Elhadj Siné Camara, candidat du PUP à Matoto : « j’ai 100% de chance de gagner… »
CONAKRY- Elhadj Siné Camara, tête de liste du Parti de l’Unité et du Progrès (PUP) dans la commune de Matoto affiche un optimisme serein quant à ses chances d’être le prochain maire de cette circonscription. Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder à notre rédaction, ce cadre du département de l’enseignement technique et de la formation professionnelle dévoile son programme de société pour les populations de Matoto. Elhadj Siné Camara lève également un coin du voile sur son parcours politique.
AFRICAGUINEE.COM : Elhadj Siné Camara, vous dirigez la liste du PUP (parti de l’unité et du progrès) à Matoto pour les élections communales. Parlez-vous d’abord de votre parcours ?
ELHADJ SINE CAMARA : Depuis au temps de Sékou Touré je suis dans la politique. J'ai commencé par le mouvement syndical. On disait à l’époque CAT (Comité d’Arrondissement des Travailleurs), j'étais secrétaire administratif ce comité syndical à Benty. De là je suis venu au comité directeur politique de Benty. De Benty je suis venu à Kakossa j'ai été secrétaire à l'organisation du comité directeur d'alors. De là-bas je suis rentré à Forecariah-centre. J'ai été élevé là, secrétaire à la commercialisation du bureau fédéral de Forecariah. Pour qui connaît Forecariah à l'époque, il n'était pas donné à quiconque de venir dans ce bureau fédéral si tu n'étais pas natif de Forecariah. J'ai été le seul étranger à appartenir ce bureau fédéral en 1982. A la mort du Président Sékou en 1984, je suis rentré à Conakry.
En 1984 suite à un test organisé par Mamouna Bangoura pour les gestionnaires du personnel, j'ai été recruté au CMRN (comité militaire de redressement national) comme gestionnaire du personnel. Du CMRN au CTRN (comité transitoire de redressement national) là encore j'étais chef du personnel en même temps chef de la division administrative. Après le Commuté Transitoire de Redressement Nationale, c'était l'avènement maintenant de l'Assemblée. Je fus maintenu à l'Assemblée chef de de la division administrative de l'Assemblée Nationale en même temps gestionnaire du personnel. De l'Assemblée j'ai été affecté au ministère de la fonction publique et de là j’ai été affecté aujourd'hui au ministère de l'engagement technique et de la formation professionnelle, là où je suis haut cadre. J'exerce les fonctions de gestionnaire de haut cadre à ce niveau.
Vous sollicitez les suffrages des électeurs de la commune de Matoto qui est l'une des plus grandes du pays pour être maire. Qu'est-ce que vous leur proposé ?
Ce que je leur propose, c'est ce que je pourrais faire pour eux. J'insiste sur cet aspect de la chose. Vous pouvez me demander aujourd'hui je peux leur proposé monts et merveilles, mais ce n’est pas dans mon genre. J'ai un programme, le programme est bien ficelé et il est réalisable. C'est ce que je dirais à la jeunesse, aux femmes, aux citoyens de Matoto en général. Matoto me connaît pour avoir exercé les mêmes fonctions dans la commune. En 2005 j'étais déjà au conseil de Matoto. Le bureau qui était là en 2005 c'est moi qui l'ai monté et amené. A l'époque c'était Chérif le Maire de Matoto. L'équipe Chérif c'est moi, c'est mon produit. Donc Matoto me connait suffisamment, ils savent que je ne mens pas, ils savent que je ne peux pas leur proposer la lune ou le soleil. Le peu que je leur proposerai ça serait réalisé.
Quels sont les grands axes de votre programme pour Matoto ?
