Zimbabwe: Robert Mugabe était prêt à sacrifier «Gucci Grace»

La famille Mugabe après son éviction du pouvoir à Harare-Africaguinee.com

Le nouveau président du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa a officiellement mis vendredi un point final aux 37 ans du règne autoritaire de Robert Mugabe. Il a promis de redresser l'économie du pays et de tourner le dos à l'ancien régime.


Le nouveau chef de l'Etat, âgé de 75 ans, a prêté serment devant des dizaines de milliers de partisans massés dans un stade de la banlieue de Harare. Il prend les rênes du pays trois jours après la démission de Robert Mugabe, poussé vers la sortie par l'armée, son parti et la rue. Il a d'ailleurs demandé à son prédécesseur de ne pas assister à cette cérémonie.

Le «crocodile», tel qu'il est surnommé en raison de son caractère impitoyable, n'a pas manqué de rendre hommage à Robert Mugabe, le «père de la nation». «Acceptons et reconnaissons tous son immense contribution à la construction» du pays, a-t-il déclaré. Jeudi, M. Mnangagwa s'était entretenu avec son prédécesseur. Il lui a promis, ainsi qu'à sa famille, les «conditions de sécurité et de bien-être maximales», a rapporté le quotidien gouvernemental «The Herald».

Le sort réservé au couple Mugabe est toujours mystérieux. «Je ne sais pas ce qui a été négocié, mais je peux vous dire qu'aucun Zimbabwéen ne souhaite que Mugabe soit poursuivi en justice, pendu ou lynché», a dit un de ses ministres, Supa Mandiwanzira. «Les gens veulent tourner la page».

Placé en résidence surveillée, Robert Mugabe a résisté pendant plusieurs jours aux pressions de l'armée, de son parti et de la rue, avant de présenter mardi sa démission, sous la menace d'une procédure de destitution par le Parlement. Le départ du plus vieux dirigeant en exercice de la planète a été salué par des manifestations de liesse à travers tout le pays.

Pourtant, le nonagénaire s'est accroché jusqu'au bout au pouvoir, à en croire la presse zimbabwéenne. Selon certaines sources, il négociait encore jeudi dernier afin de garder sa présidence. Sa dernière offre? Il aurait tout simplement proposé aux militaires d'envoyer, sa femme, Grace, en exil dans un pays étranger pour rester au pouvoir. Une proposition refusée.

Pour rappel, les militaires ont pris le contrôle du pays dans la nuit du 14 au 15 novembre dernier pour s'opposer à l'éviction du vice-président d'alors Emmerson Mnangagwa, qui barrait la route de la première dame Grace Mugabe, surnommée «Gucci Grace» pour son goût du luxe, pour la succession de son mari. Un membre du parti de Mugabe résume la situation ainsi: «Si ce n'était pas pour Grace Mugabe, Robert Mugabe serait encore au pouvoir aujourd'hui. C'est aussi simple que ça.»

Samedi, la justice a commencé à entendre quelques uns des proches soutiens de Grace Mugabe arrêtés par l'armée lors de son coup de force. L'ex-ministre des Finances Ignatius Chombo était interrogé samedi par un juge, accusé de corruption, d'abus de pouvoir et de fraude. Avant lui, l'ancien chef de la Ligue des jeunes du parti au pouvoir, la Zanu-PF, Kudzai Chipanga a comparu pour avoir «publié des déclarations qui portent préjudice» à l'Etat ou à l'armée. Le juge l'a placé en détention provisoire jusqu'à son procès.

AFP

Créé le 26 novembre 2017 09:20

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