Lette ouverte au Président Alpha Condé : Le Président de la NGC secoue le palais
Monsieur le président de la République,
Au regard de la situation désespérée qui prévaut en ce moment dans notre pays et dont vous êtes le tout premier responsable, du fait de votre démission coupable devant les charges qui sont les vôtres en termes de gouvernance et de prises de décisions et pour éviter à la Guinée une descente aux enfers, je me sens interpelé par ma conscience de citoyen et mon devoir de Leader politique révolté par les crises récurrentes et obligé de vous rappeler au respect du serment que vous avez prêté devant le peuple de Guinée.
Monsieur le Président Alpha Condé,
Le serment est une chose, son respect en est une autre plus sacrée, malheureusement, votre règne n’aura été qu’une occasion ratée pour les guinéens qui sont, aujourd’hui, divisés et dressés les uns contre les autres, défendant moins les intérêts de la Nation que ceux des hommes qui contribuent à ériger des clivages sociaux, dangereux pour l’Unité nationale dont vous auriez dû être le garant.
Monsieur le Président,
Depuis huit ans, la Guinée marche à reculons, contrairement à ce que vos disciples scandent à toutes les tribunes. ‘’Le progrès en marche’’ voilà le fameux slogan distillé qui reste d’autant paradoxal que le progrès auquel s’attendaient les Guinéens c’était la prise en compte de leurs aspirations communes qui passe par la destruction du mur de la différence, de la division et du relent suffocant de l’ethnocentrisme entretenu par vos soins, dans l’espoir de disperser, pour mieux régner. Régner sans rien apporter de positif, même pas l’ABC du développement, c’est-à-dire l’eau potable, l’électricité, les routes, la sécurité … La Guinée dans sa pluralité harmonieuse est, aujourd’hui, la Guinée du tribalisme, du communautarisme, de la haine. C’est là que l’échec de votre politique prend sa source.
Leader politique, le plus métissé de la Guinée, affranchi de l’influence négative des ethnies et des groupes de pressions absurdes, je dénonce cette politique qui vise à détruire les relations de bonne cohabitation entre toutes les communautés humaines de Guinée.
Monsieur le Président,
Vous avez fragilisé les liens de mariages, de fraternité, d’amitié entre les Guinéens, parce que c’est bien vous, dans votre tout premier discours, après votre élection controversée en 2010, qui avez attaqué les commerçants d’une ethnie que vous avez dénoncée comme étant à l’origine de tous les maux. Aujourd’hui, quand des crimes sont commis, notamment avec l’incendie (prémédité) du marché de Madina, il est difficile de comprendre vos larmes et votre compassion. Parce que vous en aviez donné le ton.
Monsieur le Président,
Nous sommes à ce jour à 99 morts signalés, et la responsabilité de l’Etat à travers les forces de l’ordre est fortement mise en cause et son extrême passivité est désormais tangible. Toutes choses qui aggravent le repli identitaire et met en lambeaux le tissu social. En tant que chef de l’Etat, garant de la Constitution, il vous revient à vous et à vous seul, de mettre fin, sans délai, à ces crimes et à cette pagaille généralisée, car c’est le vivre ensemble dans notre pays qui est désormais fortement menacé.
A cette allure, si vous ne faites rien pour décrisper le climat, prôner la cohésion sociale et garantir la paix et l’unité nationale, nous serons dans l’obligation (comme vous l’aviez fait du temps du Général Lansana Conté), d’exiger à l’armée de prendre toutes ses responsabilités pour éviter à la Guinée de sombrer. Certains de nos amis communs (Français et Burkinabès notamment) sont eux aussi, de cet avis. Le monde entier vous observe et il serait difficile de se dérober, quand la vérité frappe à la porte.
Vive la République et vive la Guinée dans la paix et dans l’unité.
Bien cordialement,
BAH Thierno Mamadou
Ancien journaliste, Président de la N G C
-Nouvelle Génération pour le Changement-
Créé le 22 mars 2018 10:49Nous vous proposons aussi
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