Cellou Dalein : « Il faut qu’on se mobilise contre Alpha Condé… »

Cellou Dalein Diallo, leader de l'UFDG

CONAKRY- Face à ce qu’il a qualifié de volonté manifeste du Président Alpha Condé de confisquer le pouvoir, le Chef de file de l’opposition guinéenne appelle à la mobilisation. Cellou Dalein Diallo a lancé un appel aux acteurs de la société civile et à ses pairs de l’opposition. Pour le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée, c’est le bon moment de barrer la route à Alpha Condé. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : Le Président Alpha Condé a menacé de fermer toute radio qui diffuserait un communiqué du syndicaliste Aboubacar Soumah. Votre réaction ?

CELLOU DALEIN DIALLO : On l’a dit, Alpha n’est pas démocrate, instaurer l’Etat de droit ne le tient pas à cœur, il ne se préoccupe pas de respecter la constitution encore moins les lois de la République. Son entreprise c’est de neutraliser l’opposition et la société civile, et à museler la presse. Il dit que si vous diffusez un communiqué relevant d’un organisme de la société civile notamment le syndicat, il va fermer la radio, ça c’est contraire à la loi, c’est contraire aux textes et à la loi fondamentale. Comme il (Alpha Condé NDLR) a refusé de mettre en place la haute cour de justice qui est la seule institution habilitée à entendre le président de la République et les ministres pour violation de la loi, naturellement il crée les conditions de son impunité. Mais je pense que ça ne va pas continuer parce qu’un jour ou l’autre le peuple se lèvera et exigera le respect de sa constitution ou demandera le départ d’Alpha Condé.

Dans un enregistrement sonore dont copie a été transmise à notre rédaction, le Ministre de l’éducation Ibrahima Kalil Konaté accuse l’opposition de financer les syndicalistes. Que répondez-vous ?

Lorsque vous avez un Etat qui n’est pas à la hauteur de ses responsabilités, un ministre qui joue à ce jeu en appelant un membre du syndicat pour lui dire « écoute toi on est de la même ethnie, tu n’as rien à faire avec les autres, viens prendre trois millions pour boycotter cette grève » (…). Voilà le comportement du Gouvernement, ça c’est Alpha Condé. C’est comme ça qu’il travaille en essayant de diviser les uns et les autres sur des bases ethniques pour neutraliser toute contestation de son pouvoir. Comme je l’ai dit, je pense qu’il faut que les forces vives se reconstituent, se mobilisent pour défendre les valeurs que nous partageons. La presse, l’opposition et la société civile, il faut qu’on trouve une plate-forme pour défendre les valeurs essentielles qui sont menacées par cette gouvernance d’Alpha Condé et ses ambitions démesurées de rester éternellement au pouvoir.

Après 37 ans au pouvoir, Robert Mugabe a finalement été contraint à quitter le pouvoir. Quel regard portez-vous sur cette autre actualité au delà des frontières guinéennes ?

D’abord il faut saluer le peuple zimbabwéen et même son armée qui a pris sa responsabilité face aux velléités du président Mugabe de conserver le pouvoir, malgré son âge, malgré sa gouvernance qui était décriée par le monde entier. Maintenant il faut s’acheminer vers une transition en organisant des élections libres et transparentes. Si le parti (ZANU-PF, NDLR) qui a conduit le pays à l’indépendance se maintient au pouvoir par une élection transparente, il n’y a pas de problème, mais si c’est pas la fraude électorale, je sais que le peuple zimbabwéen va se lever encore pour exiger que les règles d’une élection soient respectées. Je pense que c’est une étape qui est franchie, mais ce n’est pas terminé. Le peuple Zimbabwéen, je suis convaincu, comme il a lutté pour son indépendance, va lutter pour obtenir la démocratie et l’Etat de droit.

Après Labé, Lélouma, vous êtes entrain de sillonner plusieurs préfectures du Foutah, comment se préparent les élections locales au niveau de l’UFDG ?

Je suis pratiquement en campagne, nous sommes dans la phase de préparation de ces élections. L’UFDG s’est battue pour obtenir ces élections. Alpha Condé a tout fait pour ne pas les organiser, de notre coté nous avons tout fait pour obtenir leur organisation. Finalement, grâce à notre grandiose manifestation du 2 Aout, nous avons pu obtenir une date.

Maintenant nous sommes entrain de les préparer, nous sommes convaincus que l’UFDG va encore se révéler comme la première force politique du pays, en tout cas si les élections sont transparentes.  Nous allons lutter pour participer à ces élections, mais on va lutter également contre les velléités de frauder ces élections. Je pense que le moins qu’on puisse avoir c’est la moitié des communes urbaines et rurales du pays. Il y aura également des circonscriptions où l’UFDG et le RPG vont se partager les conseillers, où on sera ensemble dans la commune parce que nous avons opté pour le système proportionnel. Donc chacun en fonction des scores qu’il va réaliser aura un nombre de conseillers et on siégera ensemble dans la même commune. C’est le choix qui est fait mais bien entendu chacun gardera des communes dans ses fiefs, dans d’autres régions nous allons partager les circonscriptions.

A Sagalé, vous avez rendu visite au frère de l’érudit qui a été tué. Qu’est-ce qui pourrait expliquer la mort du présumé assassin de l’érudit selon vous ?

Qu’ils transfèrent le Monsieur (présumé assassin, Ndlr) à Conakry s’ils estiment que les conditions d’enquête, de justice, sont mieux réunies, il n’y pas de problème. Mais ils prennent le garçon ici en disant qu’Alpha a dit de l’amener à Conakry, quelques jours après son arrivée, on dit que le garçon est mort. Aujourd’hui le Gouvernement est incapable de faire un communiqué informant les guinéens que le jeune est mort en donnant les causes de sa mort à l’appui. C’est le silence, on rend le corps à la famille à Conakry, sous réserve que la famille s’engage à ne pas ramener le corps à Labé et de l’enterrer immédiatement sans qu’une explication quelconque ne soit donnée à cette famille. Comment on peut expliquer qu’un Gouvernement travaille dans une opacité totale. Le Gouvernement dit sur instruction du président d’amener le jeune à Conakry, le jeune arrive vivant à la sureté de Conakry, il meurt, dans quelle circonstance ? nul ne le sait.

Le Gouvernement ne fait même pas de communiqué, ne donne pas d’information à la famille, alors que le peuple de Guinée attendait que des enquêtes soient menées à partir des informations que le jeune pourrait donner, pour qu’on puisse savoir le mobile du meurtre commis sur la personne du chérif. Malheureusement nous n’avons aucune information, c’est ça aussi la gouvernance d’Alpha Condé.

 

Propos recueillis par Alpha Ousmane bah

Pour Africaguinee.com

Tél. (00224) 664 93 45 45

Créé le 27 novembre 2017 16:45

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