Guinée : Aboubacar Soumah face à l’histoire…
CONAKRY- Plus de deux semaines après le début de la grève de la fraction dissidente du syndicat des enseignants, aucune négociation formelle n’a pour l’instant été entamée entre le Gouvernement et le camp d’Aboubacar Soumah. Ce dernier, avec le temps qui passe, fait monter les enchères. Il dicte ses lois et impose ses principes. Aboubacar Soumah choisit lui même ses interlocuteurs. Le Gouvernement, quasiment dos au mur, a une marge très réduite.
Le Médiateur de la République, Mohamed Said Fofana, au lendemain de sa nomination, avait rencontré Aboubacar Soumah et ses camarades. La rencontre n’a eu quasiment aucun effet sur la position de ceux qui ont appelé à la grève. Ils entendent poursuivre leur mouvement jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications. L’appel du Premier Ministre Mamady Youla est resté sans suite. La rencontre tant attendue entre le syndicaliste Soumah et l’Inspecteur Général du Travail n’aura finalement pas lieu. Celui qui se réclame comme étant le secrétaire général du syndicat libre des enseignants chercheurs de Guinée avait posé une condition : « Qu’on s’adresse à lui en tant que Secrétaire Général du SLECG ».
La grève des enseignants continue de paralyser le pays. Pendant ce temps, Aboubacar Soumah et ses camarades jouent la montre. Ils semblent être prêts à « tout ». Même à une année blanche.
Pourtant, le fondement même du syndicalisme est la négociation. L’acception du compromis. Il est évident que le Gouvernement s’est rendu coupable de certains manquements. Cependant, ceci ne saurait expliquer une telle radicalisation des syndicats qui refusent pour l’instant à venir autour de la table du dialogue.
Pourtant, Gandi disait que : « La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents ».
Aboubacar Soumah et ses camarades doivent regarder dans le rétroviseur. En 2006 et 2017, lorsque les leaders syndicaux d’alors ont appelé à une grève générale qui avait paralysé tout le pays, les populations ont suivi le mouvement jusqu’à un certain niveau. A un moment, chacun voulait le compromis entre les syndicats et le pouvoir de feu Lansana Conté. Quelque soit le compromis. Le plus important aux yeux des citoyens, étaient que le pays renoue avec la paix et la quiétude.
Il est temps, grand temps pour Aboubacar Soumah d’accepter la main tendue par le pouvoir en place. Alpha Condé a déjà fait le premier pas. Il a mandaté son Ministre Conseiller personnel Tibou Kamara de rencontrer et d’écouter les syndicalistes. A Aboubacar Soumah et ses compagnons d’en faire autant, en privilégiant l’intérêt supérieur de la Nation.
Le citoyen !
Créé le 26 février 2018 16:16Nous vous proposons aussi
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