Ce programme est réalisable. Les grands axes de ce programme sont bâtis sur cinq (5) points. Premièrement, je travaillerais aux populations de Matoto un environnement sain pour les habitants de la commune. Je leur propose ça. Le développement du civisme. Je ferai de notre commune une source d'inspiration pour les autres communes. Je réinstaurerais et je vulgariserai la loi Fria qui a été oublié. Nous courons aujourd'hui partout, on dit bon on va en France, en Allemagne il faut d’abord assainir chez nous, il faut reboiser chez nous. On va à la recherche de l'argent chez les blancs. C'est vrai, mais dans ce cadre nous ferons d’abord ce que nous nous pouvons ici. La loi Fria dit quand toi tu veux te marier, plante un arbre, ta femme veut se marier elle plante aussi un arbre. Deux arbres, pour un mariage, si ces arbres-là sont maintenus, déjà ça fait quelque chose pour l'environnement. Ça, je vais instaurer la loi Fria.
Ensuite, les maisons de l'emploi, ce qui nous a fait mal, la plus grande commune de la Guinée qui est Matoto, n'a pas de maison d'emploi pour les jeunes. Regardez dans les autres communes, Ratoma en a 3, Dixinn en a, il y a les Blue-zones dans les autres communes. Matoto n'en a pas. Donc je m'efforcerai avec le gouvernement, ce n’est pas moi qui vais bâtir ou construire, mais je dirai au gouvernement voici la plus grande commune, vous avez donné aux autres communes pourquoi pas à Matoto ? Par cette manière, je crois que le gouvernement va accéder à nos doléances pour bâtir là aussi des maisons de l'emploi. Ensuite nous allons faire un développement de partenariat national et international. Nous irons à la recherche des alliances pour qu’en symbiose nous obtenions d'eux ce qui est essentiel à faire pour les citoyens et nous aussi nous allons en compensation leur donné ce qu’il y a lieu de leur donner qu'ils n'ont pas. Donc ça c'est le partenariat.
Nous ferons en sorte que la sécurité aussi soit renforcée par la vigilance des jeunes eux-mêmes. Il faut que les jeunes soient sensibilisés sur le civisme. Que tous comprennent la nécessité de sécuriser leur commune. Là, je suis prêt à le faire. Et nous ferons en sorte qu'il y ait des toilettes publiques pour Matoto. C'est ça mon ambition pour Matoto.
Vous parlez de coopération si vous êtes élus. Pensez-vous avoir suffisamment de contacts pour nouer ces partenariats ?
J’ai aidé non pas Matoto seulement, j’ai aidé aussi ma préfecture de Siguiri. J’ai des rapports solides à l’extérieur. Quand il y a eu Ebola, les lits qui étaient à l’hôpital central de Siguiri ont été utilisés à des fins de traitement. Ces lits ne pouvaient plus être réutilisés. Avec mes partenaires de l’Allemagne, j’ai fait venir 1800 blouses que j’ai distribué aux médecins et infirmiers de Siguiri. J’ai amené 28 matelas que j’ai donné à l’hôpital central de Siguiri. Mon village est équipé, nous y avons construit un centre de santé, on peut faire des opérations sur place. Avec les mêmes amis de l’extérieur, j’ai donné cinq forages à mon village, il y a des lampadaires. Avec la collaboration de nos amis toujours de l’extérieur, tel que AMA (agence musulmane d’Afrique), nous avons fait des mosquées. C’est vous dire que j’ai des relations solides qui pourront m’aider à développer Matoto.
En matière de Santé, quand tu viens à Matoto, il n’y a pas un hôpital digne de nom. Tu es blessé à Lansanaya, il faut venir à Donka, tu es blessé à Dapompa, il faut être transporté à Donka, avant qu’on y arrive beaucoup meurent en cours de route. Ce sont des petits dortoirs qui sont aménagés çà-et-là, un ou deux infirmiers sont là, ils injectent du n’importe quoi. Cela va cesser quand nous serons au pouvoir à Matoto. Nous allons équiper des coins qui seront dignes de recevoir des malades. J’ai ces relations.
Quelles sont vos stratégies pour faire adhérer les citoyens de Matoto à votre programme ?
