Forêt classée de Ziama : un patrimoine mondial menacé…
NZEREKORE-La forêt classée de Ziama située dans la préfecture de Macenta est une réserve de la biosphère de 117.200 hectares tandis que celle de Diécké est une réserve de 58.670 hectares avec sa couverture ombrophiles. Ces forêts renferment beaucoup de potentialités. Le massif de Ziama regorgerait à lui seul plus de 1.300 espèces végétales, 547 espèces animales, dont 22 espèces protégées. Elles sont toutes menacées de nos jours. Et pour cause : une convention signée entre la société COUJY Corporation et l’Etat guinéen autorise la « forêt-forte » spécialisée dans la fabrication des contreplaqués d’exploiter ces deux forêts calssées. Chose qui suscite beaucoup de réactions dans la région.
La nouvelle fait rage dans la région forestière particulièrement à Nzérékoré la plus grande agglomération au sud du pays. Des voix s’élèvent pour manifester leur inquiétude face à cette décision.
C’est le cas des Kpélè, l’une des ethnies majoritaires à Nzérékoré. Dans un entretien qu’il a accordé à notre reporter basé dans la région, l’union Kpèlè par la voix de son président, n’apprécie pas cet accord. Il craint les inconvénients de cette exploitation sur le climat de la région mais aussi sur la future génération.
« Ce n’est pas avantageux pour nous. Il y’a beaucoup d’inconvénients et ces inconvénients, il ne faudrait pas que ça nous arrive. Si nous étions consultés à la base, ça n’allait pas être comme ça. Aujourd’hui nous constatons les réchauffements climatiques pourtant avant ce n’était pas le cas. Nous parlons de la forêt mais aujourd’hui ce n’est plus la forêt. Depuis que cette société (la forêt-forte, ndlr) est là, avec cette coupe abusive de bois, la forêt qui existait entre nous et la Côte d’ Ivoire, tout cela est détruit. Il n’y a pas de reboisement. Cela est en train de causer des impacts négatifs à la forêt. Nous ne sentons plus la forêt mais c’est plutôt la vraie chaleur que nous sommes en train de sentir. C’est pour dire que cette exploitation n’est pas du tout bonne pour nous forestiers puisque nous sommes en train de sentir les inconvénients », prévient Monsieur Kolié Pépé Aimé, président de l’Union Kpèlè et président du cadre de concertation.
Le Gouvernement a donné le quitus à la société Forêt-forte d’exploiter les deux forêts classées de Ziama et Dieké pour dit-on sauver des emplois. Mais les populations locales reprouvent cette décision et demandent au gouvernement de revoir sa copie puisque les conséquences liées à l’exploitation de ces forêts seront désastreuses.
‘’Nous sommes en train de présenter la plaidoirie au près des gouvernants pour qu’ils nous aident à revenir sur la décision qui a été prise. Parce que cela va dans l’intérêt de nous autres de la forêt. Le gouvernement étant le père de la nation, quand nous constatons des choses néfastes c’est vers eux nos cris s’élèvent. Si les délégations qui venaient sur le terrain nous consultaient à la base, on allait leur demander de dire au chef de l’Etat afin qu’il puisse nous aider à mettre terme à cette coupure de bois. Nous ne nous arrêtons pas seulement à la forêt forte mais même les coupe abusive clandestines de bois, nous demandons au gouvernement de prendre toutes les dispositions possibles pour les freiner. Dans le temps passé, il y’avait plusieurs forêts classée qui étaient protégées par les gardes forestiers. Ce qui faisait que les citoyens n’y pénétraient pas à volonté. Si donc les choses vont comme ça, je crois il n’y’aura pas de problème puisque le pays est gouverné. C’est ce que nous demandons à l’Etat’’, a indiqué M. Kolié signalant que l’avenir des jeunes de la localité n’est pas collé à l’exploitation de ces forêt.
«Ce n’est pas seulement la forêt-là qui peut faire de l’emploi aux jeunes. Ce que nous voulons faire comprendre aux jeunes est que c’est leur avantage quand nous protestons contre la coupe de bois. Puisque quand ces forêts seront détruites, ça aura assez d’impacts sur la future génération. Il faut plutôt plaider l’Etat à nous renvoyer des sociétés minières pour l’emploi des jeunes », défend Monsieur Kolié.
De nos jours, tous les citoyens à tous les niveaux, enfants, jeunes et vieillards au sud du pays s’alarment contre l’exploitation de ces deux forêts "Ziama et Diécké", aux dires de notre interlocuteur.
Nous y reviendrons
SAKOUVOGUI Paul Foromo
Correspondant régional d’Africaguinée.com
A Nzérékoré
Tél: (00224) 624 80 17 43
Créé le 30 janvier 2018 12:36Nous vous proposons aussi
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