Aéroport de Labé : les avions cèdent la place au sexe, l’alcool et la drogue (reportage)
LABE- L’aéroport de Labé situé au quartier Tata dans commune urbaine de Labé attire la convoitise des marchands de sexes. En lieu et place des avions, c’est plutôt le commerce de plaisir, la drogue, l’alcool à flot qui fleurit.
Cet endroit est devenu un lieu de rendez-vous sulfureux par excellence pour de nombreux nostalgiques du plus vieux métier au monde. Ils sont visibles à la tombée de la nuit. Les personnes qui prennent d’assaut l’aéroport de Labé ne sont pas des passagers, ni des personnes venues attendre des hôtes venus par vol.
Mais ceux qui s’y rendent sont partagés entre manger un morceau dans une gargote, boire de l’alcool, se donner des rendez-vous, profiter de l’air libre, prise de vue avec des selfies qui se termine par une partie de jambe en l’air. La piste d’atterrissage non clôturée est devenue un lieu de débauche par excellence. C’est fréquent que des militaires de la base aérienne de Labé surprennent et arrêtent des amants en plein ébats sexuel soit dans des véhicules, d’autres à la belle étoile à la tombée de la nuit.
Des personnes de tout âge, de tout poil et de toute catégorie professionnelle ; cadres de l’administration, secteur privé, élèves, étudiants et autres se retrouvent à cet endroit dans les après-midis.
Une partie du bâtiment de l’aéroport abrite un maquis qui appartiendrait à une autorité militaire nous dit-on, à la véranda des consommateurs sont assis ça et là en face une gargote en guise de restaurant.
Nous sommes en plein week-end samedi 9 Décembre 2017 en début de soirée aux environs 19heures. Dans la partie qui sert de cour aux bureaux de l’aéroport, trois cadres de l’administration sont sous le petit immeuble qui abrite la tour de contrôle de l’aéroport entrain de consommer tranquillement de l’alcool. Dans les autres coins des jeunes et des femmes papotent autour des tables décorées à l’aide d’une publicité d’alcool.
A la sortie nous croisons Fatimatou Bah, jeune fille âgée d’environs 23 ans venue prendre de l’air et partager un moment de joie avec ses amis selon ses propres termes et non pour faire la débauche comme certains le prétendent. La jeune fille explique.
« Je suis venue pour une retrouvaille d’amis passer un moment de joie faute d’autres lieux de distraction. Vous me demandez si je n’ai pas honte de fréquenter cet endroit, là ça dépend de ce que vous venez faire. Pour moi juste prendre un jus manger des poissons et me retirer, par contre d’autres viennent consommer l’alcool avant de se retrouver sur la piste pour autres choses. Mes amis et moi n’appartenons pas à cette catégorie de personnes, pour preuve nous ne restons pas ici jusque tard la nuit, c’est à 20heures que nous quittons, pour laisser la place aux noctambules », dit-elle éclatant de rires.
Gérants de bar et tenancières de restaurants se montrent très occupés pour ne pas répondre à certaines questions. Un habitué du coin a confié hors micro que ce n’est pas un lieu d’éducation, pour lui. Chaque citoyen qui y arrive trouve son compte : manger et repartir, boire ou prendre de l’air. Et d’ajouter que l’aéroport fait face à toutes les mauvaises étiquettes mais au fond il n’en est rien parce que il n’y a pas d’hôtel ni de motels. Pour lui le véritable problème se passe à la piste d’atterrissage mais à l’endroit où les gens s’assoient.
Une dame venue apprendre à conduire dans une auto école à l’esplanade de l’aéroport dit être surprise de voir un tel mouvement à l’aéroport qu’elle ignorait auparavant : « depuis ma naissance je suis à Labé ici, à notre jeune âge ; ici s’appelait la villa, c’était une bonne réputation ces lieux . Aujourd’hui entre 16h et 19heures vous voyez le monde de tout âge qui débarque par ici, c’est comme si c’était un concert ou une soirée, ce qui est plus marrant c’est les enfants mineurs qui y viennent, avec cette allure ils apprendront tout ici. Un maquis par-là, des véhicules garés partout avec des jeunes garçons et filles ; un ou une mineure qui voit ça va penser que c’est normal. Si Cela n’est pas maitriser, quoiqu’il arrive nous ratons l’éducation de nos enfants » s’inquiète Mme Kadiatou Sow.
Aux abords de la piste d’atterrissage qui fait une longueur de 3kilo 100 mètres il fut un temps l’on y trouvait des préservatifs usés ; mais les militaires de la base aérienne en accord avec le commandant de l’aéroport ont interdit au stationnement des engins sur cette partie de l’aéroport et partir de 19heures tout accès est interdit .Désormais des agents sont visibles sur le point d’accès qui vous permettent de traverser mais sans arrêt de peur.
« Maintenant les choses ont diminué ici à la piste pour ne pas dire que c’est totalement fini ; sinon nous avons trouvé plusieurs couple en pleins ébats sexuels sur la piste ; nous avons arrêté certains qui ont pris des engagements de ne plus revenir. ils garent leurs motos pour se livrer à tout, d’autres le font dans leurs voitures. Beaucoup ont été trouvés dans ces postures ; le plus souvent nous les amenons à la base, ils s’engagent à ne plus revenir. Avant vous voyez des engins garés partout, maintenant nous avons tout bloqué vous ne voyez plus de véhicules ou de motos sur la partie du tarmac de l’aéroport. On a même surpris des gens sous les hangars. C’est à la rentrée de la piste que nous avons bloqué, ce n’est pas clôturé mais on fait avec nos moyens de bord. Nos agents continuent de faire la patrouille sur la piste la nuit. Et des communiqués ont été diffusés dans les radios pour interdire aux gens de venir ici » a expliqué Capitaine Mamadou Bailo Baldé, commandant adjoint de la base aérienne de Labé qui indique que la situation est presque maitrisée sur la partie de l’aéroport qui relève de leur compétence qui est la piste.
Un autre agent a confié que des hommes mariés, ou d’autres figures bien connues ont fait comme des journalistes l’objet d’appréhension à la piste mais qui sont relâchés par la suite après l’engagement de ne plus revenir. Certains aussi demandent d’aller aux toilettes, une fois dehors prennent la fuite pour rentrer
Au-delà de l’aéroport de Labé, le palais de la Kolima situé au centre urbain autrefois miroir de Labé ou des grands chefs d’Etat étrangers ont esquissé des pas de danse sous la révolution en compagnie d’Ahmed Sékou Touré est abandonné. Désormais des ivrognes, des vendeurs et consommateurs de drogue ont élus domiciles s’attaquant parfois aux passants. Ces travers sont dénoncés en longueur de journée mais aucun agissement dans le sens d’y remédier de la part des différentes autorités de Labé.
Un reportage réalisé à Labé par Alpha Ousmane Bah
Correspondant régional d’Africaguinee.com
Tel : (00224) 664 93 45 45
Créé le 11 décembre 2017 08:56Nous vous proposons aussi
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