Les élections progressent, j'ai dit au départ attention nous nous n'allons pas mentir aux jeunes. Les gens viennent et vous disent emploi jeune on va vous employer. Mais comment ? Personne n'est à même de dire comment il va employer ces jeunes. N'importe quel candidat qui se présente à vous il dit qu’il va vous employer, demandez-lui comment il va le faire ?
En ce qui nous concerne, si nous prenons par quartier 10 jeunes, on dit vous les jeunes vous avez des ordinateurs, vous connaissez l'informatique, organisez-vous maintenant. Les payements des vignettes, d'eau, d’électricité vous vous chargez de ça. Les jeunes font le recouvrement, chaque citoyen va faire son versement de factures à ce petit bureau qui contient 10 jeunes. Ces jeunes-là avec les mêmes systèmes qu’Orange par exemple a utilisé pour le cas des vignettes cette année, vont transférer ces fonds à l'Etat. Ce qui a été retourné à Orange par l’Etat, sera retourné aux jeunes. Au lieu de donner jusqu'à 20 milliards à Orange, c'est 20 milliards là restent au niveau des jeunes. Ils s'auto-payent entre eux. Ils n'auront pas à l'idée de dire attention moi je vais partir ou il faut que soit installé à la fonction publique. Le premier avantage de programme, les familles n'auront pas à se déplacer. Le deuxième avantage ils vont contrôler, il n'y aura pas de surfacturation sur les citoyens. Le troisième avantage, la population sera habituée à ses jeunes, ils seront sur place et le payement se fera régulièrement. Quatrième avantage c'est l'Etat qui bénéficie parce l'Etat aura régulièrement son fonds. Voilà une manière d'd'occuper les jeunes.
Aujourd’hui, si vous prenez sur les 16 ports de pêches à Conakry, 7 se trouvent à Matoto. Mais aucun travail digne de ce nom n'a été fait dans les ports de Matoto. Nous ne venons pas lutter contre le Gouvernement, nous viendrons auprès de celui-ci pour le convaincre de travailler aussi dans notre commune. Les femmes, la propreté de Conakry ce sont les femmes de Matoto. Mais elles sont utilisées. Quand il y a une réception, on leur distribue des sobis pour venir acclamer. Ça s’arrête là. Nous quand on sera à la tête de la commune, on va organiser ces femmes en groupement. Certaines feront la saponification, d’autres le séchage, le fumage, la coiffure, la teinture. Pour les encourager, la commune va s’organiser pour qu’elle achète ces produits. Elles auront un revenu que ne soit pas seulement le balayage des rues. Nous y veillerons. Ces axes nous préoccupent. Ils sont réalisables en matière de programme. Cela est concret. On ne va mentir.
Quelles sont les chances que vous avez pour gagner la commune de Matoto ?
Je dirais que j’ai 100% de chance de gagner. Je vais gagner, je vous le dis franchement. Je suis populaire, j'ai été membre du conseil de Matoto tout le monde me reconnais. Ils se disent lui il ne ment pas. Quand il dit il fait. J'ai cette chance. Mon comportement social compte beaucoup aussi. Vous partez dans mon quartier tous ceux qui sont là jeunes, adultes, m'appellent baba (papa). Donc il y a ce respect. Je suis connu socialement, politiquement. Donc réellement nous avons 100% de chance de passer. La jeunesse nous admire nous adore.
Un dernier message…
Je dirai qu’il faudrait qu'on fasse de la vraie politique en Guinée. Mais vraie politique c'est quoi ? Pas de peuls soussous, malinkés ou forestiers. Le guinéen c'est ce qu'il faut voir. Pas de racisme ethnocentrisme on se sépare pour le bonheur des guinéens. Il faut qu'on fasse cette élection dans la plus grande transparence ça y va dans l'intérêt des guinéens et surtout pour la crédibilité de cette CENI qui est en place. C'est mon souhait.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 24 janvier 2018 16:02Nous vous proposons aussi
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