestière fâche de nombreux citoyens. Ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer. Et pour cause :


Une vaste opération de déguerpissement a été enclenchée par les autorités locales de Nzérékoré. Toutes les familles qui occupaient depuis des années la Tripano, localité située en face de la direction régionale de la santé au quartier Mohomou, sont tenues obliger de quitter les lieux d’ici le 19 juin prochain. Depuis l’annonce de cette décision, nombreuses sont ces familles qui ne dorment plus la paix au cœur.

Plusieurs occupants des lieux reconnaissent effectivement que ce domaine appartient à l’Etat mais se lamentent de cette décision, qui est difficile selon eux, à appliquer en ce début de la saison pluvieuse. Certains même se disent avoir déjà fourni beaucoup d’effort pour y construire des logements. Une dame rencontrée sur les lieux accuse la Directrice Préfectorale de la Santé d’être derrière cette affaire.

 ‘’Nous sommes là il y a de cela 33 ans. On vivait avec mon beau qui servait à la pharmacie ici. Juste après sa mort, la DPS est venue il y a juste une semaine pour nous demander de quitter la maison. Les gens lui ont dit, les enfants n’ont même pas fini de pleurer leur papa tu viens demander la maison ce n’est pas normal. Elle a laissé tomber l’affaire. Au temps du préfet Mbop, elle est allée le voir pour lui dire de déguerpir les occupants qu’elle voulait construire son logement. Le préfet à l’époque lui a demandé d’abandonner cette affaire qu’on pourrait la donner une autre place où elle pouvait construire son logement mais elle n’a pas accepté. Après Mbop, la femme est allée rencontrer l’actuel préfet qui a ordonné le déguerpissement’’, nous explique cette femme très inquiète.

Madame Camara demande à l’Etat d’avoir pitié de ces pauvres familles qui vivent là depuis des années et qui n’ont pas de moyens pour se faire reloger aujourd’hui. « Nous sommes allés voir le préfet avant-hier. Nous lui avons dit que nous sommes des femmes. Nous n’avons pas où partir avec nos enfants mais impossible. Je lance un appel à l’Etat d’avoir pitié de nous. Les moyens ne sont pas là et depuis longtemps ces familles sont là. Elle ne savent pas où aller », s’alarme-t-elle.

Il y a une vieille à coté qui est paralysée  depuis l’annonce de cette décision, souligne-t-elle, précisant que dernière ne fait que pleurer. « Elle se demande où aller. Nombreuses sont des veilles personnes qui sont là dans cette situation’’, s’indigne une autre dame.

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Le préfet de Nzérékoré que nous avons interrogé a avoué que c’est un domaine qui appartient à l’Etat depuis des années. Ceux qui occupent les lieux et qui doivent quitter.

‘’ L’administration est une continuité. Ce problème-là est survenu au temps de mon prédécesseur. Il n’a pas pu le résoudre parce qu’il n’a pas eu le temps il a été affecté à Boké. C’est la DPS qui m’a écrit pour me dire que le Projet d’Appui à la Santé (PASA) veut construire des bâtiments pour le service de la santé. Mais il se trouve que ce service-là a un domaine ici qu’on appelle communément ‘’Tripano’’. Ce sont les agents de la santé qui étaient logés là-bas. Des bâtiments étaient construits depuis le temps colonial. Et ces bâtiments-là étaient habités par ces travailleurs de la santé. Il y a n’en qui sont resté là-bas jusqu’à leur mort. Il y a n’en qui sont resté jusqu’à leur mise à la retraite. Les familles, les épouses et les enfants qu’ils ont laissés derrière eux, ont fait des décennies dans ces bâtiments-là. Eux ils pensent maintenant que c’est une propriété à eux parce que leurs papas les ont laissés là-bas’’, explique Eladj Sory Sanoh préfet de Nzérékoré.

 Et de poursuivre : «  Maintenant quand le financement a été acquis, madame la DPS est venue me voir elle m’a posé le problème. Les familles qui logent là-bas en rapport avec le directeur du patrimoine bâti-public, on a fait un premier entretien, au cours duquel il a été avéré qu’ils habitent des bâtiments dont ils ne sont pas propriétaires. En plus de ça, eux-mêmes ils ont construit des petits bâtiments sans l’autorisation de l’administration qui est en charge de la gestion de ce domaine-là.  Au cours de nos débats, j’ai aperçus qu’ils ne voulaient pas quitter là-bas et s’ils ne quittent pas, c’est Nzérékoré qui va perdre et moi en tant qu’autorité, je n’accepterai pas que Nzérékoré perde. Donc j’ai dit au Directeur du patrimoine bâti-public de faire un préavi de trois mois. Et que au-delà de ces trois mois, ils doivent quitter et la date limite c’est le 19 Juin », explique Mr Sanoh.

Pour sa part la Directrice Préfectorale de la Santé qui est accusée par certains citoyens d’être derrière cette  affaire de déguerpissement dit simplement que c’est un domaine de l’Etat. « Ils n’ont qu’à dire ce qu’ils veulent dire. Ce qui reste claire, c’est un domaine de l’Etat », a répondu Docteur Sokpo Théoro.

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinée.com

A Nzérékoré

Tél. (00224) 628 80 17 43

 

Créé le 23 mai 2018 10:37

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